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Découverte d'un assemblage lithique sous un encroûtement calcaire à El Beyyed Yeslem II, Mauritanie

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Abstract and Figures

Discovery of a lithic assemblage under a calcrete at El Beyyed Yeslem II, Mauritania. Scientific field trips in the Adrar area are the result of a scientific collaboration between the Institute of Human Palaeontology (Paris, France), the European Prehistoric Research Centre of Tautavel (France) and the Mauritanian Scientific Institute of Research to study the Early Palaeolithic of Adrar in Mauritania. In this area, all the evolution stages of civilizations were found from the Palaeolithic to the Neolithic. The site of El Beyyed, discovered by T. Monod in 1934, revealed a concentration of prehistoric sites with a material of Acheulean age. Other sites recently discovered, Yeslem II and Yeslem III, respectively a site with lithic assemblage in situ found in stratigraphy and a site with fauna associated with lithic tools inside a calcareous crust, make it possible to explore the questions relating to palaeoenvironments and diversity of the human occupations in Mauritanian Adrar. To cite this article: H. de Lumley et al., C. R. Palevol 5 (2006).
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Paléontologie humaine et Préhistoire
Découverte dun assemblage lithique sous un encroûtement
calcaire à El Beyyed Yeslem II, Mauritanie
Henry de Lumley
a,b
, Ousmane Chérif Touré
b,c,
*, Mouamar Ould Rachid
b,c
,
Anne-Marie Moigne
a,b
, Anne Dambricourt-Malassé
a
, Thibaud Saos
b
,
David Pleurdeau
a
, Christine Seaseau
d
, Michel Diebold
e
, Yves Kernaleguen
f
a
Institut de paléontologie humaine, département de Préhistoire du Muséum national dhistoire naturelle,
1, rue René-Panhard, 75013 Paris, France
b
Centre européen de recherche préhistorique de Tautavel, av. Léon-Jean-Grégory, 66720 Tautavel, France
c
Institut mauritanien de recherche scientifique, BP 555, Nouakchott, Mauritanie
d
Association GAIA, 26, rue des Boulangers, 75005 Paris, France
e
2, rue Daubenton, 51100 Reims, France
f
Lieudit « La Retentais », 44130 Blain, France
Reçu le 4 novembre 2004 ; accepté après révision le 23 septembre 2005
Disponible sur internet le 19 janvier 2006
Rédigé à linvitation du Comité éditorial
Résumé
Les missions de recherche dans la région de lAdrar sont le fruit dune collaboration scientifique entre lInstitut de paléonto-
logie humaine, le Centre européen de recherche préhistorique de Tautavel et lInstitut mauritanien de recherche scientifique de
Nouakchott, qui a conduit à un programme de recherche sur le Paléolithique inférieur de lAdrar mauritanien. Dans cette région,
toutes les phases de lévolution des civilisations sont lisibles, depuis le Paléolithique jusquau Néolithique. Le site dEl Beyyed,
découvert par T. Monod en 1934, a révélé une concentration de sites préhistoriques avec un matériel dâge Acheuléen. Les
récentes découvertes des sites Yeslem II et Yeslem III, respectivement site à assemblage lithique en place dans la stratigraphie
et site à faune associée à lindustrie lithique prise dans un encroûtement calcaire, permettent dappréhender les questions relatives
aux paléoenvironnements et la diversité des occupations humaines dans lAdrar de Mauritanie. Pour citer cet article :
H. de Lumley et al., C. R. Palevol 5 (2006).
© 2006 Académie des sciences. Publié par Elsevier SAS. Tous droits réservés.
Abstract
Discovery of a lithic assemblage under a calcrete at El Beyyed Yeslem II, Mauritania. Scientific field trips in the Adrar
area are the result of a scientific collaboration between the Institute of Human Palaeontology (Paris, France), the European Pre-
historic Research Centre of Tautavel (France) and the Mauritanian Scientific Institute of Research to study the Early Palaeolithic of
Adrar in Mauritania. In this area, all the evolution stages of civilizations were found from the Palaeolithic to the Neolithic. The site
of El Beyyed, discovered by T. Monod in 1934, revealed a concentration of prehistoric sites with a material of Acheulean age.
