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Abstract and Figures

From the beginning of our investigation we found the necessity of locating the Megalithic Iberian art in the chronology that came off of the well-known data in the peninsula at the end of the 1980s and of those that manifested the Atlantic long sequences. Then, we argue the dates obtained in the deposits of decorated dolmens to endorse the chronological similarity between architectures and decorations. To it, we could add decorations in the nonvisible area of some slabs that they even aimed a bigger antiquity. With that material, we organize our first chronological proposal for the Megalithic Iberian art, in which we assumed dates of fifth millennium lime BC for the oldest decorations, in consonance with the construction of the first megaliths. Moreover, it would be right so much in the supposedly classic areas as in the less favoured sectors for the investigation: the Interior, the South and the West of the Iberian peninsula. In successive works we are configuring a hypothesis on its development and chronology that offers more and more confirmations. The documentation of AMS dates on megalithic paintings, a unique case in the megalithic European art, comes to consolidate the chronology of the megalithic Iberian art. With all the data obtained in the last twenty years, we are arrived to the moment for establishing a sequence to adjust their times, to value complex situations in the decoration of the monuments and to confirm a long chronology that arrives practically as a residual way to Iron Age.
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Article original
Chronologie de l’art Me
´galithique ibe
´rique :
C
14
et contextes arche
´ologiques
The chronology of Iberian Megalithic art:
C
14
and archaeological contexts
Primitiva Bueno Ramı
´rez *, Rodrigo de Balbı
´n Behrmann,
Rosa Barroso Bermejo
A
´rea de Prehistoria, Universidad de Alcala
´de Henares, C/Colegios n82,
28801 Alcala
´de Henares, Madrid, Espagne
Disponible sur Internet le 27 septembre 2007
Re
´sume
´
Depuis le de
´but de nos recherches, il nous a fallu situer l’art Me
´galithique ibe
´rique dans la chronologie
qui se de
´gageait des donne
´es connues dans la pe
´ninsule a
`la fin des anne
´es 1980, ainsi que de celles que les
longues se
´quences atlantiques manifestaient. Nous avons alors argumente
´les dates obtenues dans les de
´po
ˆts
de dolmens de
´core
´s, pour certifier la contemporane
´ite
´entre architectures et de
´corations. A
`cela, nous
pouvions ajouter des de
´corations dans la partie non visible de quelques orthostates qui indiquaient me
ˆme
une plus grande anciennete
´. Avec cela, nous avons organise
´notre premie
`re proposition chronologique pour
l’art Me
´galithique ibe
´rique, avec des dates du cinquie
`me mille
´naire cal. BC., pour les de
´corations les plus
anciennes, en consonance avec la construction des premiers me
´galithes. Il en serait ainsi, aussi bien dans les
zones suppose
´ment classiques que dans les secteurs moins favorise
´s par la recherche
´: l’inte
´rieur, le Sud et
l’Ouest de la pe
´ninsule Ibe
´rique. Au cours de travaux successifs, nous avons e
´labore
´une hypothe
`se
concernant son de
´veloppement et sa chronologie qui offre de plus en plus de confirmations. La documenta-
tion de dates AMS sur des peintures me
´galithiques, un cas unique dans l’art Me
´galithique europe
´en, vient
consolider la chronologie de l’art Me
´galithique ibe
´rique. Avec toutes les donne
´es obtenues durant les vingt
dernie
`res anne
´es, nous pensons que le moment est venu d’e
´tablir une se
´quence afin d’ajuster leurs temps,
e
´valuer des situations complexes dans la de
´coration des monuments et confirmer une longue chronologie qui
va, de fac¸on re
´siduelle, pratiquement jusqu’a
`l’a
ˆge du fer.
#2007 Publie
´par Elsevier Masson SAS.
http://france.elsevier.com/direct/ANTHRO/
L’anthropologie 111 (2007) 590–654
* Auteur correspondant.
Adresse e-mail : p.bueno@uah.es (P.B. Ramı
´rez).
0003-5521/$ – see front matter #2007 Publie
´par Elsevier Masson SAS.
doi:10.1016/j.anthro.2007.07.006
Abstract
From the beginning of our investigation we found the necessity of locating the Megalithic Iberian art in
the chronology that came off of the well-known data in the peninsula at the end of the 1980s and of those that
manifested the Atlantic long sequences. Then, we argue the dates obtained in the deposits of decorated
dolmens to endorse the chronological similarity between architectures and decorations. To it, we could add
decorations in the nonvisible area of some slabs that they even aimed a bigger antiquity. With that material,
we organize our first chronological proposal for the Megalithic Iberian art, in which we assumed dates of
fifth millennium lime BC for the oldest decorations, in consonance with the construction of the first
megaliths. Moreover, it would be right so much in the supposedly classic areas as in the less favoured sectors
for the investigation: the Interior, the South and the West of the Iberian peninsula. In successive works we are
configuring a hypothesis on its development and chronology that offers more and more confirmations. The
documentation of AMS dates on megalithic paintings, a unique case in the megalithic European art, comes
to consolidate the chronology of the megalithic Iberian art. With all the data obtained in the last twenty
years, we are arrived to the moment for establishing a sequence to adjust their times, to value complex
situations in the decoration of the monuments and to confirm a long chronology that arrives practically as a
residual way to Iron Age.
#2007 Publie
´par Elsevier Masson SAS.
Mots cle
´s: Me
´galithisme ; C
14
;Re
´utilisations ; Graphies ; Pe
´ninsule Ibe
´rique
Keywords: Megalithism; C
14
; Reuse; Graphs; Iberian peninsula
1. Introduction
La chronologie de l’art Me
´galithique ibe
´rique depuis ses premie
`res compilations (Lopez
Cuevillas, 1943 ; Pinto, 1929) s’est transforme
´ea
`travers une meilleure connaissance des
se
´quences me
´galithiques et, surtout, a
`partir d’une conception plus ouverte de la de
´coration des
espaces fune
´raires.
Dans les premiers travaux, le proble
`me chronologique n’a pas e
´te
´de
´veloppe
´de fac¸on
concre
`te, me
ˆme si Breuil (1935, 1940) qui connaissait directement les graphies bretonnes (Breuil
et Boyle, 1959) avait conside
´re
´la contemporane
´ite
´entre de
´coration et monument.
A posteriori, a
`l’exception de Bosch Gimpera (1965), le the
`me de la contemporane
´ite
´entre
me
´galithe et de
´coration n’a pas obtenu une grande acceptation. Bien au contraire, l’aspect qui a le
plus influe
´dans l’interpre
´tation de la chronologie de l’art Me
´galithique ibe
´rique a e
´te
´le doute
constant quant a
`la synchronie entre graphies et construction. Ce sont pre
´cise
´ment les travaux
publie
´s dans les anne
´es 1980, moment ou
`l’arche
´ologie bretonne avait de
´ja
`de
´montre
´la relation
entre gravures et architectures, et me
ˆme l’ante
´riorite
´de quelques pie
`ces de
´core
´es aux
architectures me
´galithiques (L’Helgouach, 1983 ; Le Roux, 1982, 1984), ceux qui dans une plus
grande mesure refle
`tent ce doute syste
´matique (Beltra
´n, 1983 ; Jorge, 1983).
De
`slede
´but de notre recherche, nous nous sommes vus dans la ne
´cessite
´de situer l’art
Me
´galithique ibe
´rique dans la chronologie qui se de
´gageait des donne
´es connues dans la
pe
´ninsule a
`la fin des anne
´es 1980 et de celles manifeste
´es par les longues se
´quences atlantiques.
Nous avons alors utilise
´les chronologies C
14
obtenues dans les excavations de dolmens de
´core
´s,
qui certifiaient la contemporane
´ite
´ge
´ne
´rique entre architectures et de
´corations. A
`cela, nous
pouvions ajouter des de
´corations dans la partie non visible de quelques orthostates confirmant
ainsi la possibilite
´d’une plus grande anciennete
´par rapport a
`la propre construction. Nous avons
apporte
´ainsi notre premie
`re proposition chronologique pour l’art Me
´galithique ibe
´rique (Bueno
P.B. Ramı
´rez et al. / L’anthropologie 111 (2007) 590–654 591
Ramı
´rez et Balbı
´n Behrmann, 1992), avec des dates du cinquie
`me mille
´naire cal. BC, pour les
de
´corations les plus anciennes, en consonance avec la construction des premiers me
´galithes, quel
que soit leur type architectonique et l’endroit de la pe
´ninsule ou
`ils e
´taient situe
´s.
De
`slede
´but des anne
´es 1990, jusqu’a
`maintenant, d’autres te
´moignages arche
´ologiques sont
venus s’ajouter (Bueno Ramı
´rez et Balbı
´n Behrmann, 1996b, 1997b, 1998, 2003 ; Bueno
Ramı
´rez et al., 1999a, 2005a) qui joints aux dates AMS sur de la peinture me
´galithique (Carrera
et Fa
´bregas, 2002, 2006 ; Cruz, 1995) appuie un long cheminement depuis les moments les plus
anciens de construction de me
´galithes jusqu’aux plus re
´cents (Bueno Ramı
´rez et Balbı
´n
Behrmann, 2006a, 2006b).
La conside
´ration traditionnelle expose
´e dans le compendium de Shee (1981) a absolument
change
´. L’art Me
´galithique ibe
´rique posse
`de des exemples sur tout le territoire de la pe
´ninsule
comprenant les me
´galithes inte
´rieurs, les andalous, ceux du sud-ouest et les catalans et
nombreuses sont les questions qui se pre
´sentent pour l’e
´valuation d’un rituel fune
´raire aux
grandes doses de normativisme (Bueno Ramı
´rez et Balbı
´n Behrmann, 2003).
Avec toutes les donne
´es obtenues au cours des vingt-cinq dernie
`res anne
´es, nous pensons que
le moment est venu d’organiser les arguments qui permettent d’ajuster les temps de l’art
Me
´galithique ibe
´rique, d’e
´valuer des situations complexes dans la de
´coration des monuments et
de confirmer une longue chronologie qui arrive de fac¸on re
´siduelle pratiquement a
`l’a
ˆge du fer
(Bueno Ramı
´rez et Balbı
´n Behrmann, 2006a, 2006b ; Bueno Ramı
´rez et al., sous presse d).
Le fait de compter sur des dates directes, obtenues par AMS – des pigments de couleur noire
qui conservent de la matie
`re organique de quelques me
´galithes – fait de notre proposition un
exercice unique en Europe. Les datations directes sur de la peinture trouvent des exemples dans
l’art Pale
´olithique europe
´en et re
´cemment elles sont aussi utilise
´es dans la pe
´ninsule pour
e
´chantillonner l’art Sche
´matique (Go
´mez et al., 2002 ; Sanchidria
´n et Valladas, 2001).
L’art Me
´galithique de la fac¸ade atlantique est date
´par son contexte puisque – jusqu’a
`pre
´sent –
aucunes peintures, susceptibles d’e
ˆtre date
´es directement, n’ont e
´te
´documente
´es. Cependant, il
existe quelques exemples qui viennent appuyer l’hypothe
`se selon laquelle la peinture aurait e
´te
´
plus commune (Bueno Ramı
´rez et Balbı
´n Behrmann, 2002 : 611 ; Bueno Ramı
´rez et Balbı
´n
Behrmann, 2006c : 646) pour les me
´galithes franc¸ais (Devignes, 1993 ; Hasler, 1998), anglais et
irlandais (Breuil et Macalister, 1921 ; Scarre, 2005 : 140) ou allemands (Mu
¨ller, 1996).
La corroboration des dates directes de l’art Me
´galithique ibe
´rique est donc une donne
´e
inte
´ressante pour contraster celles de
´ja
`admises de l’art Me
´galithique europe
´en. De plus, ce n’est
pas sans e
ˆtre un bon argument de re
´fe
´rence pour une grande partie de l’art Me
´galithique grave
´de
la pe
´ninsule, qui partage avec la peinture de nombreuses de
´corations se
´pulcrales.
Tout comme dans l’art Pale
´olithique, les dates directes de l’art Me
´galithique ibe
´rique
apportent des perspectives plus complexes d’interpre
´tation, qui le situent comme un programme
graphique e
´labore
´et re
´alise
´en me
ˆme temps que les me
´galithes ibe
´riques. Le passage du temps,
les diffe
´rents avatars de chacune des se
´pultures, les repeints et tous ces e
´ve
´nements qui font partie
de leur utilisation elles-me
ˆmes devront e
ˆtre e
´value
´sdans le me
ˆme sens que les refactures des
espaces fune
´raires. Architecture et graphie forment un ensemble symbolique solide qui a abrite
´
les restes des ance
ˆtres au cours de plus de trois mille
´naires, aussi bien dans la pe
´ninsule Ibe
´rique,
que dans le reste de l’Europe.
Dans la pe
´ninsule, les dates que nous allons commenter posse
`dent un autre aspect fort
inte
´ressant. Le long de
´veloppement de l’art Sche
´matique ibe
´rique comprend des peintures et des
gravures de plein air avec des the
`mes similaires a
`ceux que nous pouvons dater pour les
me
´galithes (Bueno Ramı
´rez et Balbı
´n Behrmann, 2000a ; Bueno Ramı
´rez et al., 2004a). La
datation directe des peintures me
´galithiques confirme l’anciennete
´des versions en plein air et
P.B. Ramı
´rez et al. / L’anthropologie 111 (2007) 590–654592
offre des pre
´cisions pour e
´valuer des spe
´cialisations the
´matiques et techniques dans des contextes
de fonctionnalite
´s diverses (Bueno Ramı
´rez et Balbı
´n Behrmann, 2006b).
Notre analyse doit force
´ment commencer par un bref commentaire a
`propos des diffe
´rentes
possibilite
´s de datation des peintures et gravures ibe
´riques, en y incluant chacun des parame
`tres
qui de fac¸on historiographique ont de
´fini leurs chronologies. De cette manie
`re, nous
comprendrons mieux que le distancement entre l’art Me
´galithique ibe
´rique et celui du reste
de l’Europe est une question de de
´veloppement de la recherche, car les concomitances sont
supe
´rieures aux divergences (Bueno Ramı
´rez et Balbı
´n Behrmann, 2002). L’une des plus
signale
´es, le de
´calage entre les dates bretonnes et ibe
´riques commence a
`s’effondrer avec les
donne
´es re
´centes que viennent d’apporter de re
´cents travaux dans la pe
´ninsule (Bueno Ramı
´rez et
Balbı
´n Behrmann, 2006b, 2006c ; Calado, 1997 ; Calado et al., 2004 ; Carrera et Fa
´bregas, 2002,
2006 ; Carrera et al., 2005).
Parmi les correspondances, il faut signaler les nouveaute
´s dans la connaissance des
menhirs ibe
´riques. Leurs contextes arche
´ologiques (Calado, 1997, 2006), les dates auxquelles on
les associent (Calado et al., 2004 ; Gomes, 1997 ; Oliveira, 1997) et leur ro
ˆle a
`l’inte
´rieur de
quelques me
´galithes (Bueno Ramı
´rez et Balbı
´n Behrmann, 2004) montrent des situations tre
`s
semblables a
`celles qui en Bretagne ont argumente
´leur ancienne e
´rection, comme l’un des
premiers te
´moignages du culte aux ance
ˆtres. Les pierres seraient de significatives pre
´sences
humaines (Gonc¸alves et al., 1997) accompagne
´es de haches ou de ba
ˆtons, qui se visualisent
comme d’authentiques images de pouvoir (Bueno Ramı
´rez et Balbı
´n Behrmann, 2006d).
Ces dernie
`res anne
´es, on a incorpore
´une se
´rie d’e
´vidences arche
´ologiques qui mettent en
e
´vidence la forte interaction entre la pe
´ninsule et le reste de la fac¸ade occidentale europe
´enne tout
au long du me
´galithisme. La de
´tection de variscite de Encinasola (Huelva) sur les me
´galithes de
Luffang (Herbault et Querre, 2004), e
´value ce type de relations avec des dates du cinquie
`me
mille
´naire cal. BC, tout en confirmant la vaste connaissance des codes graphiques me
´galithiques
a
`des dates recule
´es, les relations atlantiques re
´troce
´dant a
`des pe
´riodes tre
`s ante
´rieures au Bronze
atlantique (Bueno Ramı
´rez et Balbı
´n Behrmann, 2002 : 640–641).
Leur variabilite
´interpre
´tative n’empe
ˆche pas la perception d’une base commune a
`tout le
me
´galithisme de la fac¸ade atlantique, dont les re
´fe
´rences augmentent a
`mesure que notre recherche
a
`propos de ces aspects est plus de
´veloppe
´e(Bueno Ramı
´rez et Balbı
´n Behrmann, 2002).
La comparaison de ce code symbolique commun avec celui qui a pre
´side
´celui des groupes
chasseurs du Pale
´olithique Supe
´rieur europe
´en veut montrer le type de relation que nous
envisageons : la grande circulation d’ide
´es en Europe du Sud et essentiellement sur la fac¸ade
atlantique qui re
´ite
`re des circuits connus depuis la pre
´histoire la plus lointaine. Concre
`tement
dans la pe
´ninsule Ibe
´rique, la garantie que les me
ˆmes emplacements grave
´s par les groupes
pale
´olithiques ont constitue
´le cadre quotidien des groupes plus re
´cents, de
´finissant ainsi des
territoires d’utilisation re
´currente pre
´side
´s par les images de la tradition (Bueno Ramı
´rez, sous
presse ; Bueno Ramı
´rez et al., sous presse a).
2. La peinture dans les interpre
´tations chronologiques du me
´galithisme ibe
´rique
L’un des grands the
`mes de discussion dans l’interpre
´tation de l’art Me
´galithique ibe
´rique s’est
centre
´sur l’affirmation selon laquelle la peinture constituait sa technique identificatrice ainsi que
la plus ancienne. On entendait qu’elle e
´tait protagoniste des de
´corations des monuments nord-
occidentaux et tre
`s concre
`tement, de ceux de la zone de Viseu.
L’architecture pre
´dominante du groupe de Viseu e
´tait les chambres a
`couloir. C’est pourquoi
ce type architectonique est devenu le re
´cepteur par antonomase des œuvres picturales. Vu que
P.B. Ramı
´rez et al. / L’anthropologie 111 (2007) 590–654 593
l’interpre
´tation du moment chiffrait dans les formes simples l’exclusivite
´des constructions les
plus anciennes, l’art Me
´galithique aurait commence
´a
`s’introduire dans les me
´galithes nord-
occidentaux dans sa phase d’apoge
´e, aux alentours de 3000 BC (Shee, 1981).
Anciennete
´de la peinture par rapport a
`la gravure, association des chambres a
`couloir
comme exemple d’e
´volution ide
´ologique et architectonique et ge
´ographie nord-occidentale,
deviennent les parame
`tres essentiels de la caracte
´risation de l’art Me
´galithique ibe
´rique
jusqu’a
`pratiquement la fin des anne
´es 1980 (Pinto, 1929 ; Shee, 1981)etme
ˆme apre
`s
(Devignes, 1993).
Tre
`sto
ˆt, quelques chercheurs ont souligne
´que la peinture e
´tait plus e
´tendue que ce que l’on
pre
´tendait dans la partie nord-occidentale elle-me
ˆme (Blas, 1979 ; Bello Dieguez, 1994)(Fig. 1).
L’incorporation des donne
´es provenant du Sud et de l’inte
´rieur de la pe
´ninsule Ibe
´rique en ont
de
´finitivement termine
´avec l’interpre
´tation « ge
´ographique » (Bueno Ramı
´rez et Balbı
´n
Behrmann, 1997c, 2003) ouvrant une perspective beaucoup plus large pour la documentation de
me
´galithes peints dans toute la pe
´ninsule ou
`nombre d’entre eux ont de plus des e
´vidences de
gravure, manifestant ainsi la synchronie essentielle des deux techniques (Bueno Ramı
´rez et
Balbı
´n Behrmann, 1992). Il reste encore beaucoup a
`faire mais les projets de ces dernie
`res anne
´es
dirige
´sa
`l’identification de peinture (Carrera, 2006) confirment que seules des analyses
spe
´cialise
´es seront la base d’un approfondissement sensible des connaissances (Bueno Ra
´rez
et Balbı
´n Behrmann, 2000c)(Fig. 2).
P.B. Ramı
´rez et al. / L’anthropologie 111 (2007) 590–654594
Fig. 1. Peinture me
´galithique pe
´ninsulaire d’apre
`sPinto (1929) et Shee (1981).Lafle
`che indique l’avance Nord-Ouest de
la peinture selon les propositions de Blas (1979) et Bello Dieguez (1994).
Fig. 1. Megalithic painting in Iberian Peninsula by Pinto (1929) and Shee (1981). The arrow shows the advance of the
painting following the view of Blas (1979) and Bello Dieguez (1994).
Il n’existe aucun argument convaincant qui explique la pre
´sence exclusive de me
´galithes
peints au Nord de la pe
´ninsule, surtout en conside
´rant que pre
´cise
´ment le Sud ou l’inte
´rieur sont
les secteurs les plus favorise
´s dans le de
´veloppement de la peinture sche
´matique de plein air. Pour
de
´montrer cette assertion, nous nous sommes propose
´sune me
´thodologie de ratissage spe
´cifique
suivant en cela celle largement e
´prouve
´e dans la documentation des grottes pale
´olithiques :
utilisation de lumie
`re artificielle de diffe
´rentes caracte
´ristiques, filtres d’infrarouges et
e
´chantillonnages syste
´matiques. Nous avons ainsi de
´montre
´la pre
´sence de peinture dans de
remarquables monuments andalous (Balbı
´n Behrmann et Bueno Ramı
´rez, 1996 ; Bueno Ramı
´rez
et Balbı
´n Behrmann, 1996b ; Bueno Ramı
´rez et al., 1999b, 2004b), de la Meseta (Bueno Ramı
´rez
et Balbı
´n Behrmann, 1992 ; Bueno Ramı
´rez et al., 2005a) et catalans (Bueno Ramı
´rez et Balbı
´n
Behrmann, 2000c).
Comme nous l’avons signale
´depuis nos premiers travaux (Bueno Ramı
´rez et Balbı
´n
Behrmann, 1992, 1998 : 54–56), il existait des donne
´es qui corroboraient la connexion entre
architecture et de
´coration depuis les de
´couvertes les plus anciennes (Alburquerque e Castro et al.,
1957 ; Coelho, 1931 ; Obermaier, 1924).
Que la peinture fasse partie des programmes graphiques des me
´galithes ibe
´riques est un fait
(Bueno Ramı
´rez et Balbı
´n Behrmann, 1992, 2003)ve
´rifiable sur des me
´galithes de re
´cente
excavation aussi bien dans le nord (Carrera, 2006) comme dans le sud de la pe
´ninsule (Bueno
Ramı
´rez et al., 2004b). Cette assertion une fois admise, l’un des aspects les plus inte
´ressant est de
ve
´rifier si cela s’inte
`gre dans des programmes iconographiques complexes qui incluent en ge
´ne
´rale
gravure et sculpture. Analyser en de
´tail la relation entre chacune des techniques, leur ro
ˆle dans le
discours symbolique, leurs possibles refactures etc., tout cela fait partie des de
´fis d’une recherche
qui apporte des perspectives nouvelles a
`l’interpre
´tation du me
´galithisme ibe
´rique.
P.B. Ramı
´rez et al. / L’anthropologie 111 (2007) 590–654 595
Fig. 2. Me
´galithes peintes dans la pe
´ninsule Ibe
´rique.
Fig. 2. Painted megaliths in the Iberian Peninsula.
Dans le nord, la chambre a
`couloir de Dombate conservait de la peinture sur les pie
`ces situe
´es
entre les puissants orthostates de la chambre, ce qui confirme qu’ils ont du
ˆe
ˆtre peints avant d’y
e
ˆtre place
´es (Bello Dieguez, 1994).
Les dates C
14
des de
´po
ˆts de Dombate s’ajoutent a
`d’autres, dans des contextes de
´core
´s au nord
de la pe
´ninsule : Cha
ˆde Parada 1 et 3 (Cruz, 1995), Portela do Pau (Jorge et al., 1997), Madorras 1
(Cruz et Gonc¸alves, 1995) ou Carapito 1 (Cruz et Vilac¸a, 1994 ; Leisner et Ribeiro, 1968) pour
insister sur le fait que depuis les plus anciennes chronologies de la construction de me
´galithes, la
peinture se documente sous des variantes et associations diffe
´rentes avec la gravure (Bueno
Ramı
´rez et Balbı
´n Behrmann, 1992, 1998, 2003, 2006a, 2006b ; Carrera, 2006 : 135).
Dans le sud, le meilleur exemple, dans le me
ˆme sens, est le dolmen d’Alberite, a
`Cadix.
Certaines des pie
`ces qui ont du
ˆe
ˆtre leve
´es pour consolider le monument e
´taient totalement
peintes, y compris la partie qui e
´tait introduite dans la fosse (Bueno Ramı
´rez et Balbı
´n Behrmann,
1996b ; Bueno Ramı
´rez et al., 1999b).
Un autre monument dans la province de Cadix est venu s’ajouter a
`ce re
´pertoire. Nous nous
re
´fe
´rons a
`l’alle
´e couverte du Juncal, dont l’excavation a e
´te
´mene
´e par Gutie
´rrez (2003) (Fig. 3).
P.B. Ramı
´rez et al. / L’anthropologie 111 (2007) 590–654596
Fig. 3. Alle
´e couverte du Juncal, Cadix. Panorama ge
´ne
´ral et orthostate avec gravures et peintures. Photo J.M. Gutie
´rrez.
Fig. 3. Passage grave of El Juncal, Ubrique, Cadiz. General view and slab with carving and painting. Photo J.M. Gutierrez.
Le tombeau fait partie d’une ne
´cropole sur un territoire tre
`s proche de la ne
´cropole d’Alberite,
de celui des dolmens peints de Malaga (Bueno Ramı
´rez et al., 1999b, 2004b) auxquels nous
devons ajouter le tombeau spectaculaire de Menga ou
`nous sommes actuellement en train de
mener un projet.
L’acce
`s au Juncal e
´tait marque
´par deux pie
`ces anthropomorphes. Les orthostates qui
conservent de la peinture permettent d’en de
´duire que celle-ci a e
´te
´applique
´e avant qu’ils ne
soient introduits dans leurs fosses respectives, car on constate l’existence de restes sur la totalite
´
du support. Ce fait a pu e
ˆtre ve
´rifie
´quand il a fallu de
´placer le monument sur une zone plus
e
´leve
´e, afin d’e
´viter qu’il soit recouvert par les eaux du barrage.
L’Andalousie est un cas d’e
´tude parfait pour confirmer que l’augmentation de dolmens peints
est en rapport direct avec la recherche de
´veloppe
´e ces dernie
`res anne
´es dans le secteur (Balbı
´n
Behrmann et Bueno Ramı
´rez, 1996 ; Bueno Ramı
´rez et al., 1999b, 2004b). Une carte de
´taille
´e
des me
´galithes de
´core
´s andalous explique clairement (Fig. 4):
que la de
´tection de programmes graphiques dans les me
´galithes est une question d’effort
spe
´cifique dans sa documentation et ;
que les secteurs suppose
´ment de
´finis par l’absence de de
´corations me
´galithiques se re
´ve
`lent en
fait comme les plus riches, peut-e
ˆtre, comme nous le disions ci-dessus, en raison de l’effort de
recherche de
´veloppe
´les concernant.
P.B. Ramı
´rez et al. / L’anthropologie 111 (2007) 590–654 597
Fig. 4. Art Me
´galithique d’Andalousie d’apre
`sBueno Ramı
´rez et al. (2004b).1. Llanos de la Belleza. 2. El Pozuelo 6. 3.
Martı
´n Gil ; 4. Los Gabrieles 1. 5. Los Gabrieles 4. 6. Soto 1. 7. Soto 2. 8. Palacio III. 9. Los Delgados 1. 10. Casas de Don
Pedro ; 11. El Torno. 12. Los Frailes. 13. Puerto Serrano. 14. Alberite I. 15. Alberite II. 16. Tajo de las Figuras VI. 17.
Taivilla. 18. El Juncal. 19. La Giganta. 20. El Tomillo. 21. El Gastor. 22. El Toconal. 23. El Torcal. 24. Arroyo de las
Sileras. 25. Menga. 26. Alcalde I. 27. La Curra. 28. Las Aguilillas. 29. Montefrı
´oXXII.30. Montefrı
´oXIX.31. Montefrı
´o
XXVI.32. Haza de Trillo. 33. Moreno 3. 34. Los Millares.
Fig. 4. Megalithic art in Andalusia after Bueno Ramı
´rez et al. (2004b).
Deux autres questions sont venues s’ajouter a
`l’analyse des diffe
´rences techniques entre le
Nord et le Sud de la pe
´ninsule Ibe
´rique. L’ide
´e que la peinture localise
´e dans le sud devait e
ˆtre
simple et qu’elle ne formait pas de de
´corations comple
`tes et l’hypothe
`se d’une diffe
´rence
the
´matique entre le nord et le sud.
En ce qui concerne la premie
`re question, nous savons aujourd’hui que les dessins
ge
´ome
´triques qui constituent le the
`me « classique » de l’art Me
´galithique ont le me
ˆme ro
ˆle dans
toute la pe
´ninsule Ibe
´rique (Bueno Ramı
´rez et Balbı
´n Behrmann, 1994, 1997a, 2003). L’e
´troite
relation de ces graphies avec le reve
ˆtement des plaques de
´core
´es, nous a servi a
`argumenter le
ro
ˆle d’authentiques ste
`les des supports des me
´galithes ibe
´riques (Bueno Ramı
´rez et Balbı
´n
Behrmann, 1994, 1996a)(Fig. 5).
Me
ˆme des graphies aussi spe
´cifiques que the thing (Shee, 1981) ont des re
´fe
´rences dans le
dolmen d’Alberite, le dolmen d’Azuta
´n ou chez certaines statues et ste
`les (Bueno Ramı
´rez et al.,
2005b : Fig. 108). Alberite et Azuta
´n donnent des dates C
14
pour situer ces objets parmi la
panoplie d’e
´le
´ments de pouvoir, associe
´s aux repre
´sentations me
´galithiques ibe
´riques au
cinquie
`me mille
´naire cal. BC.
La reconnaissance de polychromie sur les me
´galithes du sud en a termine
´avec la dernie
`re des
assertions diffe
´renciatrices.
A
`nouveau, les travaux a
`Alberite e
´cartent cette affirmation tranchante. Des dessins en rouge et
noir confirment l’utilisation de la couleur pour de
´finir les me
ˆmes the
`mes connus dans le nord. Il y a
des impressions blanches avec de la peinture rouge superpose
´e sur les Se
´pultures 3, 5, 7, 15, 23, 43
et 58 de los Millares (Bueno Ramı
´rez et al., 2004b : 55) qui e
´valuent le long cheminement des
peintures dans le sud, pour lequel la chronologie C
14
de la Se
´pulture 19 de cette ne
´cropole (Almagro
Gorbea, 1970) constitue une re
´fe
´rence. Probablement, la pre
´sence ou l’absence de ces pre
´parations
pourrait de
´pendre de divers facteurs auxquels nous ferons allusion ci-dessous (Fig. 6).
Le se
´rieux travail de recherche de Carrera (2006),de
´montre que dans le Nord les impressions
blanches ne sont pas toujours pre
´sentes et que comme nous le proposions (Bueno Ramı
´rez et al.,
1999b) on constate l’existence d’une peinture simple et d’une peinture complexe selon les
P.B. Ramı
´rez et al. / L’anthropologie 111 (2007) 590–654598
Fig. 5. Orthostates ste
`le avec de
´cors ge
´ome
´triques dans la pe
´ninsule Ibe
´rique d’apre
`sBueno Ramı
´rez et al., sous presse b.
Fig. 5. Ortosthats stele with geometric decorations of the Iberian Peninsula, after Bueno Ramı
´rez et al., in press b.
monuments. La premie
`re consiste en une application directe qui comprend, au pre
´alable, une
couleur blanche.
L’explication du choix de l’une ou de l’autre ne se trouve pas dans la chronologie des
monuments (Bueno Ramı
´rez et al., 1999b) et les dates sont venues le confirmer (Carrera, 2006 :
134). Cette diffe
´rence technique se comprend mieux en raison du ro
ˆle remarquable de certains
tombeaux. Les monuments les plus importants en volume
´trie et situation seraient ceux qui
auraient rec¸u une fonction symbolique plus grande et plus e
´labore
´e que d’autres (Bueno Ramı
´rez
et Balbı
´n Behrmann, 2006d : 62) estimant qu’a
`des moments synchroniques des de
´corations
simples et complexes ont existe
´.
Mais on est e
´galement en train de de
´montrer que certaines de
´corations simples ont e
´te
´
repeintes en y incluant une impression blanche ; il s’agirait donc d’une superposition entre
peintures simples et complexes ou
`ces dernie
`res seraient plus re
´centes. Me
ˆme s’il faudra e
´valuer
de fac¸on de
´taille
´e cette perspective a
`partir de donne
´es plus e
´labore
´es que celles que nous
de
´tenons actuellement, cette situation rappelle e
´norme
´ment celle qu’explicitent les architectures
P.B. Ramı
´rez et al. / L’anthropologie 111 (2007) 590–654 599
Fig. 6. Peintures, gravures et pie
`ces anthropomorphes de la ne
´cropole de Los Millares, d’apre
`sBueno Ramı
´rez et al.
(2004b).
Fig. 6. Paintings, engravings and anthropomorphic pieces of the necropolis Los Millares after Bueno Ramı
´rez et al.
(2004b).
du nord-ouest. Les dates documentent la synchronie primordiale entre monuments simples et
complexes mais la re
´alite
´arche
´ologique montre aussi la superposition ou substitution de
monuments complexes par des monuments simples. Nous pourrions donc envisager deux
processus paralle
`les. D’un co
ˆte
´, la construction contemporaine de chambres avec et sans couloir
de
´core
´es de peintures simples et de peintures complexes ; de l’autre, l’e
´vidence qu’a
`des
moments plus avance
´s quelques monuments simples se sont transforme
´s en monuments
complexes en y ajoutant des peintures avec impression de couleur blanche. Cela confirmerait que
l’histoire des monuments lie inde
´fectiblement construction et de
´coration.
L’une des de
´couvertes les plus inte
´ressantes de tout le panorama pictural me
´galithique
ibe
´rique a e
´te
´celle de la pre
´sence de composants organiques a
`la base de quelques peintures
noires. Nous faisons re
´fe
´rence au charbon ve
´ge
´tal. L’initiative de Cruz (1995) au dolmen
d’Antelas s’est de
´veloppe
´ea
`travers le projet de recherche finance
´par des fonds Feder (Carrera
et al., 2005), dont l’objet est l’obtention de chronologies directes de me
´galithes galiciens.
Ces identifications ont inaugure
´une syste
´matique ne
´cessaire dans tout l’art postpale
´olithique
ibe
´rique, qui comporte des e
´chantillonnages directs sur les colorants. Dans le cas qui nous
occupe, les e
´chantillonnages ont observe
´deux types de noir, l’un re
´alise
´avec du charbon ve
´ge
´tal
et un autre, avec de l’oxyde de mangane
`se. Seul celui a
`base de charbon ve
´ge
´tal est susceptible de
datation directe, mais la possibilite
´que certains pigments contiennent de la graisse animale
comme agglutinant (Carrera, 2006 : 102) ouvre d’inte
´ressantes perspectives dans le domaine de
la datation directe des peintures me
´galithiques ibe
´riques, de quelques couleurs qu’ils soient, tant
qu’ils contiennent un agglutinant organique (Fig. 7).
La concordance des dates directes avec les chronologies des contextes des me
´galithes de
´core
´s
(Bueno Ramı
´rez et Balbı
´n Behrmann, 1992, 1998, 2000a, 2000c, 2006a, 2006b ; Carrera, 2006)
P.B. Ramı
´rez et al. / L’anthropologie 111 (2007) 590–654600
Fig. 7. Chronologie de la peinture me
´galithique : plan avec les sites date
´s directement par AMS et tableau avec les
re
´sultats (Carrera et Fa
´bregas, 2006).
Fig. 7. Chronology of the megalithic painting: monuments with direct radiocarbon dates. Location and table with the
calibrated dates, according to Carrera and Fa
´bregas (2006).
agit comme un authentique agre
´ment pour les re
´sultats obtenus, tout en commenc¸ant a
`dessiner
d’inte
´ressantes nuances.
L’hypothe
`se de repeints qu’a de
´ja
`propose
´eCruz (1995), pour e
´valuer la date de la peinture
d’Antelas, se confirme avec les chronologies de Monte dos Marxos et Cotodos Mouros (Carrera et
Fa
´bregas, 2006 : 55). Ce qui est plus inte
´ressant, re
´ite
´rant le protagonisme des dessins ge
´ome
´triques
qui constituent la base ge
´ne
´ralise
´e des programmes de
´coratifs me
´galithiques, dans un long
cheminement graphique (Bueno Ramı
´rez et Balbı
´n Behrmann, 1992, 1998, 2003, 2006b, 2006d)
qui comprend les tombeaux a
`fausse coupole (Bueno Ramı
´rez et Balbı
´n Behrmann, 1997b).
L’anciennete
´contraste
´e de la peinture des tombeaux posse
`de une autre re
´fe
´rence
incontournable dans les anciennes datations pour l’art Sche
´matique pe
´ninsulaire (Martı
´nez,
1994) dont les graphies constituent la base de cet ensemble fune
´raire (Bueno Ramı
´rez et Balbı
´n
Behrmann, 1992, 2006b).
3. Les possibilite
´s de datation des gravures me
´galithiques
La documentation de quelques pie
`ces de pierre de
´core
´es dans des monuments plus re
´cents
(L’Helgouach, 1983 ; Le Roux, 1982)ae
´te
´le de
´clencheur d’une vision plus complexe du
me
´galithisme europe
´en. Cette perspective a vite permis de reconnaı
ˆtre en Bretagne une phase
ancienne du me
´galithisme ou
`l’e
´rection de grandes pierres a eu un ro
ˆle tre
`s important
(L’Helgouach, 1983), d’autant plus inte
´ressantes qu’elles montraient des graphies grave
´es
essentiellement en relief.
La confirmation d’un art breton ancien lie
´aux me
´galithes et me
ˆme plus ancien qu’eux a fourni
aux chercheurs une plateforme conceptuelle et interpre
´tative sur l’e
´troite relation entre graphies
et construction ; la
`ou
`dans la pe
´ninsule Ibe
´rique il a fallu attendre la fin des anne
´es 1980 pour que
nous y arrivions.
Mais il est certain que depuis les plus anciennes fouilles il existait des donne
´es qui
permettaient de relier les de
´corations avec la construction des tombeaux (Bueno Ramı
´rez et
Balbı
´n Behrmann, 1992, 1998, 2000b, 2003), en plus de pie
`ces re
´utilise
´es qui proposaient une
perspective semblable a
`la bretonne (Cassen, 2007 :60;L’Helgouach, 1996) pour quelques
constructions ibe
´riques (Bueno Ramı
´rez et Balbı
´n Behrmann, 1992).
L’augmentation de donne
´es recommande leur organisation en trois cate
´gories d’analyse, afin
de re
´fle
´chir sur leur apport a
`la chronologie relative de l’art Me
´galithique ibe
´rique :
pie
`ces re
´utilise
´es sur des supports de monuments ou comme couverture de ces derniers ;
supports individualise
´s de par leur taille ou leur decoration ;
pie
`ces exemptes susceptibles d’avoir souffert de mouvements de position, d’emplacement ou
d’avoir transformer leur disposition originale.
Le terme « re
´utilisation » implique une e
´vidence de transformation par rapport a
`l’utilisation
premie
`re : que la pie
`ce en question posse
`de des gravures dans des endroits non visibles, une
fragmentation claire pour s’adapter a
`de nouveaux espaces ou une taille qui ne corresponde pas a
`
l’endroit qu’elle occupe. Le proble
`me n’est certainement pas facile a
`re
´soudre dans plus d’un cas,
mais inclure dans ce texte les indices de ceux dont nous disposons aujourd’hui est une fac¸on de
situer l’e
´tat du proble
`me sur un aspect qui tre
`s certainement fera couler beaucoup d’encre dans
les anne
´es a
`venir.
Nous voulons rendre compte de la ne
´cessite
´d’e
ˆtre prudent au moment d’interpre
´ter toutes les
pie
`ces que nous incluons dans ce re
´pertoire comme de strictes re
´utilisations. Si cette option est
P.B. Ramı
´rez et al. / L’anthropologie 111 (2007) 590–654 601
ve
´rifiable dans certains cas, dans de nombreuses occasions elles peuvent indiquer la complexite
´
des gestes lie
´sa
`la de
´coration des monuments.
Ce qui est inde
´niable, c’est que le re
´pertoire que nous exposons certifie l’e
´norme
augmentation de donne
´es d’une facette lie
´ea
`la construction des me
´galithes et au code graphique
qui l’accompagnait. C’est pre
´cise
´ment cette accumulation qui nous a pousse
´sa
`exposer les
re
´flexions de ce travail.
L’exemple le plus connu de support re
´utilise
´est la ste
`le du dolmen de Soto a
`Huelva
(Obermaier, 1924 ; Shee, 1981 ;Balbı
´n Behrmann et Bueno Ramı
´rez, 1996). De par sa situation a
`
l’inverse, celle-ci entre sans difficulte
´dans les pie
`ces re
´utilise
´es (Fig. 8).
D’autres pie
`ces pre
´sentent des de
´corations sur la face cache
´e, ce qui confirme qu’elles ont e
´te
´
de
´core
´es avant d’e
ˆtre inclues au monument, nourrissant ainsi l’hypothe
`se d’avoir eu une fonction
ante
´rieure.
Dans notre travail de 1992, nous soulignions les gravures ondule
´es en un doux bas-relief
derrie
`re l’un des supports d’Anta Grande Zambujeiro a
`Evora, peut-e
ˆtre une ancienne ste
`le
(Bueno Ramı
´rez et Balbı
´n Behrmann, 1992 : 532). Nous mentionnions aussi la gravure
anthropomorphe sur la partie arrie
`re du dolmen de Huerta de las Monjas, a
`Valencia de Alca
´ntara,
Caceres, documente
´au cours de nos fouilles. (Bueno Ramı
´rez, 1988)(Fig. 9).
Comme nous le disions, d’autres exemples sont venus s’ajouter a
`ce re
´pertoire. Ainsi, le cercle
en relief a
`l’arrie
`re du Support 20 d’Alberite I,a
`Cadiz (Bueno Ramı
´rez et al., 1999b)avec
re
´fe
´rence dans la me
ˆme ne
´cropole. Le dolmen d’Alberite II a un orthostate aux remarquables
P.B. Ramı
´rez et al. / L’anthropologie 111 (2007) 590–654602
Fig. 8. Ste
`le du dolmen de Soto place
´ea
`l’envers. Photo et calque. Photo R. de Balbı
´n Behrmann.
Fig. 8. Stele of Soto, located down face of its original position. Photo and tracing. Photo R. de Balbı
´n Behrmann.
the
`mes circulaires en relief. Cela permettrait de supposer que le deuxie
`me monument a e
´te
´re
´alise
´
avant le premier, Alberite I, pour lequel nous disposons de dates C
14
qui situent sa construction a
`
la fin du cinquie
`me mille
´naire cal. BC (Ramos et Giles, 1996)(Fig. 10). Il semble clair que la
meilleure re
´fe
´rence ante quem pour l’Orthostate 20 est la date la plus ancienne de celles obtenues
au dolmen d’Alberite I, motif pour lequel nous l’incluons dans notre tableau (vide Fig. 29).
Nous avons re
´cemment localise
´une pie
`ce grave
´ee
´galement au revers d’un des supports
d’Alberite II, pre
´cise
´ment celle qu’a un certain moment, nous avons de
´crite comme une gravure
de haches emmanche
´es (Bueno Ramı
´rez et al., 1999b :Fig. 15). En ordonnant le transfert des
pie
`ces pour mieux les prote
´ge
´es, le directeur du muse
´e de Villamartı
´n, Gutie
´rrez (Gutie
´rrez,
2003)a observe
´la pre
´sence de gravures sur l’envers.
La face que nous supposons cache
´e par le tumulus pre
´sente d’importantes concre
´tions qui
ratifieraient cette ide
´e. On remarque que la gravure avec les haches qui comme celle de la face
visible pre
´sente un emmanchement courbe dont les paralle
`les les plus e
´vidents se situent dans la
zone bretonne, avec l’inte
´re
ˆt que la technique de gravure inclut dans le manche, le le
´ger bas-
relief, caracte
´ristique de l’art breton (Fig. 11).
P.B. Ramı
´rez et al. / L’anthropologie 111 (2007) 590–654 603
Fig. 9. Revers des orthostates d’Anta Grande de Zambujeiro, Evora – Portugal et Huerta de las Monjas, Valencia de
Alca
´ntara – Ca
´ceres, avec calque de gravure anthropomorphe.
Fig. 9. Backs of the ortosthats of Anta Grande de Zambujeiro, Evora – Portugal, and Huerta de las Monjas, Valencia de
Alca
´ntara – Ca
´ceres, with tracing of anthropomorphic engraving.
A
`celles-ci, vient s’ajouter un motif allonge
´qui apparaı
ˆt aussi sur l’envers et qui n’est pas
facile a
`interpre
´ter. Sa disposition courbe, ses extre
´mite
´s plus e
´troites et son association aux
haches mentionne
´es, nous renvoient encore a
`la sphe
`re bretonne ou
`une graphie avec certaines
similitudes a e
´te
´identifie
´e sur la partie interne de la dalle de Mane
´Lud (Cassen, 2005).
Cependant, l’identite
´n’est pas absolue car le motif breton posse
`de de petits appendices qui
n’apparaissent pas sur ceux de Cadix. La tendance coude
´e de celles d’Alberite II rappelle
certaines figures de ba
ˆton de plein air, comme celles documente
´es sur les rives du Tage, paralle
`le
auquel contribuerait leur technique de piquetage.
Cette identification proposerait que la ste
`le ancienne d’Alberite II exhibe des haches
emmanche
´es et des ba
ˆtons, association d’objets pour laquelle nous disposons d’inte
´ressantes
e
´vidences avec les menhirs du Sud-Ouest. C’est pourquoi l’hypothe
`se de re
´utilisation posse
`de de
plus la confirmation de la re
´ite
´ration de graphies documente
´es sur des supports de tradition
ancienne dans le me
´galithisme ibe
´rique. Il n’en est pas moins inte
´ressant que les the
`mes
documente
´s sur la face visible sont identiques, fait que Le Roux (1984) avait de
´ja
`observe
´sur
certains supports de Gavrinis. Des the
`mes tre
`s similaires sont dessine
´s sur chaque face, ce qui
manifeste pour le moins, une longue pe
´riode pour l’utilisation de graphies identiques (Bueno
Ramı
´rez et Balbı
´n Behrmann, 1998 : 58–59). Parmi les menhirs ibe
´riques, il existe aussi des
exemples de cette de
´coration « spe
´culaire » : le menhir de Belhoa a
`Reguengos de Monsaraz
pre
´sente les me
ˆmes the
`mes sur chaque face (Gomes, 1994) ou celui de Vale de Rodrigo Ia
`Evora.
Ce dernier avec des superpositions de gravures qui justifient sa re
´utilisation (Gomes, 1997)
(Fig. 12).
Le motif le plus remarquable des haches emmanche
´es avec volutes et ba
ˆton est certainement
tre
`s atlantique. De fait, il n’existe pas jusqu’a
`pre
´sent de paralle
`le dans la pe
´ninsule Ibe
´rique pour
les figures de haches d’Alberite II qui posse
`dent leur meilleure re
´fe
´rence dans les figurations les
plus anciennes de haches emmanche
´es bretonnes. L’inte
´ressante perception d’un certain me
´lange
de la symbolique de haches et de ba
ˆtons renvoie a
`leur constante association aux menhirs les plus
anciens.
Aux the
`mes de
´crits s’adjoint sur la me
ˆme pie
`ce la pre
´sence de formes rectangulaires
complexes piquete
´es qui a
`nouveau nous renvoient a
`l’art de plein air (Bueno Ramı
´rez et al.,
P.B. Ramı
´rez et al. / L’anthropologie 111 (2007) 590–654604
Fig. 10. Support avec cercles en relief d’Alberite II et l’arrie
`re de l’orthostate 20 d’Alberite I, Cadix. Photo R. de Balbı
´n
Behrmann.
Fig. 10. Support with relief circles of Alberite II, and back of stone 20 from Alberite I, Cadiz. Photo R. de Balbı
´n
Behrmann.
2004a), ajoutant un argument de plus a
`l’hypothe
`se de longues se
´quences pale
´olithique–
e
´pipale
´olithique–pre
´histoire re
´cente, des gisements de plein air de l’ouest pe
´ninsulaire (Bueno
Ramı
´rez, sous presse).
Un autre orthostate a
`la de
´coration en relief sur la face arrie
`re a e
´te
´de
´tecte
´lors des travaux de
Silva (1994 : 165),a
`la Ma
´moa de Chafe
´dans le nord du Portugal bien qu’il n’en ait pas e
´te
´publie
´
de calque.
Sur nos fouilles de Maimon 2, une chambre avec couloir de petite taille, a
`Alcantara (Caceres)
nous avons localise
´un support en pointe, de
´core
´sur les deux faces avec cassolettes et
serpentiformes. S’il est difficile de pre
´ciser sa position initiale – peut-e
ˆtre un support de la
chambre – ce qui est clair c’est que ses deux faces e
´taient de
´core
´es (Fig. 13).
D’un point de vue technique, les supports que nous avons de
´crit, Face arrie
`re 20 d’Alberite I,
face arrie
`re d’Anta Grande de Zambujeiro, celle de l’orthostate de Chafe
´ou la face arrie
`re de
l’orthostate d’Alberite II que nous venons de voir confirment le ro
ˆle pre
´dominant du bas-relief
dans les premie
`res manifestations de l’art Me
´galithique.
P.B. Ramı
´rez et al. / L’anthropologie 111 (2007) 590–654 605
Fig. 11. Revers et face du support d’Alberite II avec des haches. Photos R. de Balbı
´n Behrmann.
Fig. 11. Back and front of the decorated support with axes from Alberite II. Photos R. de Balbı
´n Behrmann.
La pre
´sence de ces exemples dans le sud de la pe
´ninsule Ibe
´rique re
´ve
`le la complexite
´des
programmes iconographiques des tombeaux dans un secteur conside
´re
´comme marginal dans les
hypothe
`ses traditionnelles sur l’art Me
´galithique ibe
´rique (Bueno Ramı
´rez et Balbı
´n Behrmann,
2003) et dote d’arguments arche
´ologiques tre
`s frappants l’ancienne chronologie de la gravure. Le
ro
ˆle remarquable des bas-reliefs coı
¨ncide avec celui qu’il posse
`de sur certains des plus anciens
menhirs ibe
´riques et bien su
ˆr sur les menhirs les plus vieux du continent europe
´en (Patton, 1993 :
90–91) proposant un autre argument d’anciennete
´pour d’autres supports re
´utilise
´s.
Shee (1981) conside
´rait le bas-relief comme une technique tardive, mais les e
´vidences de la
pe
´ninsule Ibe
´rique, particulie
`rement les dates C
14
d’Alberite I(Ramos et Giles, 1996), permettent
de fixer une chronologie ante quem au cinquie
`me mille
´naire cal. BC.
La de
´tection de piquetage sur l’envers d’Alberite II ajoute une variabilite
´aux techniques de
gravure a
`des dates anciennes de l’art postglaciaire. Si nous ajoutons le sillon classique que
montre l’anthropomorphe grave
´sur la partie arrie
`re du dolmen de Huerta de las Monjas, ou le
serpentiforme de Maimo
´n 2, nous pouvons confirmer que l’art Me
´galithique ibe
´rique posse
`de des
techniques de gravure similaires a
`celles du reste de la fac¸ade atlantique aux chronologies
identiques avec la perspective de sa contemporane
´ite
´avec les me
ˆmes graphies de plein air
(Bueno Ramı
´rez et Balbı
´n Behrmann, 2000a, 2000b, 2006b, 2006c).
P.B. Ramı
´rez et al. / L’anthropologie 111 (2007) 590–654606
Fig. 12. De
´cor spe
´culaire du menhir de Belhoa. Photos R. de Balbı
´n Behrmann.
Fig. 12. Mirrored decoration of menhir at Belhoa. Photos R. de Balbı
´n Behrmann.
Les supports individualise
´ssont ceux qui par leur taille ou par leur de
´coration expresse
´ment
anthropomorphe, au-dela
`de celle e
´valuable pour tous les supports me
´galithiques (Bueno
Ramı
´rez et Balbı
´n Behrmann, 1994, 1996a, 1997a) ont pu avoir e
´te
´des ste
`les ou des menhirs
inclus dans un monument fune
´raire.
Cette conside
´ration n’est pas facile a
`e
´tablir. La propre e
´vidence que les supports
me
´galithiques sont des ste
`les, rend difficile des affirmations pre
´cises. Par ailleurs, le fait de
l’individualisation de pie
`ces concre
`tes dans l’espace fune
´raire n’est pas e
´tranger a
`l’idiosyncrasie
du code me
´galithique. Leur re
´utilisation est un aspect difficile a
`re
´soudre car parfois les donne
´es
arche
´ologiques sont peu convaincantes. Mais il ne fait aucun doute que ces pie
`ces avec leur
insertion dans la construction certifient une chronologie de re
´fe
´rence pour l’utilisation des ste
`les
en question, confirmant le ro
ˆle des figurations anthropomorphes depuis les plus anciennes
expressions du code me
´galithique atlantique. Il est donc de
´fendable que leur insertion dans
l’architecture les en rend pour le moins contemporaines et nous oblige a
`re
´fle
´chir sur une re
´alite
´
de re
´utilisations de plus en plus notoire. Certains exemples bretons sont tre
`s significatifs. La dalle
triangulaire de l’orthostate de chevet a
`Table des Marchands en est l’une des plus claires (Le
Quellec, 2006 : 698).
Nous pouvons diffe
´rencier des pie
`ces qui s’individualisent de par leur dalle comme
l’orthostate de chevet du dolmen d’Azuta
´na
`Tole
`de, dont la forme en trape
`ze et la finition semi-
circulaire le distinguent du reste des orthostates (Bueno Ramı
´rez et al., 2005a : Fig. 80).
Une e
´vidence similaire provient d’Orca do Tanque au nord de la pe
´ninsule. Gomes et Carvalho
(1995 : 69),e
´valuent le remarquable profil anthropomorphe de l’une des couvertures du couloir
comme une ste
`le. Ils proposent sa possible re
´utilisation, sans oublier l’option ou
`elle aurait pu
e
ˆtre conc¸ue tout spe
´cialement sous cette forme. Orca do Tanque est un monument connu depuis
longtemps pour ses peintures (Shee, 1981) et au cours d’une re
´cente re
´vision F. Carrera (2005 :
338) a ajoute
´la possibilite
´que la dalle de certains de ses supports soit re
´solument
anthropomorphe (Fig. 14).
L’hypothe
`se selon laquelle Orca do Tanque a e
´te
´e
´difie
´avec quelques ste
`les ante
´rieures au
monument fune
´raire est une perspective du plus grand inte
´re
ˆt pour ve
´rifier l’anciennete
´des
P.B. Ramı
´rez et al. / L’anthropologie 111 (2007) 590–654 607
Fig. 13. Calque avec face et revers du support de Maimon 2. Photo R. Balbı
´n Behrmann.
Fig. 13. Tracing with front and back of support of the Maimon 2 tomb. Photo R. Balbı
´n Behrmann.
figurations anthropomorphes au nord du Portugal ; secteur ou
`les menhirs et les ste
`les de la phase
la plus ancienne du me
´galithisme de l’Alentejo sont pratiquement me
´connus.
La couverture de la chambre d’Orca dos Padro
ˆes nous offre une autre donne
´e dans le me
ˆme
sens. Une ste
`le avec te
ˆte de
´finie par sa taille et par sa de
´limitation du reste du corps avec un sillon
grave
´(Gomes et Carvalho, 1995)ae
´te
´utilise
´e pour fermer l’enceinte fune
´raire dans sa partie
supe
´rieure. La date C
14
provenant du de
´po
ˆt, 4960 65 BP, situe la ste
`le a
`un moment ante
´rieur.
Plus ou moins, dans la seconde moitie
´du cinquie
`me mille
´naire cal. BC.
Gomes et Carvalho (1995) signalent aussi que le seul orthostate qui reste de la chambre de
Carvahal, posse
`de un profil en forme de ste
`le prononce
´et que l’une des pie
`ces situe
´ea
`co
ˆte
´de
l’orthostate de chevet de Orca Grande a
`Alvite, pre
´sente une dalle tre
`s diffe
´rente du reste des
supports, tout en insistant sur un possible ro
ˆle en tant que ste
`le.
Dans le nord aussi, en Galice, la forme de ste
`le des orthostates du dolmen de Os Muin
˜os, ou
`
l’e
´quipe de Carrera (2007) me
`ne ses recherches corroborent le ro
ˆle des ste
`les ante
´rieures a
`
quelques constructions me
´galithiques et utilise
´es pour leur e
´dification, avec l’inte
´re
ˆt ajoute
´, que
la signification anthropomorphe qui les pre
´ce
`de se re
´pe
`te dans le nouvel e
´difice auquel ils
s’inte
`grent tout en montrant de la peinture (Fig. 15).
Fa
´bregas et Vilaseco (2006 : 21) incorporent aux pie
`ces re
´utilise
´es, la statue grave
´e sur les
deux co
ˆte
´s du tumulus d’Os Campin
˜os 6 (Fuente Andre
´setFa
´bregas Valcarce, 1994) dans la
ne
´cropole du me
ˆme nom. La date C
14
obtenue pour le Monument 6 situe l’apoge
´edelane
´cropole
dans les premiers sie
`cles du quatrie
`me mille
´naire cal. BC (Fa
´bregas et Vilaseco, 2006 : 19),
proposant une re
´fe
´rence relative pour la ste
`le en question.
La pie
`ce d’entre
´educo
ˆte
´sud du dolmen du Baradal, aux Asturies, ne montre pas qu’un profil
anthropomorphe et des bandes de peintures rouges, mais aussi une gravure qui de
´limite la te
ˆte du
personnage (Jorda
´, 1977 :182)(Fig. 16).
P.B. Ramı
´rez et al. / L’anthropologie 111 (2007) 590–654608
Fig. 14. Plan du monument d’Orca dos Padro
ˆes et la pie
`ce possiblement re
´utilise
´e, d’apre
`sGomes et Carvalho (1995).
Fig. 14. Plan of Orca dos Padro
ˆes, with possible reused piece, after Gomes et Carvalho (1995).
L’hypothe
`se selon laquelle certains supports de
´core
´s de cistes ont e
´te
´d’anciens orthostates
re
´utilise
´s(Bradley, 2004) posse
`de l’information de la fragmentation et ade
´quation a
`la forme et a
`
la taille qu’ont souffert les pie
`ces de la ciste de Cotemil (Fa
´bregas et Penedo, 1995 : Fig. 1.1)
(Fig. 17).
Si l’on reprend le the
`me des dalles de couverture de
´core
´es, une gravure anthropomorphe au
corps rectangulaire et te
ˆte semi-circulaire franchement proche des ste
`les type Pen
˜aTu
´(Bueno
Ramı
´rez et al., 2005b)ae
´te
´de
´tecte
´sur la couverture du dolmen de Pendilhe (Leisner, 1998 :
Taf.26). Son e
´troite relation formelle avec des ste
`les comme Crato, Esperanc¸a, Moncorvo ou
comme celles de la se
´rie cantabrique arme
´e : Monte da Laje, Sejos, Garabandal, Pen
˜aTu
´et
Outeiro do Corno (Fa
´bregas et al., 2004) certifie l’hypothe
`se des fortes racines me
´galithiques des
ste
`les arme
´es pe
´ninsulaires (Bueno Ramı
´rez, 1995 ; Bueno Ramı
´rez et al., 2005c). Sa position
offre des arguments pour re
´fle
´chir au moment ou
`cette gravure a e
´te
´incluse sur la couverture
(Fig. 18).
La singulie
`re figure triangulaire de la couverture du dolmen de Morelles dans le Haut
Ampurdan (Tarru
´s et al., 1982), en Catalogne, accompagne
´e d’une cassolette, pourrait e
ˆtre une
autre ancienne ste
`le. Ce qui est certain, c’est que la pre
´sence de de
´coration sur les couvertures est
P.B. Ramı
´rez et al. / L’anthropologie 111 (2007) 590–654 609
Fig. 15. Une des ste
`les re
´utilise
´es du dolmen de Os Muin
˜os, Galice. Photo F. Carrera.
Fig. 15. One of the reused steles of Dolmen Os Muin
˜os, Galicia. Photo F. Carrera.
P.B. Ramı
´rez et al. / L’anthropologie 111 (2007) 590–654610
Fig. 16. Plan du dolmen de Baradal avec la ste
`le du couloir, d’apre
`sJorda
´(1977).
Fig. 16. Plan of Dolmen de Baradal with the passage stele, after Jorda
´(1977).
Fig. 17. Une des pie
`ces de
´core
´es de la ciste de Coitemil, d’apre
`sPenedo Romero et Fa
´bregas Valcarce (1997).
Fig. 17. One of decorated slabs of cist grave of Coitemil, after Penedo Romero and Fa
´bregas Valcarce (1997).
un phe
´nome
`ne de
´tecte
´il y a longtemps (Fig. 19). Certaines couvertures de dolmens catalans ont
des cassolettes ou d’autres motifs sur leur face externe (Bueno Ramı
´rez et Balbı
´n Behrmann,
2000c ; Tarru
´s, 2002 ; Tarru
´s et Chinchilla, 1992), fait qu’ont aussi signale
´Leisner et Leisner
(1959) sur des monuments de l’Alentejo. Si comme cela semble probable, les tumulus ont
recouvert a
`l’origine la partie supe
´rieure de la couverture, les gravures mentionne
´es
constitueraient une autre e
´vidence de l’anciennete
´de ceux-ci, auxquels il faudrait pour le
moins appliquer la me
ˆme chronologie que celle de la finalisation de la construction me
´galithique.
Cependant, la perspective qu’ils aient e
´te
´visibles est inte
´ressante ; les couvertures constituant
ainsi d’authentiques pe
´troglyphes ou gravures de plein air sous lesquels ont e
´te
´abrite
´slede
´po
ˆt
des ance
ˆtres. Sur ce point, ils auraient exerce
´le me
ˆme ro
ˆle indicateur que certains menhirs ou
ste
`les – menhirs, associe
´sa
`la position des monuments fune
´raires.
Que ce soit comme indicateurs de plein air ou comme e
´le
´ments enterre
´s sous le tumulus, tout
comme les gravures que nous avons de
´crites sur le revers de quelques orthostates, ce qui est
certain c’est que l’interpre
´tation qui, en raison de leur aspect, les repoussait comme
me
´galithiques a
`titre ge
´ne
´ral, n’est pas soutenable. Nous avons commente
´la relation de la
gravure de Pendilhe avec des figures de la premie
`re moitie
´du troisie
`me mille
´naire cal. BC. Il
faudrait y ajouter les gravures discutables du Barranc de l’Espolla que Bosch Gimpera (1965) tre
`s
justement a interpre
´te
´comme e
´tant contemporains au monument et qui jouissent d’une
confirmation dans ce sens sur la dalle frontale de la ciste de Vinya d’en Berta, monument dont la
partie supe
´rieure de la dalle de couverture pre
´sentait aussi des gravures. Anthropomorphes tre
`s
P.B. Ramı
´rez et al. / L’anthropologie 111 (2007) 590–654 611
Fig. 18. Statues et ste
`les du groupe Nord, d’apre
`sBueno Ramı
´rez et al. (2005b).
Fig. 18. Statues and steles of the North group, after Bueno Ramı
´rez et al. (2005b).
sche
´matiques a
`co
ˆte
´de cassolettes, constituaient la the
´matique de la dalle en question, de
´tecte
´e
au cours de fouilles mene
´es par Macau en 1932 (Tarru
´s, 2002 :Fig. 20 ;Tarru
´s et Chinchilla,
1992 : 25) (Fig. 20).
La possibilite
´de dalles re
´utilise
´es dans le cas de me
´galithes catalans a de
´ja
`e
´te
´e
´value
´e
(Carreras et al., 2005 : 161 ; Tarru
´s, 2002 : Fig. 84) pour la ste
`le anthropomorphe situe
´ea
`l’entre
´e
du couloir du dolmen de Banya de Saus (la Jonquera). La documentation re
´cente sur des fouilles
d’urgence, d’une chambre rectangulaire avec supports re
´utilise
´sa
`Artesa de Segre va dans le
me
ˆme sens que celui de l’utilisation de supports de
´core
´s pour des cistes galiciennes. Le
monument catalan est l’objet de fouilles d’urgence (Lo
´pez et al., sous presse). En plus des pie
`ces
de
´core
´es avec des motifs rectangulaires tre
`s marque
´s, on en a retrouve
´sous forme de cloche a
`
l’inte
´rieur, insistant ainsi sur la re
´utilisation de pie
`ces de
´core
´es dans des tombeaux e
´rige
´sau
troisie
`me mille
´naire cal. BC. Il s’agit de la ciste du Regers de Sero
´. La technique des gravures en
relief et les motifs ge
´ome
´triques couvrants, rappellent e
´norme
´ment les exemples bretons les plus
classiques. Avec ce nouveau monument de
´core
´en Catalogne, l’hypothe
`se, selon laquelle les
dalles de Passanant ont appartenu a
`un tombeau me
´galithique et ont peut-e
ˆtre e
´te
´de
´coupe
´es
comme celles de Sero
´pour une ciste me
´galithique, se renforce (Fig. 21).
Le spectaculaire mode
`le technique et graphique des me
´galithes atlantiques posse
`de une autre
re
´fe
´rence a
`Catalogne, la dalle de Pla
´de la Calma (Vilardell et Castells, 1976). Plus a
`l’ouest il y a
un autre exemple, dans les ne
´cropoles me
´galithiques d’Oles, Villaviciosa, aux Asturies : un
orthostate d’un me
´galithe de
´truit qui a l’air aussi d’une ste
`le re
´utilise
´e et que nous sommes
encore en train d’e
´tudier (Fig. 22).
P.B. Ramı
´rez et al. / L’anthropologie 111 (2007) 590–654612
Fig. 19. Plan et dalle de la couverture du dolmen de Morelles, Catalogne, d’apre
`sTarru
´s et al. (1982).
Fig. 19. Plan and stone of cover of Morelles, Catalonia, after Tarru
´s et al. (1982).
Nous disposons e
´galement dans le sud d’e
´vidences qui permettent de re
´fle
´chir sur la
possibilite
´de re
´utilisations. Sur le Tage International, la dalle de chevet du monument de Cabec¸o
da Forca a
`Rosamaninhal (Cardoso et al., 1997), est une pie
`ce taille
´ea
`l’extre
´mite
´supe
´rieure, une
possible ste
`le re
´utilise
´e(Fig. 23).
Une autre pie
`ce qu’il faut interpre
´ter en ce sens, c’est celle du Toconal (Rodrı
´guez, 1990). La
possibilite
´que re
´cemment nous avons eue de documenter le monument nous a permis de ve
´rifier
qu’il s’agit d’une galerie de presque 12 m de long ou
`la ste
`le de
´core
´e constitue l’un des supports
de la face nord, concre
`tement du secteur relie
´a
`la chambre. La taille supe
´rieure pour indiquer les
e
´paules et la te
ˆte la distingue par rapport aux finitions rectangulaires du reste. Il faut y ajouter
l’individualisation produite par les gravures sur son envers pour proposer qu’il s’agit d’une ste
`le
anthropomorphe re
´utilise
´e dans un tombeau qui a des re
´miniscences avec la ne
´cropole d’Alberite
e
´galement a
`Cadix (Fig. 24).
Les plus re
´centes incorporations a
`la liste ci-jointe proviennent du projet que nous re
´alisons
dans la ne
´cropole d’Antequera : la dalle de couverture de la chambre du dolmen Menga, l’une des
couvertures du couloir de Viera et un fragment de menhir avec des indices de gravure du couloir
intratumulus du Romeral.
P.B. Ramı
´rez et al. / L’anthropologie 111 (2007) 590–654 613
Fig. 20. Plan, dalle de couverture et dalle du front de Vinya d’en Berta, d’apre
`sTarru
´s (2002). Dalle de couverture du
Barranc de l’Espolla, d’apre
`sTarru
´s et Chinchilla (1992).
Fig. 20. Plan, stone of cover and head stone of Vinya d’en Berta, after Tarru
´s (2002). Stone of cover of Barranc de
l’Espolla, after Tarru
´s and Chinchilla (1992).
La couverture de la chambre de Menga est un cas unique pour l’instant dans la pe
´ninsule
Ibe
´rique. La grande ste
`le repre
´sente un personnage au corps rectangulaire compartimente
´et a
`la
te
ˆte triangulaire qui semble disposer de protube
´rances late
´rales a
`la manie
`re de certaines pie
`ces
bretonnes connues. Actuellement, nous pouvons offrir un sche
´ma de la figuration car nous
sommes encore en train de travailler a
`l’obtention de la documentation ne
´cessaire pour un calque
de
´finiti, qui devra conter sur l’e
´valuation de face non visible de la pie
`ce (Fig. 25).
Le fait particulier que les gravures qui composent les divers bandeaux des habits du
personnage, particulie
`rement ceux de la de
´limitation supe
´rieure, s’introduisent vers l’inte
´rieur
des encastrements des dalles qui forment le reste de la chambre, assure que la ste
`le de couverture
ae
´te
´grave
´e avant d’e
ˆtre de
´pose
´ede
´finitivement au-dessus de la chambre. Cela implique de fac¸on
claire que la grande ste
`le appartient au moment de la construction et sugge
`re la possibilite
´que,
bien que nous disposions d’autres e
´vidences qui le confirment, la dalle peut proce
´der d’un usage
pre
´ce
´dent. De la me
ˆme fac¸on, les gravures de la face interne de la couverture du dolmen de
Runesto, a
`Plouharmel, Morbihan s’interpre
`tent ainsi (Cassen, 2000 : 285) avec l’inte
´re
ˆt qu’ils
portent une variante du the
`me de l’e
´cusson, c’est-a
`-dire une forme rectangulaire a
`la probable
signification anthropomorphe. Pour les auteurs, il s’agirait d’une ancienne ste
`le re
´utilise
´e.
Pre
´cise
´ment, la proximite
´de la re
´utilisation mentionne
´e dans le Romeral est un argument
e
´valuable dans le me
ˆme sens.
La recherche dans l’ensemble dolme
´nique se poursuit et il faudra attendre que les travaux
soient plus avance
´s pour offrir de plus grandes pre
´cisions. Mais ce qui ne fait aucun doute, c’est
que la construction de Menga, Romeral et Viera s’inse
`re dans d’anciens usages d’un territoire qui
a eu dans de remarquables images anthropomorphes, l’une de ses re
´fe
´rences symboliques la plus
notoire.
P.B. Ramı
´rez et al. / L’anthropologie 111 (2007) 590–654614
Fig. 21. Ste
`les re
´utilise
´es du dolmen de Regers de Sero
´. Photo J. Tarru
´s.
Fig. 21. Reused steles of Regers de Sero
´. Photo J. Tarru
´s.
Les fouilles de Viera effectue
´es par une partie de l’e
´quipe de L.E. Rodriguez, ont laisse
´voir le
profil triangulaire de la Couverture 4, clairement diffe
´rente du reste des pie
`ces de forme
rectangulaire. Sa forme pointue nous incline a
`e
´valuer cette pie
`ce comme une ste
`le (Fig. 26).
Les dates les plus anciennes obtenues gra
ˆce aux fouilles que dirige F. Carrio
´na
`Menga, situent
au cinquie
`me mille
´naire cal. BC, une occupation de type habitat ante
´rieure a
`la construction du
dolmen. Nous connaissons une date C
14
de Viera (Ferrer et Marques, 1993), de la deuxie
`me
moitie
´du quatrie
`me mille
´naire cal. BC, qui propose une re
´fe
´rence pour la construction des
grands tombeaux d’Antequera et qui a l’air convaincante comme re
´fe
´rence relative pour la
couverture de Menga et comme date post quem pour la ste
`le de Viera.
Le cas du Romeral posse
`de de solides arguments pour parler de re
´utilisation. Il s’agit d’une
pie
`ce fragmente
´e aux deux extre
´mite
´s, re
´alise
´e dans une matie
`re premie
`re diffe
´rente de celle du
reste du monument. Sa position dans le couloir intratumulaire re
´pe
`te la me
ˆme qu’un autre
fragment de menhir signale
´par Veiga (1889), au Monument 4 de la ne
´cropole d’Alcalar (Gomes,
1994 : 330).
Ces dernie
`res anne
´es, la de
´tection de menhirs re
´utilise
´s en dolmens prend une consistance
impensable il y a encore quelques anne
´es. Sans intention de reprendre tous les cas, il semble
P.B. Ramı
´rez et al. / L’anthropologie 111 (2007) 590–654 615
Fig. 22. Ste
`le d’un dolmen d’Oles a
`Villaviciosa, Asturies. Photo R. de Balbı
´n Behrmann.
Fig. 22. Stele of a Dolmen de Oles, Villaviciosa, Asturias. Photo R. de Balbı
´n Behrmann.
P.B. Ramı
´rez et al. / L’anthropologie 111 (2007) 590–654616
Fig. 23. Ste
`le re
´utilise
´e du dolmen de Cabec¸o da Forca, Rosmaninhal. Photo R. de Balbı
´n Behrmann.
Fig. 23. Reused Stele of Dolmen de Cabec¸o da Forca, Rosmaninhal. Photo R. de Balbı
´n Behrmann.
Fig. 24. Ste
`le de Toconal, Olvera, Cadix. Photo R. de Balbı
´n Behrmann.
Fig. 24. Stele of Toconal, Olvera, Cadiz. Photo R. de Balbı
´n Behrmann.
P.B. Ramı
´rez et al. / L’anthropologie 111 (2007) 590–654 617
Fig. 25. Dalle de couverture de Menga, Antequera, Malaga. Photo restitution R. de Balbı
´n Behrmann.
Fig. 25. Stone of cover of Menga, Antequera, Malaga. Photo reconstruction R. de Balbı
´n Behrmann.
Fig. 26. Ste
`le re
´utilise
´e dans la couverture du couloir de Viera, Ma
´laga. Plan a
`partir de Ferrer et al. (2004) et photo a
`
partir de L.E. Rodriguez.
Fig. 26. Reused stele of passage of Dolmen de Viera, Malaga, after Ferrer et al. (2004). Photo L.E. Rodrı
´guez.
toutefois inte
´ressant d’en souligner quelques-uns dont la documentation apporte des e
´vidences de
chronologie.
De
´ja
`,G. Leisner (1949 : 34) avait sugge
´re
´l’identification de menhirs a
`l’inte
´rieur de quelques
chambres, cas de celle d’Anta das Cabec¸as ou de la pie
`ce centrale de
´crite dans l’excavation de la
chambre de Vale de Rodrigo I, toutes deux, a
`Evora. Ce dernier posse
´dait en plus un menhir
indicateur a
`l’entre
´e du couloir (Leisner, 1949 : 67) duquel Gomes (1997 : 270) a montre
´la
de
´coration sur les deux faces et une inte
´ressante superposition de gravures qui certifie un usage
prolonge
´de la pie
`ce.
Cet auteur a aussi identifie
´lors de ses fouilles de la chambre a
`couloir de Pedra Escorregadia,
proche d’un alignement de menhirs, la fragmentation et incorporation de l’un d’eux aux supports
du monument (Gomes, 1994 : 331). Les dates C
14
du de
´po
ˆt, que l’auteur a cite
´toujours calibre
´es
a
`deux sigmas : 3370-2934 (ICEN-847) et 2587 cal. BC (ICEN-844) (Gomes, 1994) servent a
`
e
´valuer la plus ancienne comme re
´fe
´rence ante quem pour la re
´alisation des menhirs : fin du
quatrie
`me mille
´naire cal. BC.
Re
´cemment, Garcia Sanjua
´n(Garcı
´a Sanjua
´n et al., 2003), a observe
´qu’une partie des
supports du dolmen de Llano de la Belleza a
`Huelva sont des fragments de menhirs (Fig. 27).
La tre
`s inte
´ressante documentation obtenue du document de Cordoue de Casas de D. Pedro
(Gavila
´n et Vera, 2005), incorpore un autre argument du plus grand inte
´re
ˆt. Il n’y a pas eu
seulement des menhirs re
´utilise
´s dans des tombeaux, mais certains ont pu e
ˆtre a
`l’origine des
tombeaux eux-me
ˆmes dans le sens le plus litte
´ral de l’expression.
A
`Casas de D. Pedro, une structure compose
´ededeuxmenhirse
´tait associe
´ea
`des
mate
´riaux arche
´ologiques au niveau infe
´rieur du monument datables au cinquie
`me mille
´naire
cal. BC. En s’appuyant sur ces deux premiers menhirs, on a construit une chambre dans
laquelle ont e
´te
´de
´pose
´es deux se
´pultures a
`la mi ou fin du quatrie
`me mille
´naire cal. BC.
Poste
´rieurement, on a construit un couloir en deux phases, avec sa fermeture a
`un dernier
moment d’utilisation.
P.B. Ramı
´rez et al. / L’anthropologie 111 (2007) 590–654618
Fig. 27. Menhirs re
´utilise
´s du dolmen de Llanos de la Belleza, Huelva. Photo R. de Balbı
´n Behrmann.
Fig. 27. Reused menhirs of Dolmen de Llanos de la Belleza, Huelva. Photo R. de Balbı
´n Behrmann.
Si la question des re
´utilisations dans le cas des supports posse
`de d’abondantes e
´vidences, une
autre expectative s’ouvre avec la possibilite
´de re
´utilisations dans des pie
`ces incorpore
´es au
dallage des tombeaux. L’Helgouach (1996 : 113) ade
´tecte
´des ste
`les non de
´core
´es dans le dallage
des se
´pultures de Mane Lud et Petit Mont II. Dans la pe
´ninsule, la position de la ste
`le avec
cassolettes de la base de la structure du co
ˆte
´sud d’Azuta
´n(Bueno Ramı
´rez et al., 2005a) soutient
une proposition en ce sens. Sans aucun doute, la position dans le sol de l’enceinte de
´limite
´e par
l’enfouissement de la ste
`le de Moreno 3 dans la ne
´cropole de Fonelas a
`Grenade (Ferrer Palma,
1976)e
´value une utilisation ante
´rieure de celle-ci (Fig. 28).
D’autres pie
`ces ont e
´te
´incorpore
´es aux mate
´riaux du tumulus, ce qui atteste une possible
utilisation pre
´ce
´dente. Jorge (1986) interpre
`te ainsi une dalle avec cassolettes de Cha
ˆde
Santinhos 1 au Nord du Portugal. La chronologie du monument propose une re
´fe
´rence post quem.
E
´galement dans le Nord, Serna (1997) signale une autre pierre plate avec cassolettes incluse dans
le tumulus du dolmen de Pozobal en Cantabrie.
La re
´utilisation de pie
`ces a e
´te
´une constante au cours de la chronologie des constructions
me
´galithiques europe
´ennes. Ces comportements d’inte
´gration du passe
´au pre
´sent sont tre
`s clairs
pour les me
´galithes anciens, mais il n’en est pas moins certain que des donne
´es comme celles
auxquelles nous venons de nous re
´fe
´rer, a
`Fonelas ou, comme la possible re
´utilisation de
fragments de pie
`ces de
´core
´es galiciennes (Bradley, 2004) et catalanes, montrent qu’au troisie
`me
mille
´naire cal. BC la re
´cupe
´ration du passe
´a occupe
´aussi une place de choix dans les
comportements fune
´raires (Figs. 29 et 30).
P.B. Ramı
´rez et al. / L’anthropologie 111 (2007) 590–654 619
Fig. 28. Pierre avec cupules, dans l’anvers et le revers, du sol de la chambre du dolmen d’Azuta
´n, Toledo d’apre
`sBueno
Ramı
´rez (1991) et ste
`le de Fonelas, Grenade, d’apre
`sFerrer Palma (1976).
Fig. 28. Stone with cupmarks in both faces located on the chamber floor of the Dolmen de Azutan, Toledo, after Bueno
Ramı
´rez (1991) and stele of Fonelas, Granada, after Ferrer Palma (1976).
Nous avons se
´pare
´du tableau pre
´ce
´dent les pie
`ces exemptes. Comme telles, nous comprenons
celles qui occupent des espaces spe
´cifiques a
`l’inte
´rieur ou a
`l’exte
´rieur des espaces fune
´raires.
Pre
´cise
´ment, leur non-fonctionnalite
´architectonique augmente leur possibilite
´de mouvement,
soit dans le monument lui-me
ˆme, soit en provenance de localisations ante
´rieures.
Y sont incluses des pie
`ces de tre
`s diffe
´rentes tailles (Bueno Ramı
´rez, 1995), depuis les plus
minuscules sculptures situe
´es a
`l’entre
´e des ne
´cropoles, en plein air ou situe
´es a
`l’inte
´rieur,
presque toujours a
`l’entre
´e de la chambre (Bueno Ramı
´rez et Balbı
´n Behrmann, 1994, 1996a),
jusqu’aux ste
`les ou menhirs (Bueno Ramı
´rez et al., 2004a).
Leur interpre
´tation doit e
ˆtre prudente car on court le risque d’exage
´rer les possibles re
´utilisations
quand les re
`gles re
´pe
´te
´es de localisation de celles-ci vont dans le sens de comportements fune
´raires
correspondant a
`la normale qui ont inclus ces pre
´sences de sculptures (Fig. 31).
Il y a des petites pie
`ces re
´alise
´es sur du quartzite, de l’ardoise ou du gre
`s, de formes simples ;
des ste
`les, les pie
`ces le plus souvent plates, de plus grande taille et explicitation anthropomorphe
et des menhirs ; les figures de tendance verticale et section tendant au cercle. Cette de
´nomination
P.B. Ramı
´rez et al. / L’anthropologie 111 (2007) 590–654620
Fig. 29. Re
´fe
´rences des monuments me
´galithiques cite
´s dans le texte avec pie
`ces re
´utilise
´es.
Fig. 29. References of megalithic monuments mentioned in the text with reused pieces.
est pratique afin de pouvoir appre
´cier la variabilite
´des pie
`ces que nous analysons, me
ˆme si
toutefois nous reconnaissons qu’elle n’est pas sans artifice (Bueno Ramı
´rez, 1995 :78;Bueno
Ramı
´rez et al., 2003)(Fig. 32).
Les petites figures exte
´rieures sont celles qui pre
´sentent les plus grands proble
`mes de
contextualisation chronologique car leur situation de plein air et leur mobilite
´aise
´e en raison de
la taille d’un bon nombre d’entre elles rendent propice des modifications, des changements de
place, des ajouts ou autres, qui de
´crivent les zones externes comme d’authentiques sanctuaires de
plein air de
´die
´s aux ance
ˆtres. De fait, les fouilles re
´centes de ces zones d’acce
`sde
´montrent que
l’activite
´qui y e
´tait de
´veloppe
´e a atteint des se
´quences temporelles au-dela
`d’actions concre
`tes
relie
´sa
`la fermeture des me
´galithes.
Comme exemple, nous signalerons les recherches dans la zone d’acce
`s de Lagunita III, une
chambre avec couloir construite en schiste, a
`Caceres, dans le sud-ouest de la pe
´ninsule Ibe
´rique
(Bueno Ramı
´rez et al., 2006a). Une plateforme construite avec des cailloux et dispose
´e dans
l’acce
`s au monument e
´tait flanque
´e de deux petits menhirs. Dessus et a
`ses pieds, on de
´posait des
offrandes de nourriture et de boisson dans un rituel qui comprenait aussi le de
´po
ˆt d’objets et de
figures anthropomorphes. L’accumulation de restes est tellement notoire que cela doit refle
´ter une
syste
´matique continue, au moins durant le temps d’utilisation de la ne
´cropole ou
`est situe
´le
monument. La me
ˆme ne
´cropole comprend des se
´pultures moins remarquables en volume et en
mobilier.
A
`l’inte
´rieur du tombeau, une ste
`le avec ceinturon et collier e
´tait situe
´e tout pre
`s de l’acce
`sa
`la
chambre et sur le tumulus un menhir avec une cassolette indiquait la position de la se
´pulture
(Bueno Ramı
´rez et al., 2004a, 2006b).
La fac¸ade de Laguna III comprenait plusieurs petites sculptures anthropomorphes qui
occupaient les diffe
´rentes marches en hauteur, sugge
´rant qu’il s’agissait d’une authentique
P.B. Ramı
´rez et al. / L’anthropologie 111 (2007) 590–654 621
Fig. 30. Situation des monuments me
´galithiques cite
´s dans le texte avec pie
`ces re
´utilise
´es. Nume
´ration selon tableau
ante
´rieur.
Fig. 30. Location of the mentioned megalithic monuments with reused pieces. Numbers according to the previous table.
exposition d’ance
ˆtres et comme nous le disions qui auraient pu e
ˆtre place
´tout au long de la
pe
´riode ou
`ont e
´te
´re
´alise
´s les rituels de nourriture et boisson, auxquels, nous croyons, re
´pondent
les offrandes de
´crites dans la zone d’acce
`s(Bueno Ramı
´rez et al., 2006b)(Fig. 33).
Mais pre
´cise
´ment la localisation de certaines de ces petites pie
`ces dans des contextes
arche
´ologiques de
´finis dans des fouilles re
´centes, permet de les associer a
`des dates C
14
.Le
tableau ci-joint en reprend quelques-unes d’entre elles, refle
´tant une varie
´te
´de solutions qui
comprend, depuis les formes les plus simples de contours ge
´ome
´triques qui rappellent
e
´norme
´ment les cailloux aziliens (Bueno Ramı
´rez et Balbı
´n Behrmann, 1994) jusqu’aux profils
plus clairement anthropomorphes. Leur connexion avec des chronologies qui couvrent toute la
pe
´riode des constructions me
´galithiques insiste sur la me
ˆme fourchette que celle constate
´e dans
les programmes graphiques de l’inte
´rieur des tombeaux (Fig. 34).
L’insertion d’authentiques ste
`les dans ces zones d’entre
´es imbrique
´es le long des murs du
couloir propose une situation mixte entre les supports individualise
´s et les pie
`ces exemptes. Les
recueillir ici a le sens de leur position exte
´rieure et leur absence de ro
ˆle constructif, e
´tant situe
´es
dans les parties non recouvertes des couloirs.
P.B. Ramı
´rez et al. / L’anthropologie 111 (2007) 590–654622
Fig. 31. Mode
`le de situation des pie
`ces anthropomorphes dans les monuments me
´galithiques de la peninsule Ibe
´rique,
d’apre
`sBueno Ramı
´rez et Balbı
´n Behrmann (2004).
Fig. 31. Position of megalithic anthropomorphic pieces in the Iberian peninsula, after Bueno Ramı
´rez and Balbı
´n
Behrmann (2004).
Le sud semble a
`nouveau concentrer les donne
´es dans un inventaire qui nous ne devons pas
l’oublier connecte avec la re
´alite
´de programmes des recherches en cours, concre
`tement celles
que nous menons en Andalousie, sur la Meseta et dans l’Estre
´madure espagnole. C’est pour cela
que les cartes que nous incluons plus que de refle
´ter un e
´tat ferme
´du proble
`me expriment une
re
´alite
´que des travaux successifs e
´largiront et concre
´tiseront.
Le dolmen de
´ja
`cite
´d’Alberite Iposse
`de des cailloux a
`l’entre
´e, en plus d’une ste
`le dans la
position transversale des jambages, mais sans ro
ˆle constructif aucun et sans la hauteur de ceux-ci
non plus. Y est incise
´un personnage aux lignes simples et a
`la te
ˆte triangulaire sur une pie
`ce
nettement rectangulaire avec des triangles en bandes de peinture noire (Bueno Ra
´rez et Balbı
´n
Behrmann, 1996a)(Fig. 35).
E
´galement a
`Cadix, la galerie du Juncal apporte deux pie
`ces a
`l’entre
´e du monument, situe
´es
sur le long du couloir. L’une d’elle montre une te
ˆte triangulaire comme celle d’Alberite Iou
comme la grande ste
`le de la dalle de couverture de la chambre de Menga, relation sur laquelle
nous devrons revenir dans une e
´tude plus approfondie du monument (Fig. 36).
La syme
´trie de la position des ste
`les du Juncal rappelle celle connue dans des galeries
franc¸aises (L’Helgouach, 1996 : 119 ; Tarre
ˆte, 1996) et sugge
`re que les pie
`ces de « re
´ponse » de
l’autre co
ˆte
´du couloir quand elles ne se de
´tectent pas clairement s’insinuent de par leur forme ou
par la connaissance elle-me
ˆme du syste
`me de la part de ceux qui le re
´alisent.
P.B. Ramı
´rez et al. / L’anthropologie 111 (2007) 590–654 623
Fig. 32. Re
´fe
´rences de monuments me
´galithiques cite
´s dans le texte avec pie
`ces exempte
´es : ste
`les et menhirs.
Fig. 32. References of megalithic monuments mentioned in the text with isolated pieces: steles and menhirs.
Cette hypothe
`se nous semble de
´fendable dans le cas du tombeau de Palacio III, dans la
ne
´cropole du me
ˆme nom, a
`Se
´ville. Une ste
`le de forme trape
´zoı
¨dale, typique des plaques
de
´core
´es, avec gravures et peintures, a e
´te
´place
´e sur le co
ˆte
´nord du couloir dans sa partie la plus
externe de fac¸on a
`ce qu’elle soit visible avant de pe
´ne
´trer dans l’enceinte qui e
´tait entie
`rement
de
´core
´e. Devant elle, une pie
`ce de taille supe
´rieure semi-circulaire a pu jouer le ro
ˆle d’une autre
pre
´sence anthropomorphe (Fig. 37).
L’utilisation d’une matie
`re premie
`re diffe
´rente a
`celle du reste des pie
`ces du tombeau qui est la
me
ˆme que celle utilise
´e pour le dolmen qui occupe la partie supe
´rieur du tumulus ou
`se trouve
Palacio III (Garcı
´a Sanjua
´n et Wheatley, 2006) sugge
`re la possible re
´utilisation de ces pie
`ces ou,
pour le moins, une tentative expresse de recherche du me
ˆme mate
´riau que l’ancien tombeau.
Peut-e
ˆtre la chose la plus inte
´ressante c’est que ce geste d’e
´mulation se re
´pe
`te a
`l’inte
´rieur de
la chambre de Palacio III. Sur la face nord de son espace, on trouve une fosse de
´limite
´e, pre
´side
´e
par une ste
`le rectangulaire avec des pigments de noir de mangane
`se qui dessinent un personnage
anthropomorphe (Fig. 38).
Les chercheurs interpre
`tent cet espace comme e
´tant l’indice d’une chambre ante
´rieure ou
comme une fosse constitutive. La situation d’une ste
`le du me
ˆme mate
´riau que celle de
´crite
e
´galement de
´core
´e avec des motifs de couleur noire dans la partie supe
´rieure du tumulus du
monument nous me
`ne a
`e
´valuer leur e
´troite relation. Elles sont toutes deux fragmente
´es et ne
P.B. Ramı
´rez et al. / L’anthropologie 111 (2007) 590–654624
Fig. 33. Plan du dolmen de Lagunita III, Santiago de Alca
´ntara, Ca
´ceres : situation, photo et dessin des ste
`les et petites
pie
`ces anthropomorphes, d’apre
`sBueno Ramı
´rez et al. (2006b).
Fig. 33. Plan of Lagunita III tomb, Santiago de Alca
´ntara, Ca
´ceres: position, photo and drawing of the steles and the small
anthropomorphic pieces, after Bueno Ramı
´rez et al. (2006b).
s’accordent pas strictement. Nous pouvons tout de me
ˆme confirmer que, tant la matie
`re premie
`re,
que la forme et que la de
´coration, sont identiques avec l’inte
´re
ˆt ajoute
´que l’une des ste
`les
« annonce » la se
´pulture plus ancienne et l’autre la plus re
´cente, reliant ainsi comme des figures
anthropomorphes jumelles, le passe
´avec le pre
´sent.
N’oublions pas que Palacio III peut e
ˆtre situe
´au troisie
`me mille
´naire cal. BC, tout en insistant
sur le fait que la re
´utilisation de pie
`ces anciennes, n’est pas un geste uniquement de
´tectable dans
les plus vieilles constructions me
´galithiques.
A
`l’entre
´e de la chambre, on trouve aussi des pie
`ces exemptes. Me
´lida (1924 : 25) montrait
de
´ja
`son e
´tonnement devant la pre
´sence d’une ste
`le de 1,70 m a
`l’entre
´e de la chambre de
Guadancil a
`Caceres sans fonction architectonique. Cette position est tre
`s similaire a
`celle de
quelques ste
`les de
´crites dans les tombeaux a
`fausse coupole de la ne
´cropole de Los Millares a
`
Alme
´ria avec les travaux d’Almagro Basch et Arribas (1963 : 166). La date C
14
de
´ja
`cite
´edela
Se
´pulture 19 de cette ne
´cropole (Almagro Gorbea, 1970), fournit une re
´fe
´rence dans les derniers
sie
`cles du quatrie
`me mille
´naire cal. BC, pour ces pie
`ces. La ste
`le de Majadillas 77, plus
travaille
´e, e
´tait situe
´eaume
ˆme endroit (Castellano et al., 2001 : 59) (Fig. 39).
De
´ja
`dans nos travaux de 1994, nous signalions le ro
ˆle anthropomorphe des dalles de
´tecte
´es a
`
l’entre
´e du dolmen de Larrarte, (Mu
´jika et Armendariz, 1991 : 157), avec une date C
14
. La ste
`le
de la chambre de Colla
`Cimera aux Asturies (Blas, 1983 :91;Blas, 1992) se situait aussi a
`
l’entre
´e de la chambre. La pre
´sence de ste
`les associe
´es a
`la premie
`re occupation du dolmen de
San Martin (Barandiara
´n et Ferna
´ndez, 1964) certifie l’anciennete
´des re
´fe
´rences anthropo-
P.B. Ramı
´rez et al. / L’anthropologie 111 (2007) 590–654 625
Fig. 34. Galets anthropomorphes des me
´galithes de la pe
´ninsule Ibe
´rique, d’apre
`sBueno Ramı
´rez et al. (2005a).
Fig. 34. Anthropomorphic pebbles of the megaliths of the Iberian Peninsula, after Bueno Ramı
´rez et al. (2005a).
morphes dans le me
´galithisme cantabrique, a
`laquelle s’incorporent de nouvelles e
´vidences
encore a
`l’e
´tude (Fig. 40).
Les me
´galithes de l’ouest et de l’inte
´rieur posse
`dent des e
´vidences semblables. A
`l’entre
´edela
chambre du monument de
´ja
`cite
´d’Anta Grande de Zambujeiro, il y a deux menhirs, l’un a une
gravure serpentiforme (Bueno Ramı
´rez et Balbı
´n Behrmann, 2004). Au me
ˆme endroit, on a
de
´tecte
´un menhir dans le dolmen de Orca da Cunha Baixa (Vasconcelos, 1907 : 307), la ste
`le du
dolmen de Pozuelo 6 a
`Huelva (Bueno Ramı
´rez et Balbı
´n Behrmann, 1997a) ou les pie
`ces plus
spectaculaires de Navalca
´n et Guadalperal (Bueno Ramı
´rez et Balbı
´n Behrmann, 1995 ; Bueno
Ramı
´rez et al., 1999c).
A
`cette liste de pre
´sences anthropomorphes exemptes, il faudrait ajouter des re
´fe
´rences
varie
´es de celles dont nous nous sommes occupe
´sa
`plus d’une occasion (Bueno Ramı
´rez et al.,
2005a, sous presse c), mais comme nous le re
´ite
´rons, il s’agit de poser une proble
´matique globale
et de proposer des nuances utiles a
`la proposition chronologique que nous pre
´tendons argumenter.
Les pie
`ces exemptes ont pu e
ˆtre transporte
´es aux espaces fune
´raires depuis des emplacements
en plein air, mais il convient d’analyser de fac¸on de
´taille
´e d’autres facteurs car ce que nous
P.B. Ramı
´rez et al. / L’anthropologie 111 (2007) 590–654626
Fig. 35. Ste
`le anthropomorphe d’Alberite I, Cadix. Photo R. de Balbı
´n Behrmann.
Fig. 35. Anthropomorphic stele of Alberite I, Cadiz. Photo R. de Balbı
´n Behrmann.
pouvons confirmer avec les donne
´es actuelles c’est que ce type d’emplacements est commun a
`
l’inte
´rieur des monuments (Bueno Ramı
´rez et Balbı
´n Behrmann, 2004).
En re
´analisant Navalca
´nde
`s cette perspective, les trois pie
`ces de
´core
´es de la chambre ont des
e
´le
´ments de re
´flexion. Nous avons de
´ja
`signale
´la mauvaise conservation de la chambre (Bueno
Ramı
´rez et al., 1999c) tre
`s concre
`tement de la zone frontale a
`laquelle ne restait aucun orthostate.
La moitie
´Est e
´tait la mieux conserve
´e et il y avait encore deux orthostates in situ, autant que
l’orthostate n
o
5 et les deux menhirs de l’entre
´e de la chambre, auraient e
´te
´de
´place
´es jusqu’au
centre de la chambre.
La possibilite
´de re
´utilisation de la statue-menhir existe, mais il est certain qu’elle est l’unique
de trois pie
`ces de
´core
´es qui montre une fosse de sustentation et des cales qui la retiennent. Au
contraire, le menhir qui est situe
´a
`co
ˆte
´, ne conserve pas une disposition originale. Il n’avait pas
une authentique fosse de sustentation, comme s’il pre
´sentait la statue, ni de cales qui le retiennent
et de plus, il s’e
´tait nettement fragmente
´. On peut dire la me
ˆme chose pour l’orthostate n
o
5.
Pourtant, il est possible que ces deux pie
`ces soient des menhirs re
´utilise
´s au dolmen de Navalca
´n
(Figs. 41 et 42).
P.B. Ramı
´rez et al. / L’anthropologie 111 (2007) 590–654 627
Fig. 36. Ste
`le anthropomorphe de Juncal, Cadix. Photo R. de Balbı
´n Behrmann.
Fig. 36. Anthropomorphic stele of Juncal, Cadiz. Photo R. de Balbı
´n Behrmann.
De profil phallique, gland marque
´et lignes incises serpentiformes, l’hypothe
`se qu’il s’agisse
d’un menhir transporte
´depuis l’Algarve qu’on est arrive
´a
`sugge
´rer (Gomes, 1997) devrait
disposer d’autres garanties au-dela
`de l’e
´troite relation formelle entre les menhirs de l’extre
ˆme
sud-ouest et certains de la re
´gion de Tole
`de (Bueno Ramı
´rez et al., 1999c : 117). Mis a
`part
l’existence de menhirs ante
´rieurs a
`la construction me
´galithique ou de rituels complexes lie
´sa
`
l’insertion de ceux-ci dans des espaces fune
´raires, ce qui est clair dans le monument de Navalca
´n,
c’est que la pre
´sence de menhirs et leur relation avec les graphies du sud-ouest a e
´te
´notoire a
`
l’inte
´rieur de la pe
´ninsule Ibe
´rique estimant de larges interactions pour un me
´galithisme de
´crit
comme pauvre et marginal jusqu’a
`des dates tre
`sre
´centes. La construction probable de la
chambre avec couloir de Navalca
´n, a
`un certain moment du quatrie
`me mille
´naire cal. BC (Bueno
Ramı
´rez et al., 1999c) propose une re
´fe
´rence relative pour les menhirs a
`re
´utiliser.
D’autres ste
`les occupent des positions a
`l’inte
´rieur de la chambre principalement au centre de
celle-ci. Des pie
`ces de
´core
´es ou non situe
´es au sud-ouest sont de bons exemples. Ainsi celle de
Arrocerezo a
`Caceres (Bueno Ramı
´rez et Gonza
´lez, 1995) ou celle de la petite architecture
P.B. Ramı
´rez et al. / L’anthropologie 111 (2007) 590–654628
Fig. 37. De
´coration de Palacio III, Almade
´n de la Plata, Se
´ville et ste
`le a
`l’entre
´e. Photo L. Garcı
´a Sanjua
´n.
Fig. 37. Decoration of Palacio III, Almade
´n de la Plata, Seville and stele at the entrance. Photo L. Garcı
´a Sanjua
´n.
d’Amioeiro 8 (Cardoso et al., 2003 : 163). La relation e
´troite de la premie
`re avec la de
´coration de
la ste
`le Tonin
˜uelo, a
`l’entre
´e du monument du me
ˆme nom (Bueno Ramı
´rez et Balbı
´n Behrmann,
1997b)re
´ite
`re l’association de cette statuaire avec des monuments me
´galithiques avance
´s(Bueno
Ramı
´rez et al., 2005b : 633) (Fig. 43).
Nous avons aussi une e
´vidence de cette position dans le Nord. C’est le cas de la ste
`le de Cha
ˆdo
Brinco au nord du Portugal (Silva, 1993 : 24) (Fig. 44).
Insister sur le besoin pe
´remptoire de de
´finir des arguments arche
´ologiques pour interpre
´ter les
pie
`ces exemptes comme des re
´utilisations nous semble important dans le panorama actuel de
l’analyse des strate
´gies de refactures des espaces fune
´raires. Si l’on ne conside
`re pas de
possibilite
´s de ce type on impose une certaine tendance au contraire, oubliant que si quelque
chose est de
´montre
´avec les e
´tudes rigoureuses des programmes graphiques sur les me
´galithes,
c’est la complexite
´des espaces que l’on pre
´tend visualiser : peintures et gravures sur les
orthostates, menhirs, ste
`les ou diverses pie
`ces statuaires a
`l’entre
´e de la chambre ou a
`l’entre
´e des
couloirs et des menhirs indicateurs...conseillent de mener a
`bien des strate
´gies me
´thodologiques
raffine
´es pour des e
´valuations spe
´cifiques qui soient ve
´rifiables.
Un dernier commentaire sur la position des gravures doit rendre compte de l’existence de
gravures superpose
´es, tout comme nous connaissons l’existence de repeints. Ceux-ci existent sur
des supports me
´galithiques et sur des menhirs.
Dans le premier cas, la dalle d’Abamia aux Asturies constitue un exemple inte
´ressant. Sur des
formes piquete
´es on a rajoute
´une gravure incise pour dessiner visage, yeux et nez (Jorda
´, 1977 :
191). Ce que nous savons aujourd’hui de la pe
´riode me
´galithique et de la pre
´sence de gravures
tre
`s fines dans des tombeaux re
´cents, propose qu’a
`une premie
`re gravure s’en est superpose
´e une
autre en ligne incise a
`un moment du troisie
`me mille
´naire cal. BC (Fig. 45).
Bien que nous y travaillions encore, l’orthostate grave
´sur les deux faces d’Alberite II, posse
`de
des e
´vidences de gravures sous celles de haches et de ba
ˆtons qui sont actuellement plus visibles.
P.B. Ramı
´rez et al. / L’anthropologie 111 (2007) 590–654 629
Fig. 38. Calque des ste
`les de la chambre et du tumulus de Palacio III. Almade
´n de la Plata, Se
´ville.
Fig. 38. Tracing of steles of the chamber and mound of Palacio III. Almade
´n de la Plata, Seville.
Notre analyse de la statue de Navalca
´n(Bueno Ramı
´rez et al., 1999c) inclut la pre
´sence
d’abondantes lignes fines grave
´es qui re
´ite
`rent le the
`me principal – le serpent – et qui peuvent
re
´pondre a
`des gravures superpose
´es. Gomes (1997) signale le me
ˆme the
`me pour certains
menhirs de l’Algarve et pour celui de Vale de Rodrigo I.
4. Contextes arche
´ologiques et chronologiques pour les menhirs de la pe
´ninsule
Ibe
´rique
Bien que dans l’e
´pigraphe pre
´ce
´dente nous ayons releve
´des menhirs dans des e
´difices
fune
´raires – ce qui constitue un argument expre
`s d’origine plus ancienne que ces derniers – il
semble ne
´cessaire d’analyser brie
`vement les concre
´tions chronologiques dont nous disposons
pour les « pierres leve
´es ».
L’ensemble le mieux connu se circoncit au sud-ouest portugais. Dans cette zone, deux sous-
secteurs : l’Algarve et l’Alentejo qui concentrent une grande quantite
´d’e
´vidences.
P.B. Ramı
´rez et al. / L’anthropologie 111 (2007) 590–654630
Fig. 39. Ste
`le de Majadillas, Gorafe, Grenade. Photo restitution R. de Balbı
´n Behrmann.
Fig. 39. Stele of Majadillas, Gorafe, Granada. Photo reconstruction R. de Balbı
´n Behrmann.
La re
´alite
´est beaucoup plus vaste. De fait, la richesse notoire du nord de la pe
´ninsule Ibe
´rique
(Pen
˜alver, 1983), y compris la Catalogne (Carreras et al., 2005) propose des interpre
´tations plus
complexes ou
`le me
´galithisme de ces secteurs a une pre
´sence de premier plan qui ne lui avait
jamais e
´te
´reconnue (Bueno Ramı
´rez et al., 2005c, sous presse a).
Sa chronologie a commence
´a
`e
ˆtre e
´tablie a
`partir de son contexte arche
´ologique. Dans le cas
de l’Algarve, les menhirs de Caramujeira associe
´sa
`un village de la fin du Ne
´olithique (Gomes
et al., 1978), ont constitue
´pendant tre
`s longtemps la base de l’argumentation pour des dates
comprises dans le quatrie
`me mille
´naire cal. BC. Tandis que plus au nord les deux menhirs de la
chambre avec couloir de Granja de Sa
ˆo Pedro (Almeida et Ferreira, 1971)e
´taient date
´sa
`un
moment similaire a
`partir des mate
´riaux du monument (Gomes, 1994 : 319).
Le menhir de Vale de Rodrigo I,de
´core
´sur ses deux faces et situe
´a
`l’entre
´e du monument
posse
´dait la re
´fe
´rence arche
´ologique de la se
´pulture a
`fausse coupole annonce
´e, ce qui permettait
de le situer a
`la fin du quatrie
`me ou au troisie
`me mille
´naire cal. BC. La me
ˆme chose pouvait
s’appliquer a
`la grande pie
`ce situe
´e dans la zone d’acce
`s d’Anta Grande de Zambujeiro a
`Evora
(Bueno Ramı
´rez et Balbı
´n Behrmann, 1992 : 532; Gomes, 1994 : 321).
Les re
´cents travaux de Gomes (1994, 1997) ont de
´montre
´la relation entre les menhirs de
l’Algarve et le peuplement ne
´olithique le plus ancien de la re
´gion, ainsi que ceux de Calado
(1997) qui ont re
´ite
´re
´cette association menhirs–peuplement sur lessitesdespremiers
producteurs dans la zone de l’Alentejo. Tout re
´cemment, (Bicho et al., 2000) une relation
avec les sites me
´solithiques comme c’est le cas en Bretagne (Cassen et Vaquero, 2004)ae
´te
´
propose
´.
P.B. Ramı
´rez et al. / L’anthropologie 111 (2007) 590–654 631
Fig. 40. Ste
`les du dolmen de S. Martı
´n, Alava. Photo R. de Balbı
´n Behrmann.
Fig. 40. Steles of dolmen de S. Martin, Alava. Photo R. de Balbı
´n Behrmann.
Les nouveaute
´s sont arrive
´es avec l’application du C
14
aux contextes arche
´ologiques des
menhirs confirmant pour la premie
`re fois des dates anciennes pour leur origine, au-dela
`des
nomenclatures traditionnelles du Ne
´olithique Final ou Ne
´olithique moyen.
La premie
`re date C
14
publie
´e, celle du menhir de Padrao
ˆ1(Gomes, 1994 : 331), proce
`de des
e
´corces du foyer situe
´au pied. A
`co
ˆte
´, se trouvait un autre monolithe, Padrao
ˆ2. Tous deux
auraient pu e
ˆtre e
´rige
´senme
ˆme temps au sixie
`me mille
´naire cal. BC et donc paralle
`lement aux
villages des premiers agriculteurs.
D’un point de vue figuratif, il est du plus grand inte
´re
ˆt que les menhirs de l’Algarve de
´tecte
´s
dans des villages avec des ce
´ramiques du Ne
´olithique posse
`de comme technique re
´currente le
relief et d’autres types de gravure en plus de pre
´senter de la peinture dans certaines occasions.
Calado et al. (2004) ont publie
´des dates d’OSL (luminescence de cristaux de quartz),
appliquant cette technique aux terres qui faisaient partie d’un niveau arche
´ologique avec des
mate
´riaux ne
´olithiques : 5925 175 BP (Shftd 02013) et aux terres de la fosse ou
`on enfouissait
le menhir. Ce dernier e
´chantillon fournit une date tre
`se
´leve
´e : 9095 445 BT (SHCD 02014).
Les auteurs sont partisans de proposer l’e
´rection du menhir de Quinta de Queimada a
`un moment
ante
´rieur a
`la moitie
´du cinquie
`me mille
´naire cal. BC en rapport avec la date du de
´po
ˆt
arche
´ologique (Fig. 46).
Les menhirs de l’Algarve ne constituent pas seulement une re
´fe
´rence inte
´ressante de
l’ancienne chronologie de la symbolique me
´galithique mais de celle de leurs techniques de
P.B. Ramı
´rez et al. / L’anthropologie 111 (2007) 590–654632
Fig. 41. Les menhirs du dolmen de Navalca
´n, Toledo. Photo R. de Balbı
´n Behrmann.
Fig. 41. Menhirs of Dolmen de Navalca
´n, Toledo. Photo R. de Balbı
´n Behrmann.
gravure et peinture. Leur quantite
´confirme la consolidation de ce syste
`me comme strate
´gie de
visibilite
´de la position des groupes humains a
`des moments ante
´rieurs a
`la construction de
me
´galithes.
L’Alentejo est plus pauvre en chronologies C
14
associe
´es aux menhirs, mais plus riche en
e
´tudes sur leur implantation, sur leur e
´troite connexion avec le peuplement du Ne
´olithique ancien
et sur la pre
´sence de structures complexes (Calado, 1997, 2006). La seule date connue jusqu’a
`
pre
´sent se situe a
`l’inte
´rieur du territoire de l’Alentejo et provient du menhir de Meada (Oliveira,
1997 : 234). Nous faisons re
´fe
´rence a
`un e
´chantillon de charbon qui provient de la fosse
d’enfouissement du menhir : 6022 40 BP (Utc – 4452).
Comme dans l’Algarve, l’association avec des zones d’habitation est manifeste, re
´ite
´rant celle
que pre
´sentent les dolmens (Bueno Ramı
´rez, 2000 ; Bueno Ramı
´rez et al., 2002, 2005a, 2006a ;
Gonc¸alves et Sousa, 2000) d’un co
ˆte
´et bien su
ˆr celle constate
´e sur le reste de la fac¸ade atlantique
(Cassen et al., 1998).
La coı
¨ncidence de la date du menhir de Meada avec les plus anciennes datations sous tumulus
de ce me
ˆme secteur et, tre
`s concre
`tement, avec les indices de peuplement de
´tecte
´s sous le
tumulus du dolmen de Figueira Branca : 6210 50 BP (ICEN-823) (Oliveira, 1997 : 612) ou,
avec les chronologies du village ne
´olithique ancien de Los Barruecos (Cerrillo, 2006) situent
aussi dans l’Alentejo les premiers producteurs comme les auteurs des menhirs de pierre associe
´s
a
`leurs villages.
La profonde imbrication entre menhirs et zones d’habitation et entre dolmens et zones
d’habitation montre la continuite
´entre les concepts symboliques joue
´s par les grandes pierres
depuis leurs plus anciennes e
´vidences. Raison pour laquelle l’expression « me
´galithisme non
P.B. Ramı
´rez et al. / L’anthropologie 111 (2007) 590–654 633
Fig. 42. Calques et photos de chacun des menhirs du dolmen de Navalca
´n, Toledo. Photos R. de Balbı
´n Behrmann.
Fig. 42. Photos and tracings of some menhirs of Dolmen de Navalca
´n, Toledo. Photo R. de Balbı
´n Behrmann.
fune
´raire » applique
´e aux menhirs nous semble un tant soit peu malheureuse, car ceux-ci ont du
ˆ
re
´unir une multiplicite
´de significations sans que la me
´moire des ance
ˆtres ne soit la moindre. La
ve
´rification d’une premie
`re construction, un tumulus de terre a
`Petit Mont associe
´ea
`un grand
menhir en 4500 cal. BC (Lecornec, 1994), insiste sur des significations de ce caracte
`re aussi sur le
reste de la fac¸ade atlantique.
Menhirs, me
´galithes et zones d’habitations formeraient un tout compact a
`l’inte
´rieur de
l’espace des constructeurs de me
´galithes tout au long de plus de trois mille
´naires. Les racines
dans le monde des anciens producteurs se de
´tectent de la me
ˆme fac¸on pour les menhirs que pour
les dolmens qui a
`plusieurs reprises se trouvent sur des habitations du premier Ne
´olithique.
La re
´cupe
´ration de quelques donne
´es connues bien avant comme la pre
´sence de menhirs au
chevet des Tombes K et J de Hoe
¨dic au sixie
`me mille
´naire (Cassen et Vaquero, 2004) ; ou les
menhirs en bois des villages me
´solithiques du nord de l’Europe (Rust, 1943), vont dans le me
ˆme
sens que d’autres e
´vidences graphiques et techniques du Pale
´olithique supe
´rieur et
P.B. Ramı
´rez et al. / L’anthropologie 111 (2007) 590–654634
Fig. 43. Ste
`le d’Arrocerezo, province de Ca
´ceres et plan du dolmen de Madron
˜al situe
´dans le me
ˆme secteur Hurdes-Gata,
au nord de Ca
´ceres, d’apre
`sBueno Ramı
´rez et Gonza
´lez (1995) ; Ste
`le d’Amieiro 8. Photo R. de Balbı
´n Behrmann.
Fig. 43. Stele of Arrocerezo, province of Ca
´ceres and plan of Madron
˜al tomb located at the same place Hurdes-Gata, north
of Ca
´ceres, after Bueno Ramı
´rez and Gonza
´lez (1995). Stele of Amieiro 8 tomb. Photo R. de Balbı
´n Behrmann.
l’e
´pipale
´olithique du sud de l’Europe. L’e
´troite relation entre les productions culturelles des
groupes de chasseurs et des producteurs qui avec leurs diffe
´rences qui existent aussi montrent une
continuite
´marque
´e dans les e
´le
´ments les plus lie
´sa
`l’ide
´ologie.
La matie
`re premie
`re des menhirs en bois de l’e
´pipale
´olithique s’est transforme
´e au profit
d’e
´le
´ments moins pe
´rissables et avec l’ambition de perdurer dans le paysage. Ces e
´vidences
s’ajoutent a
`la ve
´rification de longues se
´quences de gravures de plein air sur les me
ˆmes territoires
pe
´ninsulaires ou
`l’on de
´tecte les menhirs de
´core
´s qui donc s’assoient sur une tradition graphique
au long parcours sur laquelle nous avons encore beaucoup a
`re
´fle
´chir (Bueno Ramı
´rez, sous
presse).
Si nous nous en tenons aux contextes, les menhirs, tout comme les dolmens de
´core
´s ont e
´te
´
e
´rige
´s et utilise
´s tout au long de la se
´quence ne
´olithique chalcolithique et de bronze (Bueno
Ramı
´rez et al., 2004a), avec un ro
ˆle inte
´ressant dans des contextes de l’a
ˆge de fer que la recherche
re
´cente est en train de de
´voiler (Bueno Ramı
´rez et al., sous presse d ; Calado, 2006 : 631 ; Rocha,
2003 ; Silva, 2003).
5. Une proposition de chronologie pour l’art Me
´galithique ibe
´rique
La chronologie de l’art Me
´galithique ibe
´rique a pris une tournure franchement encourageante,
comme l’une des bases empiriques pour l’e
´valuation des gestes rituels lie
´s aux tombeaux
me
´galithiques. Il n’y a pas tant d’anne
´es le ro
ˆle nul de programmes consacre
´sa
`la recherche de
P.B. Ramı
´rez et al. / L’anthropologie 111 (2007) 590–654 635
Fig. 44. Situation des me
´galithes cite
´s dans le texte avec pie
`ces exemptes, ste
`les et menhirs. Nume
´ration d’apre
`sla
Fig. 32.
Fig. 44. Location of megalithic monuments mentioned in the text with isolated pieces: steles and menhirs. Numbers
according to the Fig. 32.
cet aspect proposait une image tre
`s pauvre d’un ensemble de graphies qui se re
´ve
`le aujourd’hui
comme l’un des plus riches de tout l’occident europe
´en.
Notre hypothe
`se de la contemporane
´ite
´essentielle entre la construction et la de
´coration est
amplement confirme
´e, ainsi que la synchronie ge
´ne
´rique entre techniques diverses, soit peinture,
soit diffe
´rents types de gravure (Bueno Ramı
´rez et Balbı
´n Behrmann, 1992, 1998, 2000b, 2003).
Leur pre
´sence ou absence ne de
´pend pas de questions chronologiques mais doit s’expliquer avec
d’autres parame
`tres parmi lesquels les symboliques apparaissent comme les plus remarquables
(Bueno Ramı
´rez et Balbı
´n Behrmann, 2006d).
Les progre
`s en ce qui concerne la connaissance des contextes arche
´ologiques et surtout la
propre conception des espaces se
´pulcraux permettent maintenant de proposer quelques
tendances dans les programmes iconographiques ibe
´riques, d’e
´valuer la multiple pre
´sence de
P.B. Ramı
´rez et al. / L’anthropologie 111 (2007) 590–654636
Fig. 45. Ste
`le d’Abamia. Photo R. de Balbı
´n Behrmann. Calques d’apre
`sBlas (1997).
Fig. 45. Stele of Abamia. Photo R. de Balbı
´n Behrmann. Tracings after Blas (1997).
Fig. 46. Re
´fe
´rences chronologiques pour les menhirs ibe
´riques.
Fig. 46. Chronological references for Iberian menhirs.
supports et graphies dans des espaces divers, tout en re
´fle
´chissant sur une se
´quence enracine
´e
chez les premiers agriculteurs et avec de fortes re
´miniscences dans la mythologie des populations
de l’a
ˆge de bronze et de fer.
Distinguer le facteur de la tradition comme l’un des plus notables dans l’enchainement du
temps que nous proposons souligne la continuite
´culturelle entre les groupes qui, dans la
pe
´ninsule Ibe
´rique, ont de
´veloppe
´les techniques productrices et de
´fend un fond commun dans
l’ide
´ologie des constructeurs de me
´galithes sur la fac¸ade atlantique (Bueno Ramı
´rez et Balbı
´n
Behrmann, 2002). Celui-ci se perc¸oit dans l’ample ge
´ne
´ralisation de l’utilisation de constructions
de grandes pierres, mais se refle
`te surtout dans le de
´veloppement de comportements graphiques
communs. Parmi eux, l’e
´rection de menhirs et de ste
`les, probablement de
´ja
`au cours du
cinquie
`me mille
´naire cal. BC, se ve
´rifie comme le point de de
´part d’un syste
`me spe
´cifique pour
rende visible la position de vivants et morts a
`partir de bornes ou en bois ou en pierre dans des
paysages anthropise
´s.
Les dates dont nous disposons pour les menhirs ibe
´riques s’ajoutent a
`leur re
´utilisation dans
des monuments me
´galithiques comme ceux de Cordoue ou Huelva, pour consolider l’hypothe
`se
d’une phase pre
´ce
´dente aux me
´galithes, ou
`menhirs et grandes ste
`les ont occupe
´une place
importante dans des paysages anthropomorphise
´s.
Les nouvelles technologies, telle que l’AMS (Carrera et Fa
´bregas, 2002, 2006 ; Carrera,
2006), sont venues renforcer ce que les donne
´es arche
´ologiques re
´ite
´raient (Bueno Ramı
´rez et
Balbı
´n Behrmann, 1992, 1998, 2000b, 2003). Des dates directes et indirectes confirment une
premie
`re phase de construction et de
´coration des se
´pultures dans la seconde moitie
´du cinquie
`me
mille
´naire cal. BC. Les e
´chantillonnages directs sur des peintures me
´galithiques constituent un
apport de
´finitif pour l’analyse globale de l’art Me
´galithique atlantique.
La vaste expe
´rience d’e
´chantillonnages C
14
dans le me
´galithisme europe
´en a servi a
`
comprendre les proble
`mes de ce type d’examens, leurs possibilite
´s de contamination et une autre
se
´rie de facteurs, suffisamment reconnus, qu’une exposition exhaustive ne semble pas ne
´cessaire.
Cela s’applique plus encore, quand il s’agit de charbon ve
´ge
´tal, matie
`re organique qui a pu venir
d’e
´le
´ments plus anciens. Dans le domaine de l’expe
´rience des dates directes sur des peintures
pale
´olithiques, la critique a insiste
´sur les parame
`tres que nous venons de signaler et a propose
´
comme palliatif a
`ces proble
`mes, un contraste souhaitable avec des dates provenant des contextes
arche
´ologiques associe
´s(Pettitt et Bahn, 2003 : 135).
Celle-ci est peut-e
ˆtre l’un des plus grands apports de l’art Me
´galithique ibe
´rique a
`la
chronologie de l’art Me
´galithique de l’occident europe
´en car nous disposons d’un vaste ensemble
de chronologies qui nous permet de comparer les dates directes avec les dates indirectes (Bueno
Ramı
´rez et Balbı
´n Behrmann, 1992, 1998, 2000b, 2006b).
Donc, et sans passer outre la proble
´matique qui plane sur les dates de carbone, e
´valuer la large
concordance des e
´chantillonnages de dolmens galiciens et portugais (Carrera et Fa
´bregas, 2002),
avec ce qui est pre
´visible, n’est pas un mauvais argument pour – joint aux dates C
14
provenant des
contextes arche
´ologiques – insister sur l’e
´norme inte
´re
ˆt du panorama chronologique que nous
proposons (Figs. 47 et 48).
Les dates de peinture confirment l’anciennete
´des de
´corations me
´galithiques peintes du nord
de la pe
´ninsule re
´alise
´es avec des recettes simples ou complexes (Bueno Ramı
´rez et al., 1999b ;
Carrera, 2006) dans le sens que nous avons manifeste
´plus haut pour les applications picturales.
Comme l’a de
´ja
`sugge
´re
´Cruz (1995), les peintures ont e
´te
´ravive
´es quand cela a e
´te
´ne
´cessaire
tout en respectant l’ancienne de
´coration, certifiant ainsi un maintien assez strict des formes
ge
´ome
´triques qui constituent la base des dessins me
´galithiques dans la pe
´ninsule Ibe
´rique et sur
le reste de la fac¸ade atlantique europe
´enne (Bueno Ramı
´rez et Balbı
´n Behrmann, 1992, 1998 :
P.B. Ramı
´rez et al. / L’anthropologie 111 (2007) 590–654 637
57 ; Bueno Ramı
´rez et Balbı
´n Behrmann, 2002). Le dolmen repeint d’Antelas ou ceux de Montes
dos Marxos et Coto dos Mouros corroborent ces « re
´fections » de la se
´pulture des ance
ˆtres. La
constatation de comportements spe
´cialement relie
´sa
`l’usage du tombeau confirme aussi la
grande vigueur de certains me
´galithes, tout en proposant de ne
´cessaires re
´flexions sur les
P.B. Ramı
´rez et al. / L’anthropologie 111 (2007) 590–654638
Fig. 47. Monuments de
´core
´savecde
´po
ˆts date
´s.
Fig. 47. Decorated monuments with dated deposits.
sensibles diffe
´rences de temps d’utilisation et dans la quantite
´de se
´pultures dans les tombeaux
qui nous occupent.
Le de
´but de la proble
´matique de repeints au moyen de peinture complexe sur des supports a
`
peinture simple dans une premie
`re phase renvoie a
`leur comparaison avec des tableaux similaires
dans les architectures fune
´raires. A
`un premier temps ou
`les chambres avec ou sans couloir sont
de
´core
´es avec des peintures simples ou complexes s’ajoute une phase de retumulations
perceptible de fac¸on e
´vidente dans certains cas : Forno dos Mouros ou Dombate, qui pourrait
P.B. Ramı
´rez et al. / L’anthropologie 111 (2007) 590–654 639
Fig. 48. Calibration de dates directes (&) et des dates « indirectes ». Ils manquent les dates de
´ja
`calibre
´es des menhirs de
Padrao
ˆet Quinta da Queimada et du dolmen de Pedra Escorregadia.
Fig. 48. Direct (&) and indirect radiocarbon dates without the menhirs of Padrao
ˆ, Quinta da Queimada and the monument
of Pedra Escorregadia only published calibrated.
avoir inclus des de
´corations avec impression blanche. Il faudra encore que cette question soit plus
particulie
`rement e
´tudie
´e mais cela n’annule pas la re
´alite
´de l’anciennete
´des deux versions,
peinture simple et peinture complexe. Cela va pluto
ˆt dans le sens du besoin d’analyses plus
minutieuses afin d’e
´valuer les processus de refacture pour chaque monument et leurs
implications a
`e
´chelle locale, a
`e
´chelle re
´gionale et dans le cadre de la symbolique de l’art
Me
´galithique ibe
´rique.
Si comme il est de
´montre
´construction et de
´coration sont contemporaines, les tombeaux avec
de larges se
´quences C
14
pourraient nous servir a
`e
´tablir des perceptions plus subtiles sur la
dynamique des de
´corations. Ce n’est que de cette fac¸on que nous finirons par pre
´ciser dans quelle
mesure le tombeau des ance
ˆtres a e
´te
´le centre de toute une se
´rie d’activite
´s continues dans
lesquelles la pre
´sence de gravures, de peintures et de sculptures a e
´te
´une partie fondamentale.
La majeure partie des datations directes se situe en Galice, riche zone me
´galithique du nord-
ouest, mais avec tre
`s peu de re
´fe
´rences C
14
applicables au me
´galithisme re
´gional. Les dates de la
peinture sont actuellement la meilleure des e
´vidences pour inte
´grer la Galice dans les se
´quences
largement corrobore
´es dans le reste de la pe
´ninsule Ibe
´rique qui montrent la consolidation du
syste
`me d’enterrement sous de grandes pierres dans la seconde moitie
´du cinquie
`me mille
´naire
cal. BC (Bueno Ramı
´rez et al., 2005a).
Le polymorphisme re
´ve
´le
´par les chronologies sur la peinture des me
´galithes galiciens depuis
des dates recule
´es, l’e
´galise au reste de la pe
´ninsule Ibe
´rique. A
`des moments similaires, on a
construit des tumulus sans structure me
´galithique, des chambres avec ou sans couloir, en plus de
menhirs et d’ensembles de menhirs, dans un de
´ploiement monumental remarquable lie
´au monde
des premiers producteurs, tre
`se
´loigne
´des e
´normes « de
´calages » chronologiques que la
recherche traditionnelle marquait.
L’implantation de la the
´matique fune
´raire dans l’art Sche
´matique ibe
´rique, dont les e
´vidences
peintes et grave
´es de plein air commencent a
`pre
´senter des se
´quences sans solution de continuite
´
avec l’art Pale
´olithique (Bueno Ramı
´rez et al., sous presse a ; Bueno Ramı
´rez, sous presse),
re
´ve
`le l’un des aspects avec le plus de projection d’avenir dans la recherche des dernie
`res anne
´es.
C’est la pe
´ninsule Ibe
´rique et le de
´veloppement de projets de recherche dans ses zones les moins
favorise
´es : le sud, l’ouest et l’inte
´rieur, celle qui est a
`la te
ˆte de l’un des changements les plus
notoires dans les hypothe
`ses traditionnelles sur le peuplement pre
´historique. Ce sont les
gisements graphiques et leurs analyses rigoureuses, ceux qui en grande mesure sont en train de
contribuer a
`changer un panorama qui depuis longtemps avait besoin d’une re
´vision profonde.
Les chronologies des menhirs sont rares, mais joint a
`leurs associations arche
´ologiques les
plus anciennes, elles insistent sur la connexion entre les premiers producteurs et l’e
´tablissement
d’un syste
`me de graphie avec un profond enracinement sur les territoires du sud-ouest. Les
gravures des menhirs certifient – s’il en e
´tait besoin apre
`s la connaissance plus de
´taille
´e des
se
´quences des gisements de plein air du Co
ˆa, du Guadiana ou du Tage – leur connaissance a
`des
dates du sixie
`me mille
´naire cal. BC. La pre
´sence de peinture sur certains d’entre eux (Gomes,
1997) associe cette technique aux plus vieilles repre
´sentations des ance
ˆtres qui offrent des sujets
re
´currents les reliant au ciel : soleil et lune, avec le pouvoir physique, l’agriculture et l’e
´levage :
ba
ˆtons et haches, avec le pouvoir symbolique : serpents et avec le sexe : phallus.
Si ici nous ne l’avons pas de
´veloppe
´car cela de
´passe les objectifs de ce travail, nous ne
pouvons pas oublier que les chronologies de menhirs sont franchement plus proches aux plus
anciennes dates obtenues dans des contextes arche
´ologiques sous tumulus. Plus encore, les plus
vieilles dates associe
´es aux me
´galithes (Bueno Ramı
´rez et al., 2005a : 186), la haute chronologie
directe de l’Anta do Serramo et les dates que nous avons e
´value
´es pour les menhirs montrent une
profonde connexion entre l’une et l’autre phase, c’est-a
`-dire entre la Pre
´me
´galithique et la plus
P.B. Ramı
´rez et al. / L’anthropologie 111 (2007) 590–654640
ancienne phase de constructions me
´galithiques. En e
´valuant les unes et les autres dans une
perspective globale, on remarque la fre
´quentation des me
ˆmes territoires par des groupes qui
partageaient des mythologies tre
`s semblables depuis au moins le cinquie
`me mille
´naire cal. BC.
L’utilisation de bois plus anciens pour la re
´alisation des pigments ou un type de contamination
(Carrera et Fa
´bregas, 2006 : 53) pourrait expliquer l’ancienne date directe d’Anta do Serramo. Mais
la propre cohe
´rence des dates obtenues de l’ensemble des e
´chantillonnages (Idem, 2006 : 54) et la
synchronie d’Anta do Serramo avec celles commente
´es ci-dessus, nous permettent de re
´fle
´chir sur
la possibilite
´que tout comme on le constate largement avec les supports grave
´s les pie
`ces peintes
comme celles qui nous occupe, auraient e
´te
´soumises a
`des re
´utilisations. Les ste
`les re
´utilise
´es du
dolmen de Os Muin
˜os, grave
´es et peintes aussi ou celle que nous avons mentionne
´e au dolmen de
Baradal, a
`la me
ˆme confluence technique, confirmeraient le premier plan de la peinture et de la
gravure sur certains menhirs du sud (Gomes, 1997), ve
´rifiant la grande anciennete
´de leur
conjonction depuis les plus anciennes e
´vidences de l’e
´rection de grandes pierres.
La concentration de dates C
14
de peinture me
´galithique rejoint celle des dates C
14
de contextes
arche
´ologiques date
´s de dolmens de
´core
´s, ratifiant que les derniers du cinquie
`me mille
´naire et
toute la premie
`re moitie
´du quatrie
`me mille
´naire cal. BC supposent un moment de forte
consolidation des architectures me
´galithiques sous ses diverses formes tout au long de la
pe
´ninsule Ibe
´rique.
Bien que nous ne disposions pas de dates e
´quivalentes associe
´es aux menhirs – aussi bien leur
pre
´sence comme indicateurs dans des monuments que nous pouvons relier a
`ces chronologies
(Bueno Ramı
´rez et al., 2004a : 681–682) que la re
´alite
´de leur association a
`des villages avec des
mate
´riaux du Ne
´olithique Moyen ou Final – certifient la continuite
´dans leur e
´rection.
La fin du quatrie
`me mille
´naire et la premie
`re moitie
´du troisie
`me mille
´naire cal. BC se
re
´ve
`lent comme une authentique e
´closion de conteneurs fune
´raires, de plus en plus regroupe
´sen
ne
´cropoles organise
´es qui tendent a
`se nucle
´ariser autour de monuments remarquables du point
de vue du volume, ou
`les programmes iconographiques complexes posse
`dent un ro
ˆle important.
Les monuments a
`fausse coupole de Tonin
˜uelo ou Millares (Bueno Ramı
´rez et Balbı
´n Behrmann,
1997b) ou, celui que nous sommes en train d’e
´tudier avec L. Garcia San Juan de Palacio III a
`
Se
´ville, sont un bon exemple de ce que nous avanc¸ons. La relation traditionnelle de ces
architectures avec des « colons orientaux » (Almagro Basch et Arribas, 1963) est de
´passe
´e par la
re
´alite
´ou
`leurs de
´corations constituent l’un des meilleurs arguments de la continuite
´rituelle et
graphique entre les agriculteurs et les premiers groupes me
´tallurgiques (Bueno Ramı
´rez et Balbı
´n
Behrmann, 1997b : 118 ; Bueno Ramı
´rez et al., sous presse c). Celle-ci est encore une autre
e
´vidence, cette fois plus tranchante car elle se re
´fe
`re au plan ide
´ologique qui insiste sur la
relativisation des propositions clairement diffusionnistes, protagonistes d’une large pe
´riode de
l’interpre
´tation de la pre
´histoire re
´cente ibe
´rique.
La discussion a
`propos de la continuite
´des pratiques collectives a
`des moments contemporains
au campaniforme, a connu dans la pe
´ninsule Ibe
´rique divers avatars. De comprendre tout le
me
´galithisme comme une manifestation tardive qui commence au troisie
`me mille
´naire a
`e
´valuer
strictement l’anciennete
´de celui-ci comme un phe
´nome
`ne ne
´olithique, on n’est pas passe
´par les
hypothe
`ses de se
´quences longues, dans le me
ˆme sens que celles clairement documente
´es dans
tout le reste de l’Europe.
Effectivement, le campaniforme repre
´sente dans la pe
´ninsule, tout comme sur le reste de la
fac¸ade atlantique, un e
´lan vers l’individualisation des se
´pultures, ce qui n’empe
ˆche pas que pour
que l’utilisation et construction de nouveaux containers avec des se
´pultures collectives
continuent a
`jouer leur ro
ˆle. Les monuments de petite taille d’une partie de l’ouest de la pe
´ninsule
(Bueno Ramı
´rez et al., 2004c), des chambres a
`couloir court de la zone de l’Alentejo (Gonc¸alves,
P.B. Ramı
´rez et al. / L’anthropologie 111 (2007) 590–654 641
2001), les chambres a
`long couloir, une partie des monuments a
`fausse coupole, une partie
importante des grottes artificielles de l’ouest et du centre (Bueno Ramı
´rez et al., 2000, 2004d),
des tumulus sans structure me
´galithique et, enfin, une grande varie
´te
´de syste
`mes qui re
´unissent
dans une me
ˆme architecture les corps de plusieurs individus, parmi lesquels certains ont rec¸u des
re
´cipients campaniformes en offrande constituent des cas significatifs d’e
´tude pour aborder cette
question.
La re
´utilisation possible de pie
`ces avec de
´coration ge
´ome
´trique dans certaines cistes galiciennes
(Bradley, 2004), celle des supports de la ciste d’Artesa del Segre, celle de
´crite sur les ste
`les de
Palacio III ou la gravure superpose
´e du menhir de Vale de Rodrigo I, reformule les insertions de
pie
`ces plus anciennes qui ont caracte
´rise
´certains des tombeaux ne
´olithiques, indiquant que
l’argument des ance
ˆtres est toujours en vigueur dans les se
´pultures des premiers me
´tallurgistes.
Les chronologies des de
´po
ˆts fune
´raires des petits monuments du sud-ouest, parmi lesquels
Trincones est un bon exemple, prennent en compte cette perspective de continuite
´selon laquelle
on a construit des monuments dans l’intention d’abriter plusieurs corps a
`des moments
contemporains au campaniforme. Cela est en rapport a
`ce qui nous inte
´resse actuellement, en
introduisant le programme iconographique qui avait constitue
´la de
´finition symbolique des plus
anciens tombeaux (Bueno Ramı
´rez et al., sous presse c).
La survivance des usages fune
´raires et l’agre
´gation de conteneurs a
`des dates plus re
´centes
aussi bien dans le sud (Garcı
´a Sanjua
´n, 2005) que dans le nord de la pe
´ninsule Ibe
´rique (Barroso
Bermejo et al., 2007 ; Bueno Ramı
´rez et al., sous presse d), viennent confirmer le respect des
territoires traditionnels. L’association re
´currente de ces usages fune
´raires a
`des menhirs est
e
´galement constate
´e : au nord, a
`partir de leur pre
´sence dans les lieux centraux des espaces
circulaires qui abritent les cendres de ceux qui y sont enterre
´s ou dans des alignements complexes
comme celui de S. Cristova
ˆo(Silva, 2003) qui a de bons exemples, dans le sud, d’alignements
comme ceux de Tera (Rocha, 2003).
L’aspect phallique notoire des menhirs les plus re
´cents et leur relation avec des graphies
serpentiformes garantit la re
´miniscence avec le passe
´et permet de relier ces formes – les serpents
– avec le sens donne
´aux ophidiens sur les fonts classiques, qui indiquent son remarquable ro
ˆle
dans la symbolique des indige
`nes pe
´ninsulaires (Bueno Ramı
´rez et Balbı
´n Behrmann, 1995). Sa
composante ce
´tonique, s’ajouterait a
`leur capacite
´de re
´ge
´ne
´ration et leur faculte
´de faire peur ou
de provoquer le respect (Bermejo Barrera, 1986 : 63), pour certifier l’hypothe
`se que l’association
anthropomorphe–serpent de
´crit un e
ˆtre puissant, capable de contro
ˆler ces animaux et peut-e
ˆtre
d’avoir leurs pouvoirs. La connexion repre
´sentative des menhirs avec des figures phalliques
faciliterait l’interpre
´tation de ce personnage comme e
´tant masculin s’associant au serpent dans
de nombreuses mythologies conside
´re
´e comme la repre
´sentation de la fe
´minite
´.
Le contro
ˆleur de serpents qui pre
´side la chambre du dolmen d’Antelas confirme la force de cette
symbolique a
`l’inte
´rieur des monuments depuis des e
´poques anciennes. Mais peut-e
ˆtre la meilleure
constatation de cette hypothe
`se est celle qui repre
´sente la statue menhir de Navalca
´n. Le relief du
serpent est situe
´de fac¸on a
`ce que la lumie
`re du soleil la mette envaleur, cette technique constituant
l’un des parame
`tres pour souligner l’importance du sujet. Cela soule
`ve que l’utilisation des bas-
reliefs, depuis les moments les plus anciens de l’e
´rection des menhirs, a pu e
ˆtre en relation avec la
recherche de clairs–obscurs qui souligneraient la force du personnage de
´crit sur ces images.
Sur les menhirs, la perspective de visualisation comple
`te de ce personnage ge
´ne
´rait des
mouvements circulaires. A
`cette fin, ils devraient s’adapter aux pe
´riodes d’incidence solaire ;
astre dont la figure circulaire est notoire. Nous croyons que, comme sur d’autres supports de plein
air (Bueno Ramı
´rez et al., 1998), l’incidence solaire a joue
´un ro
ˆle dans l’histoire que l’on pre
´tend
transmette et a
`l’e
´poque de cette dernie
`re.
P.B. Ramı
´rez et al. / L’anthropologie 111 (2007) 590–654642
Dans les dolmens, bien qu’ils ne rec¸oivent la lumie
`re solaire de fac¸on directe, on tend tout de
me
ˆme au mouvement circulaire. A
`travers lui, les diffe
´rents supports refle
´taient chacun des
e
´le
´ments qui caracte
´risaient la mythologie de la mort. Des techniques comme le relief ou la
gravure, contribueraient avec la coloration picturale diffe
´rente a
`signaler la hie
´rarchisation des
sujets et probablement a
`la re
´alisation d’une lecture de
´termine
´e de ceux-ci. L’utilisation
d’illumination artificielle a
`l’inte
´rieur des tombeaux a du
ˆe
ˆtre une constante qui ajouterait de la
the
´a
ˆtralite
´a
`ces images. Y compris la perspective mixte d’illumination naturelle – me
ˆme faible et
artificielle – a du
ˆe
ˆtre conside
´re
´e au moment d’obtenir les effets que nous signalons.
Nous parlons donc d’une mythologie de
´ja
`e
´labore
´e parmi les groupes producteurs qui se
retrouve sur les premiers me
´galithes comme le confirment les datations de la seconde moitie
´du
cinquie
`me mille
´naire cal. BC.
L’association de ce personnage avec des objets est un autre fait a
`souligner. Des haches et des
ba
ˆtons sur les figures les plus anciennes, aussi bien sur des menhirs exempts que sur des dolmens,
deviennent la base des figurations anthropomorphes les plus re
´centes qui utilisent des hallebardes
et des e
´pe
´es. L’organisation sociale des premiers agriculteurs qui a mis en relief le ro
ˆle d’un
personnage mythique de fort enracinement collectif, contro
ˆleur de serpents, guerrier et
agriculteur, laisse la place a
`une organisation sociale a
`fortes tendances individualisatrices qui
s’identifie a
`des personnages concrets qu’elle dote de la force symbolique des ance
ˆtres en ayant
recours aux objets et aux e
´le
´ments qui les ont de
´finis (Bueno Ramı
´rez et al., 2005b).
Un long ve
ˆtement aux motifs ge
´ome
´triques de
´finit les Grands Hommes du passe
´et auquel
s’incorporent les statuettes et les ste
`les les plus re
´centes (Bueno Ramı
´rez et al., 2005b : 616) tout
en caracte
´risant la de
´coration de base de tout l’art Me
´galithique atlantique.
La chronologie directe des peintures ge
´ome
´triques galiciennes et portugaises situe ces
ve
ˆtements a
`partir du cinquie
`me mille
´naire cal. BC, proposant d’inte
´ressantes re
´flexions sur ce
syste
`me de visibilite
´de pre
´sences anthropomorphes dans les contextes de tombeaux qui dans la
pe
´ninsule Ibe
´rique posse
`de d’abondants exemples ayant trait a
`la sculpture ; c’est le cas des
ce
´le
`bres plaques de
´core
´es du sud-ouest (Bueno Ramı
´rez, 1992 ; Bueno Ramı
´rez et al., sous
presse b, sous presse c) ou des minuscules sculptures situe
´es aux entre
´es des monuments (Bueno
Ramı
´rez et al., 2005a : 146–147)
La situation ge
´ographique des donne
´es que nous posse
´dons (Fig. 49), insiste sur des dates
anciennes dans tous les secteurs avec des me
´galithes. Notre carte est la re
´sultante des travaux
mene
´s ces dernie
`res anne
´es par des e
´quipes concre
`tes, la no
ˆtre dans l’inte
´rieur et le sud et celle de
Carrera (2005), dans le nord-ouest, ce qui veut dire que nous ne sommes qu’au de
´but d’une
syste
´matique qui finira par se documenter de fac¸on beaucoup plus large partout ou
`se trouvent des
me
´galithes dans la pe
´ninsule Ibe
´rique.
Les chronologies C
14
obtenues sur de la peinture dans des monuments me
´galithiques
ibe
´riques, les dates des de
´po
ˆts de dolmens de
´core
´es et de menhirs et, la constatation de dalles ou
menhirs de
´core
´s dans la construction de monuments date
´s, configurent un corpus significatif a
`
partir duquel on a estime
´la se
´quence de l’art Me
´galithique ibe
´rique en quatre phases qui vont des
moments ante
´rieurs au Ne
´olithique jusqu’au premier mille
´naire (Bueno Ramı
´rez et Balbı
´n
Behrmann, 2006b).
5.1. Pre
´me
´galithique
Les de
´buts de l’art Me
´galithique ibe
´rique se situent dans les me
ˆmes parame
`tres
chronologiques que le breton, re
´ite
´rant les dates de ses plus anciens menhirs, qui ont e
´te
´
situe
´s pour avoir e
´te
´inclus dans des monuments date
´s au cinquie
`me mille
´naire cal. BC.
P.B. Ramı
´rez et al. / L’anthropologie 111 (2007) 590–654 643
Nous pouvons confirmer l’existence d’une e
´tape d’e
´rection de menhirs et de ste
`les, he
´ritiers
probablement de monuments en bois qui ont fait partie des re
´fe
´rences symboliques des
populations me
´solithiques. Nommer cette pe
´riode « pre
´me
´galithique » veut dire que l’on n’a pas
encore de
´tecte
´des tombeaux collectifs avec de grandes pierres date
´es a
`ce moment-la
`et aussi
manifester son enracinement dans des e
´le
´ments graphiques et symboliques ante
´rieurs.
L’association de ces grandes pierres avec des zones d’habitation se rattache a
`la coutume
d’inclure dans les habitats des re
´fe
´rences graphiques qui identifieraient leurs habitants,
de
´finissant et assurant leur territoire. Cette syste
´matique est perceptible dans la pe
´ninsule
Ibe
´rique depuis le Pale
´olithique, comme le montrent les gisements spectaculaires de plein air
avec documentation arche
´ologique, certifiant l’occupation de territoires traditionnels dans
l’ouest pe
´ninsulaire depuis des dates tre
`s anciennes (Bueno Ramı
´rez, sous presse).
Il est possible que ces figures aient constitue
´des repre
´sentations anthropomorphes et que des
significations fune
´raires y aient e
´te
´associe
´es. Cela expliquerait pourquoi certains menhirs sont
l’origine de monuments me
´galithiques, comme l’indiquent le cas de Cordoue et probablement
celui de Los Llanos de la Belleza a
`Huelva. Cela supposerait aussi une inte
´ressante relation avec
la valeur des supports des monuments pour lequel nous avons jusqu’ici de
´fendu son aspect
anthropomorphe (Bueno Ramı
´rez et Balbı
´n Behrmann, 1994, 1996a, 1997b, 2003). D’anciennes
pierres, des menhirs ou des ste
`les grave
´es et pourquoi pas peintes, avec des images
anthropomorphes s’inse
`rent dans des e
´difices fune
´raires re
´ite
´rant le me
ˆme ro
ˆle. Avec
probablement les me
ˆmes expectatives de protection et d’identification que celles qu’ont
remplies les plus anciennes pierres leve
´es.
Les coutumes fune
´raires de cette e
´tape sont mal connues mais certaines grottes du littoral
portugais e
´taient utilise
´es comme se
´pulture et habitat ou les villages de plein air me
´solithique
P.B. Ramı
´rez et al. / L’anthropologie 111 (2007) 590–654644
Fig. 49. Plan avec les me
´galithes de
´core
´sdelape
´ninsule Ibe
´rique avec dates directes et indirectes.
Fig. 49. Location of the monuments with direct and indirect radiocarbon dates.
montrent une indiffe
´renciation d’espaces qui caracte
´rise une partie du Pale
´olithique Supe
´rieur
europe
´en (Balbı
´n Behrmann et alcolea, 2005) et, bien entendu le me
´galithisme (Bueno Ramı
´rez,
2000 ; Bueno Ramı
´rez et al., 2002). De plus, cela soule
`ve d’inte
´ressantes perspectives en ce qui
concerne l’anciennete
´des se
´pultures collectives.
La confirmation d’une fourchette chronologique entre le sixie
`me et la premie
`re moitie
´du
cinquie
`me mille
´naire cal. BC est ine
´galable. Mais le profond enracinement de ses manifestations
dans des e
´le
´ments pre
´ce
´dents conseille de laisser la porte ouverte a
`la possibilite
´de datations plus
anciennes pour les premie
`res e
´vidences de re
´fe
´rences paysagistes notoires.
Cette phase ancienne avec des menhirs grave
´s et peints, en plus de ste
`les, est contemporaine a
`
d’autres expressions graphiques qui se distribuent dans les zones occupe
´es par les groupes
humains. Ainsi, les plus anciennes dates d’abris peints ou les se
´quences de gravures de plein air
dans les gisements de l’ouest le montrent (Bueno Ramı
´rez, sous presse). Leur documentation
encore minime permet de ge
´ne
´rer des expectatives de nouveaute
´s importantes a
`court terme, car
il y a plusieurs e
´quipes qui travaillent sur des projets de ce type.
5.2. Me
´galithique I
Les premiers me
´galithes se situent sans difficulte
´a
`partir de la seconde moitie
´du cinquie
`me
mille
´naire cal. BC. Plusieurs dates directes de peinture et de nombreuses chronologies C
14
des
de
´po
ˆts dolme
´niques s’inse
`rent entre le cinquie
`me et le quatrie
`me mille
´naire cal. BC. Au nord, au
sud et a
`l’inte
´rieur de la pe
´ninsule Ibe
´rique, les chronologies directes et celles des de
´po
ˆts
confirment l’extension des architectures collectives et du programme iconographique qui les
accompagne.
Dans ce me
´galithisme ancien sont inclus des tombeaux avec ou sans couloir, des tumulus sans
structure me
´galithique, des grottes naturelles avec des se
´pultures collectives (Bueno Ramı
´rez et
Balbı
´n Behrmann, 2002 : 622) en plus de peintures et gravures de plein air amplement
documente
´es dans tout le territoire pe
´ninsulaire.
Les tombeaux comprennent des de
´corations peintes, des gravures et sculptures depuis leurs
plus anciennes manifestations. Celles d’Azuta
´n ou Alberite au sud de la pe
´ninsule en sont un bon
exemple.
La me
´connaissance des contextes me
´galithiques galiciens, cas du dolmen de Monte dos
Marxos, empe
ˆche que nous puissions spe
´cifier la complexite
´de leurs espaces fune
´raires
soupc¸onne
´s d’apre
`s les figurines qui pre
´ce
`dent le dolmen de Portela do Pau ou les de
´cors du
tombeau de Mota Grande (Baptista, 1997). Ce dernier avec le the
`me pe
´troglyphe qui pre
´side la
dalle de chevet, soule
`ve le proble
`me de la cohabitation de me
´galithes et pe
´troglyphes galiciens
que nous avons traite
´a
`plusieurs reprises (Bueno Ramı
´rez et Balbı
´n Behrmann, 2000a, 2000b,
2006b).
Chaque support est conc¸u comme une ste
`le ou un menhir. Il apparaı
ˆt recouvert d’un manteau
et porte un objet qui l’identifie. Comme nous le proposions (Bueno Ramı
´rez et Balbı
´n Behrmann,
1997b : 704), les se
´pultures sont entoure
´es d’ance
ˆtres ou de re
´fe
´rences anthropomorphes qui les
accompagnent pour le passage vers la mort.
La maturite
´contraste
´e de tout le rituel fune
´raire collectif, la synchronie des dates, sa profonde
relation avec les plus anciens menhirs, tout cela sugge
`re que les se
´pultures collectives posse
`dent
une base solide dans des pe
´riodes pre
´ce
´dentes, c’est pourquoi il serait pre
´visible de s’attendre a
`
des dates plus anciennes pour leurs premie
`res manifestations.
La seconde moitie
´du quatrie
`me mille
´naire cal. BC est observe
´e comme un e
´pisode
particulie
`rement fructife
`re. De grands monuments continuent a
`e
ˆtre occupe
´s comme ceux
P.B. Ramı
´rez et al. / L’anthropologie 111 (2007) 590–654 645
d’Azuta
´n, Carapito ou Madorras, Casota do Paramo est peint et Antelas est repeint. Tre
`s
probablement, les gravures aussi sont ravive
´es. Nous l’observons sur la statue–menhir de
Navalca
´n(Bueno Ramı
´rez et al., 1999c)etGomes (1997) l’a propose
´aussi pour certains menhirs
de l’Algarve. La profusion de ne
´cropoles au cours des derniers sie
`cles du quatrie
`me mille
´naire
cal. BC, correspond a
`une plus grande quantite
´de monuments de
´core
´s, montrant que la certaine
«de
´mocratisation » (Bueno Ramı
´rez et al., 2004c : 105), en raison de l’augmentation d’individus
enterre
´s va de pair de la me
ˆme fac¸on avec la de
´coration des monuments. Il semble donc que les
diffe
´rents centres de monuments d’une me
ˆme ne
´cropole tendent a
`pre
´senter une se
´pulture plus
remarquable ou
`confluent aussi un de
´ploiement symbolique significatif qui exprime aussi des
indices de diffe
´rences sociales (Bueno Ramı
´rez et Balbı
´n Behrmann, 2006d).
La connexion topographique et la forte relation the
´matique et technique parmi les
constructeurs de me
´galithes, la peinture sche
´matique, les gravures de plein air et les menhirs
montrent la vigueur des arguments symboliques comme manie
`re de marquer et de
´finir des
territoires (Bueno Ramı
´rez et Balbı
´n Behrmann, 2000a, 2000b ; Bueno Ramı
´rez et al., 2004a,
2006b).
5.3. Me
´galithique II
A
`l’intersection du de
´but du troisie
`me mille
´naire cal. BC, la date directe de la peinture de Coto
dos Muros, confirme ce que d’autres de
´corations peintes de certains monuments du sud avaient
permis de proposer (Bueno Ramı
´rez et Balbı
´n Behrmann, 1997c), c’est-a
`-dire, que les
programmes picturaux de dessins ge
´ome
´triques sont une constante tout au long de toutes les
phases du me
´galithisme ibe
´rique et que, pre
´cise
´ment le troisie
`me mille
´naire cal. BC, suppose un
certain essor dans la re
´ite
´ration de ces discours « traditionnels ». Le tombeau a
`fausse coupole de
Tonin
˜uelo a
`Badajoz, Guadancil a
`Caceres, Palacio III a
`Se
´ville ou certains monuments de
Millares (Bueno Ramı
´rez et Balbı
´n Behrmann, 1997c) sont de bonnes confirmations.
La date du de
´po
ˆt du dolmen de Trincones I(Bueno Ramı
´rez et al., 2004c : 95), ratifie la me
ˆme
assertion pour les gravures qui, dans le cas de ce monument, re
´pe
`tent une technique connue sur
les rives du Tage. Leur proximite
´physique et leur re
´ite
´ration the
´matique confirment que les
constructeurs de me
´galithes sont les auteurs d’une partie des gravures de plein air dans leurs
alentours (Bueno Ramı
´rez et al., 2004a).
Tous les types architectoniques du me
´galithisme ibe
´rique sont pre
´sents a
`ces pe
´riodes, y
compris les constructions a
`fausse coupole et les grottes artificielles, de
´ja
`cite
´es, qui ont un ro
ˆle
d’importance dans les re
´pertoires du littoral occidental ou dans l’inte
´rieur de la pe
´ninsule
Ibe
´rique (Bueno Ramı
´rez et al., 2000, 2005d).
La relation des me
´galithes et des menhirs est largement documente
´e(Bueno Ramı
´rez et al.,
2004a, sous presse b ; Gomes, 1997) et certifie la continuite
´de ces manifestations. Peintures de
plein air, gravures et menhirs conforment une visualisation de re
´seaux ide
´ologiques qui
de
´finissent des territoires et des modes d’utilisation de ceux-ci (Bueno Ramı
´rez et al., 2004a).
5.4. Postme
´galithique
Appeler ainsi cette e
´tape a pour sens d’exprimer la re
´alite
´d’une continuation effective de
certaines anciennes enceintes ainsi que la construction d’autres qui reprennent certains des
parame
`tres caracte
´ristiques de la phase la plus re
´cente du me
´galithisme. De fait, une partie de la
recherche actuelle tend a
`inte
´grer quelques-unes de ces constructions comme e
´tant me
´galithiques
(Garcı
´a Sanjua
´n, 2005).
P.B. Ramı
´rez et al. / L’anthropologie 111 (2007) 590–654646
Il est certain, tant du point de vue de la perspective architectonique que de la graphique, qu’il
existe des e
´le
´ments qui permettent de soutenir la survivance de codes symboliques ge
´ne
´re
´s dans
le monde des premiers agriculteurs, pratiquement jusqu’au premier mille
´naire cal. BC. L’ide
´e
que certaines gravures et peintures aient continue
´a
`se re
´aliser tout au long de cet e
´pisode
temporel offre certaines e
´vidences parmi lesquelles il nous semble inte
´ressant de souligner les
repre
´sentations de motifs rattachables aux pe
´troglyphes galiciens sur des murailles de l’a
ˆge de fer
(Martı
´n Valls, 1983).
Les dates de Casinha Derribada (Cruz et al., 1998) comprises dans le deuxie
`me mille
´naire cal.
BC avec l’inclusion d’une ste
`le aux motifs rectangulaires montrent le long chemin parcouru par
le protagonisme des repre
´sentations anthropomorphes dans le monde fune
´raire.
Les menhirs de ne
´cropoles de la fin de l’a
ˆge de bronze–a
ˆge de fer que nous avons mentionne
´s
sommairement, sugge
`rent la me
ˆme chose.
L’authentique concentration des re
´fe
´rences anciennes dans les diffe
´rentes versions statuaires
qui vont jusqu’au premier mille
´naire montre clairement que les figures anthropomorphes sont
celles qui finissent par recueillir tous les contenus du passe
´(Bueno Ramı
´rez et al., 2005b). Des
ste
`les arme
´es et des statues confirment l’utilisation de symboles traditionnels pour
l’identification ide
´ologique des caudillos e
´mergents.
Tradition technique et tradition graphique marqueraient la continuite
´ide
´ologique parmi les
groupes producteurs et me
´tallurgiques, visant des mythologies amplement connues qui ont e
´te
´
transforme
´es et adapte
´es aux besoins de
´rive
´s des acquisitions du statut des classes sociales
e
´mergentes. Cela nous permet d’e
´baucher l’hypothe
`se selon laquelle l’e
´volution des symboles de
l’art postpale
´olithique s’est incline
´e de fac¸on significative vers la transformation de l’aspect
graphique qui dans une plus grande mesure a de
´fini l’art postglaciaire : les repre
´sentations
humaines.
La chronologie de l’art Me
´galithique ibe
´rique fournit une confirmation solide a
`cette
hypothe
`se, consolidant de plus le long de
´roulement, le polymorphisme et la complexite
´des
espaces quotidiens et fune
´raires des constructeurs de me
´galithes du sud de l’Europe.
Remerciements
De nombreux colle
`gues ont eu la ge
´ne
´rosite
´de nous permettre d’e
´tudier les gisements sur
lesquels ils travaillent et d’utiliser leurs re
´sultats encore ine
´dits. Nous avons e
´galement partage
´
avec eux des re
´flexions et des suggestions tre
`s inte
´ressantes pour ce texte. Merci a
`Fernando
Carrera, de l’universite
´de Vigo, a
`Leonardo Garcı
´a Sanjua
´n, de l’universidad de Se
´ville, a
`
Manuel Lo
´pez, directeur des fouilles de Gorafe, a
`Jose
´M Gutie
´rrez, directeur du muse
´ede
Villamartı
´neta
`J. Tarru
´s, directeur du muse
´edeBan
˜olas. Nous avons pu obtenir des images
directes du dolmen de Toconal gra
ˆce aux de
´marches de L. Perdigones technicien de la Junta de
Andalucı
´a et de J.M Gutie
´rrez. La famille Sevillano nous a donne
´d’e
´normes facilite
´s pour la
visite ainsi que les proprie
´taires, les fre
`res Gomez de las Cortinas.
J. Caninas, F. Henriques et J. Cardoso nous ont montre
´la ste
`le de l’anta de Cabec¸o da Forca, a
`
Rosmaninhal. J. Tarru
´s nous a fourni les informations sur le dolmen d’Artesa del Segre. J.I. Vegas
nous a accompagne
´au muse
´e de Vitoria pour photographier les ste
`les du dolmen de San Martin,
gra
ˆce aux facilite
´s que nous a offertes la direction de ce muse
´e.
Le projet « Analyse des graphies de la ne
´cropole d’Antequera, Ma
´laga », entre dans celui de
« Socie
´te
´s et territoires me
´galithiques de la De
´pression d’Antequera » coordonne
´par L. Garcı
´a
Sanjua
´n de l’universite
´de Se
´ville et finance
´par la Junta de Andalucı
´a. Nous voulons remercier
D. Bartolome
´Ruiz, directeur de l’ensemble monumental pour les e
´normes facilite
´s qu’il nous a
P.B. Ramı
´rez et al. / L’anthropologie 111 (2007) 590–654 647
offertes et son soutien constant pour le de
´roulement des travaux a
`la ne
´cropole d’Antequera. Les
docteurs Ferrero et Rolda
´n de l’universite
´de Valence, ainsi que J.V. Navarro du laboratoire de
chimie du ministe
`re de la culture sont intervenus pour l’identification des pigments de Menga.
J.V. Navarro a fait aussi les identifications de cinabre dans le dolmen de Trincones et de
mangane
`se dans le dolmen de Palacio III.
Les recherches sur l’art Me
´galithique dans la pe
´ninsule Ibe
´rique ont e
´te
´finance
´es a
`travers des
projets successifs I + D du ministe
`re de l’e
´ducation et science espagnole.
Gra
ˆce a
`l’appui de notre vice recteur du professorat, F. Galva
´n, nous avons eu la traduction du
texte en franc¸ais re
´alise
´par le service de traduction de l’universite
´d’Alcala
´de Henares.
Re
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... El desarrollo de motivos circulares, espirales o concéntricos representa un fenómeno ácrono y ubicuo, incluido entre las creaciones universales de carácter transcultural más extendidas, conociendo ejemplos en Europa, África, Asia, Polinesia, o América del Norte y Sudamérica (Gunn, 1986;Cruz y Millerstrom, 2013;Mabulla, 2005;Kumar, 2015;Fernández et al., 2018). Asumiendo esa variabilidad geográfica y diacrónica, lo cierto es que este tipo de motivos constituye un referente cultural en el arte megalítico del Atlántico europeo, así como en el Mediterráneo, al menos desde el V milenio a. C. (Twohig, 1981;Bueno et al., 2007Bueno et al., , 2013Skeates, 2008;Tanda, 2012). Como ya Samuel de los Santos apuntó, motivos como el central del fragmento 3 del bloque 1, recuerdan poderosamente a la triple espiral presente en uno de los ortostatos del corredor bajo el túmulo de Newgrange, así como en el bloque profusamente decorado del umbral (O´Keally, 1982). ...
... En el caso de Otíñar, un motivo concéntrico cuádruple muestra obvias semejanzas con el principal del fragmento 3 del bloque 1 de las Sileras. Estos conjuntos revelan un universo simbólico, hasta ahora poco explorado en el sur de Iberia, en el que los motivos circulares, espirales y concéntricos cuentan con una especial significación (Bueno et al., 2004a(Bueno et al., , 2007(Bueno et al., , 2009(Bueno et al., , 2013. ...
... Junto a la propia construcción de monumentos megalíticos, el uso de marcadores territoriales se documenta ampliamente en la Europa atlántica (Bueno et al., 2004b(Bueno et al., , 2007Valdez-Tullet 2019Eogan y Twhohig, 2022;Valdez-Tullet et al., 2023), e incluye los llamados petroglifos gallegos. El conjunto de Sileras parece confirmar dicho fenómeno en el sur peninsular. ...
Article
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In this study, we present the documentary evidence and study of the so-called Arroyo de las Sileras dolmen, published in the 1930s but that later disappeared. Initially described as an assemblage composed of fragments of orthostats with engravings of spirals and concentric circles, it was presented as a unicum in the context of southern Iberia. Its ‘rediscovery’has allowed us to undertake a walkover survey, conventional archaeological drawing, photogrammetry, digital anastylosis, and virtual morphological analysis. The results provide unpublished data on the engraved slabs, facilitating a discussion of the interpretation of the site. Archaeological survey has revealed assemblages of pottery remains dating from the Early Neolithic to the Early Copper Age. As a whole, Las Sileras group are part of a richer and more complex cultural landscape than was expected in the Middle Guadalquivir Valley during Late Prehistory.
... Para las representaciones simbólicas de la prehistoria reciente del sur peninsular, los referentes muebles permitieron establecer su datación relativa, al vincular ciertos motivos con el Neolítico (Breuil y Burkitt, 1929: 83-87;Carrasco Rus et al., 1982, 2004Gavilán y Vera, 1993;Carrasco Rus y Pachón Romero, 2010) y Edad del Cobre (Martín y Camalich, 1982;Cacho et al., 2010;Bueno Ramírez y Soler Díaz, 2020). Estos elementos han sido complementados con las representaciones megalíticas (Bueno Ramírez y Balbín Behrmann, 1992;Bueno Ramírez et al., 2007). La escasa presencia de elementos gráficos en la Edad del Bronce supone el final de la tradición simbólica precedente, aunque se conocen algunos referentes (López et al., 2019). ...
Article
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The paintings of Laja Alta rock shelter (Cadiz) have generated an intense debate regarding their chronological affiliation since their first publication. This research project made it possible to obtain the first analytical data for an interpretation of their cultural significance. This article provides a synthesis of the controversies generated, clarifies the data obtained and contextualizes all the painted motifs represented. The obtained conclusions, avoiding hypothetical prejudices, corroborate the neolithic-chalcolithic cultural context of the naval motifs. These conclusions allow new perspectives of research about the earliest navigation by sailing ship between the Mediterranean and Atlantic.
... XVI-XIX). El monumento integraba también una estela en el centro de la cámara y se relaciona con un menhir localizado a 15 m al SW de la entrada (Bueno et al., 2007(Bueno et al., , 2009Leisner y Leisner, 1943, tafel 19, grab 1). La "placa" aquí presentada (Figura 4), de cuarzo esquisto (Figura 4 f), tiene forma trapezoidal de sección plana (17,48 x 7,46 x 0,83 cm) y las superficies de ambas caras alisadas y pulidas. ...
Article
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Presentamos una revisión de los “ídolos placa” del Sureste de la península ibérica tras los nuevos hallazgos del Polideportivo de Martos (Jaén) y Los Millares (Almería). El análisis estilístico y contextual ha permitido diferentes valoraciones. Así, se observa una relación entre la variedad formal y la localización geográfica respecto a la distancia a la necrópolis millarense. Igualmente, se aprecia la conexión de las similitudes con contactos entre grupos sociales. Con todo, se plantea el rol que la circulación de personas, especialmente de determinadas mujeres, tuvo en la configuración de una ideología relativamente común en el sur de la península ibérica. Las “placas” desempeñaron un papel trascendente en la conexión de determinadas personas con los ancestros (genéricos o particulares) sea por su integración en el ritual funerario, sea por su (re)uso como reliquia-ornamento, o por su movilización en ceremoniales de regeneración agraria. Su uso se desarrolló desde mediados del IV milenio cal AC.
Article
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This paper investigates a complex archaeological landscape on the Iberian peninsula’s Atlantic coast. The present‐day landscape is characterized by dense forest and abrupt topography, posing challenges for a systematic research program of landscape archaeology. Two complementary facets of Late Iron Age social organization are examined: the settlement pattern of fortified hilltop sites and a large collection of Iron Age stelae. We scrutinize the use of stelae as territorial markers in the Iberian peninsula, and elsewhere in Europe. This investigation, based on close examination of these stelae’s context, typology and complexity, presents an innovative approach to a complex archaeological context, combining non‐invasive survey methodologies to reassess Late Iron Age stelae.
Article
The Aquitaine gallery graves are located at the heart of one of the oldest centres of European megalithism, yet until recently, they were still little known and poorly dated. These dolmen gallery graves are well represented between Charente-Maritime and Lot-et-Garonne, and may possibly have emerged in this region before spreading throughout Atlantic Europe. Long considered as late architecture, like the Armorican gallery graves, some authors have suggested that they appeared as early as the Middle Neolithic. As part of a restoration program, new excavations were undertaken between 2019 and 2022 on the Roquefort megalithic gallery grave in Lugasson (Gironde), an emblematic monument in the Entre-Deux-Mers region. Discovered in 1922, then emptied of its contents, this monument currently comprises 21 asteriated limestone orthostats and is almost 14 m long. It is part of a non-dated rampart at the time of this new research. The complete clearing of the Roquefort gallery grave and the test pits excavated under the paving and in the mass of the rampart have enhanced our knowledge of this architecture. A massive episode of the stele reuse has been brought to light in the paving, in the orthostats and at the base of the cairn. Such reuse is now well known in European megalithism. Dating carried out at the base of the cairn and under the paving dates the construction of the monument to the first half of the 4th millennium, i.e., almost a millennium before the generally accepted date for the construction of Aquitaine gallery graves. These results confirm that, in the current state of knowledge, the oldest gallery grave dolmens in Atlantic Europe are found in Aquitaine.
Article
Au cœur de l’un des foyers les plus anciens du mégalithisme européen, les allées d’Aquitaine restent encore méconnues et mal datées. Ces dolmens en allée couverte sont pourtant bien représentés entre la Charente-Maritime et le Lot-et-Garonne et font de cette région un secteur potentiel d’apparition et de diffusion du phénomène. Considérés de longue date comme des architectures tardives, à l’image des allées couvertes armoricaines, certains auteurs ont proposé une émergence de ces allées dès le Néolithique moyen. À la faveur d’un programme de restauration, de nouvelles fouilles ont été entreprises entre 2019 et 2022, sur l’allée mégalithique de Roquefort à Lugasson (Gironde), monument emblématique de l’Entre-deux-Mers. Découvert en 1922, puis vidé de son contenu, ce monument se compose aujourd’hui de 21 orthostates en calcaire à astérie et mesure près de 14 m de long. Il est intégré dans un rempart qui restait non daté à l’ouverture de ces nouvelles recherches. Le dégagement complet de l’allée de Roquefort et les sondages pratiqués sous le dallage et dans la masse du rempart ont permis de renouveler la connaissance de cette architecture. Un épisode massif de réemploi de stèles est attesté aussi bien dans le dallage que dans les orthostates et à la base du cairn et renvoie à un phénomène désormais bien connu dans le mégalithisme européen. Les datations effectuées à la base du cairn et sous le dallage permettent de dater la construction du monument de la première moitié du IVe millénaire, soit près d’un millénaire avant la datation généralement admise pour la construction des allées d’Aquitaine. Les résultats obtenus permettent ainsi d’affirmer que l’Aquitaine présente, dans l’état actuel des connaissances, les plus anciens dolmens en allées couvertes d’Europe atlantique.
Chapter
This chapter delves into the changes in land use in the Algarve over the past 50 years, leveraging spatial analysis and archaeological databases to unveil historical land use patterns, particularly during the Roman era. By integrating data from Roman archaeological sites, the study employs advanced statistical spatial analysis to consider the integration of functional historical landscapes and their implications for contemporary land management, heritage preservation, as well as the importance of economic growth. This exploration is situated within the broader context of regional development and sustainable tourism, emphasizing the preservation of cultural heritage as a pivotal element for economic growth and smart governance. The findings underscore the potential of historical knowledge to inform modern land use planning, promoting sustainable tourism models that take advantage of historical path tendencies at a regional level. It further argues that heritage preservation is an import asset for several traditional sectors, that remain unexplored throughout the region but are a focal point for local development. Through this lens, the chapter highlights the strategic value of heritage conservation in regional development, offering insights into the creation of responsible and informed land use policies that balance historical preservation with future growth.
Chapter
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Iberia provides a solid foundation for expanding the study of the earliest examples of human images, clothed and accompanied by diverse objects. Their association with the social codes in the European Neolithic and Chalcolithic adds relevant information. Powerful links between the continental plains and the Near East are compatible with the Palaeolithic and Mesolithic roots of many of the objects. Likewise, they are compatible with the personality of each of the areas with the greatest population densities. Their relationship with materials such as clay, the observations of female genitalia and the detail of maintenance activities that seen on the figurines, confirm that some of these figures transmitted cultural codes related to women. However, a single hypothesis for the whole chronological and geographic repertoire, and for the different representation of gender and ages, is too limited. Any satisfying hypotheses must consider their marked multifunctionality and therefore their polysemy. The synchrony detected in the Iberian Peninsula between figurines as the most familiar formulae and the presence of decorated megaliths, rock-shelters, rocks and stelae, as the most visible and social evidence, is a basic element to understand the role of the portable images. From group codes to individual representations, their use repeats social systematics expressed in other symbols in European Late Prehistory. Roots in the past were established by symbols recuperated from old ancestors, which were enriched by diverse raw materials (including ivory and gold). They became support for the power of emerging lineages related to new leaders
Article
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cross-cutting interpretation is proposed of the use of red as a symbolic component in mortuary sites, where cinnabar was the first choice of artificial colour in the exchange networks of prestige items. Its functional variability is also suggestive: as paint (stones,objects, cosmetics, etc.), to be sprinkled, to embalm corpses and as poison. Methodologies for the identification of pigments and their provenance have advanced considerably in prehistoric archaeology in the Iberian Peninsula, and a large database has been constructed attesting widespread distribution from the mines at Almadén. With an older tradition in the context of megalithism, the use of cinnabar reached a peak from the late fourth or early third millennia cal BC. Its presence in hypogea in inland Iberia is a further element to add to the ensemble of items that characterise recent megalithism inthe south of the peninsula. This funerary red is one more product of social exhibition related to the display of ancestors of families and lineages during the late Neolithic and Chalcolithic. Tradition, emulation and exhibition lie at the foundations of the social relations materialised in the realm of the dead in European recent prehistory. Keywords: red, cinnabar, megalithism, Neolithic, Chalcolithic, Iberian Peninsula
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INTRODUCCIÓN Desde que los dólmenes de Santiago de Alcántara fueron dados a conocer en el año 1994, no se había emprendido un proyecto que contemplase su divulgación al gran público. Esta guía explicada sobre la disposición de los monumentos, los resultados obtenidos de su estudio y su comprensión en el paisaje de los grupos neolíticos y calcolíticos de la región constituye, pues, el primer esfuerzo por dar a conocer el patrimonio arqueológico extremeño en un sector que reúne, además, una reconocida riqueza natural. La asociación con el equipo dirigido por F. Carrera para el diagnóstico, limpieza y conservación de los excepcionales abrigos de la Sierra, ha sido fundamental para ofrecer una perspectiva novedosa de los sistemas de ocupación del espacio de los grupos que protagonizaron las ocupaciones megalíticas. Los muestreos y pruebas han servido para ofrecer un estado de la cuestión sobre la conservación de las pinturas, que supone un parámetro único en una zona como el Suroeste en la que este tipo de metodologías de documentación son prácticamente inexistentes. Excavaciones, limpieza y documentación de las pinturas y una prospección con interesantes resultados, sitúan el término de Santiago de Alcántara en una posición inédita respecto a los datos anteriores. La continuación de esta línea de investigación acabará por definir enclaves habitacionales de magnitud que deben sustentar la amplia evidencia funeraria y gráfica de la que ahora ofrecemos una muestra. Todos los proyectos de esta índole recogen la ilusión de muchas personas que fueron conscientes del valor de su patrimonio y de cómo éste podía constituirse en motor de futuro y plataforma de proyección social. José Rebollo y Eugenia Berrocal tuvieron la percepción ya en los años 80 del capital patrimonial de Santiago de Alcántara y Ana Batalla y Antonio Bravo, movieron los hilos de la ilusión de un Ayuntamiento presidido por Juan Garlito, sumamente receptivo a las actuaciones que pudieran dotar de dimensión turística a su localidad. En los 80, nuestras primeras excavaciones debieron mucho al empeño de Euge-nia y José. En los 2000, lo deben al interés de Ana y Antonio y al apoyo de Juan Garlito, secundado siempre por un equipo municipal formado por gente joven, con gran entusiasmo por los nuevos retos. Hemos visto crecer los puestos de trabajo relacionados con el Medio Ambiente y el Patrimonio desde nuestra primera estancia y estamos seguros de que esto es sólo el principio en una zona de enorme riqueza paisajística, biológica y arqueológica. Uno de los primeros resultados de ese empuje ha sido la creación impulsada desde el Ayuntamiento de una Escuela Taller dedicada a la formación de Guías para la zona ZEPA, en la que también se incluirán los dólmenes, pinturas y grabados documentados con nues-tro trabajo. La gestión de este tipo de cuestiones ha corrido a cargo de Cándido Flores.
Conference Paper
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Apresentam-se os resultados das investigações empreendidas pela Associação de Estudos do Alto Tejo, na região megalítica do Rosmaninhal, desde 1993. Merece destaque o conjunto arqueológico do Couto da Espanhola onde se escavou, desde 1993, um menir, duas sepulturas megalíticas e parte de um recinto megalítico. As pesquisas realizadas pela Associação de Estudos o Alto Tejo, desde 1980, conduziram à identificação de um importante complexo megalítico na margem direita do Tejo Internacional, constituído por cerca de 80 sepulturas, menires, recintos e rochas gravadas com covinhas.
Conference Paper
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The paper deals with the find of a large carved stela after the destruction of a barrow at Os Campiños (Rianxo, A Coruña). The character of the carvings and their distribution on both faces of the stone suggest that we are before an anthropomorphic representation that initially stood in the open-air. At a certain point it was probably incorporated as a part of the stone chamber contained within the mound. Lacking any clear context and with few clear parallels, its chronology remains obscure ranging from the Neolithic to the Copper Age.
Conference Paper
This paper describes the results of the fieldwork stage (2000-2002) of a project dealing with the megalithic phenomenon in Almadén de la Plata (Sevilla, Andalusia, Spain), carried out jointly by the universities of Seville and Southampton. On the one hand, this project aims to understand the spatial and landscape dimensions of the megalithic monuments of this region, where the density and diversity of such monuments is very high. This has involved systematic surface survey of a number of designated areas in order to provide the empirical basis from which to understand spatial distributions relationships between the monuments themselves, between the monuments and settlement areas and between monuments and landscape features). On the other hand, this project is looking at aspects of the internal organisation of megalithic burials in the area. Thus excavations carried out at the site of Dolmen de Palacio III have permitted the retrieval and recording of an almost completely intact Copper Age tholos tomb, as well as providing extremely useful information about patterns of re-use of the monument between the Neolithic and the Iron Age.
Article
The primary aim of the fieldwork carried out at the Llano de la Belleza dolmen (Aroche, Huelva) in June 2004 was to provide empirical evidence concerning the internal structure and organisation of this monument in order to facilitate a more informed strategy for its dissemination to the general public. This fieldwork has principally consisted of a high precision topographic survey and magnetometry survey of the mound and its surrounding area, as well as graphic and photographic recording of various menhir-like stones embedded in the architecture of the megalithic chamber and which had not been previously recorded.