Other sites recently discovered, Yeslem II and Yeslem III, respectively a site with lithic assemblage in situ found in stratigraphy
and a site with fauna associated with lithic tools inside a calcareous crust, make it possible to explore the questions relating to
http://france.elsevier.com/direct/PALEVO/
C. R. Palevol 5 (2006) 263271
*
Auteur correspondant.
Adresse e-mail : t.ousmane@caramail.com (O.C. Touré).
1631-0683/$ - see front matter © 2006 Académie des sciences. Publié par Elsevier SAS. Tous droits réservés.
doi:10.1016/j.crpv.2005.09.022
palaeoenvironments and diversity of the human occupations in Mauritanian Adrar. To cite this article: H. de Lumley et al., C. R.
Palevol 5 (2006).
© 2006 Académie des sciences. Publié par Elsevier SAS. Tous droits réservés.
Mots clés : Acheuléen ; Stratigraphie ; Faune
Keywords: Acheulean; Stratigraphy; Fauna
1. Historique des recherches
Pays de lAfrique sub-saharienne, la Mauritanie pos-
sède un sous-sol très riche en vestiges archéologiques.
Malgré cette richesse, ces derniers sont restés long-
temps ignorés. Les premières recherches sur la préhis-
toire de la Mauritanie ont privilégié ceux de la période
néolithique. Le Paléolithique est resté inconnu jus-
quaux années 1930, date des premières missions orga-
nisées sur les sites paléolithiques en Mauritanie (Fig. 1).
Les premières missions dans la région de lAfrique
sub-saharienne concernaient la géologie. Elles ont per-
mis de répertorier lessentiel des sites préhistoriques
dans la région, en particulier les sites mauritaniens.
B. Crova fut la première à publier sur la préhistoire de
la Mauritanie entre 1909 et 1912 [5]. Les premières
recherches sur le terrain ont été réalisées à partir des
années 1930. Entre 1934 et 1999, T. Monod a organisé
des missions de recherche dans la région de lAdrar.
Elles ont permis la découverte de sites du Paléolithique
inférieur, comme El Beyyed [8], oued Akerdeil, Tazaz-
mout, Aderg (Fig. 2).
Dautres missions, comme celles de G. Waterlot, ont
sillonné les autres régions, comme celle de Tichitt entre
1937 et 1938. [7]. Malgré celles-ci, les connaissances
sur les sites paléolithiques sont restées embryonnaires.
Depuis 1999, H. de Lumley organise des missions de
recherches dans la région de lAdrar pour approfondir
les connaissances sur les sites du Paléolithique infé-
rieur. En 2002, un assemblage lithique sous un encroû-
tement calcaire a été mis au jour à El Beyyed par ses
collaborateurs. Cest le site de Yeslem II, que nous pré-
sentons dans cette étude.
2. Présentation du site
Le site de Yeslem II se trouve dans le cirque dEl
Beyyed (Fig. 2), sur une butte dencroûtement calcaire,
entourée dindustrie lithique. Les fouilles archéologi-
ques ont été menées pour comprendre la concentration
de matériel lithique abondant dans un rayon de 500 m
2
,
puis pour corréler le matériel trouvé en place dans la
stratigraphie et celui hors stratigraphie. Ce site se situe
à 150 m au nord-est de Yeslem I, où un carroyage de
16 m
2
a été établi pour permettre le ramassage denvi-
ron 900 pièces lithiques. Il est distant denviron 1 km
du site de Yeslem III, sur lequel a été découvert de la
faune associée à de lindustrie lithique (Fig. 3).
La première campagne de fouille du site de Yeslem
II (avril 2002) concernait deux bandes H et I, divisées
en quatre carrés dun mètre chacune. Lors de cette cam-
pagne de fouilles, 600 pièces lithiques, reparties entre
huit carrés, ont été coordonnées (Fig. 4). La fouille a été
menée selon les méthodes classiques consistant à rele-
Fig. 1. Localisation géographique de la Mauritanie.
Fig. 1. Location map of Mauritania.
Fig. 2. Les sites acheuléens de lAdrar (cirque dEl Beyyed).
Fig. 2. The Acheulean site of Adrar (El Beyyed circus).
H. de Lumley et al. / C. R. Palevol 5 (2006) 263271264
ver systématiquement les coordonnées, à dessiner les
pièces, à relever les coupes stratigraphiques et échantil-
lonner les sédiments. Pour comprendre cet assemblage,
lextension de la fouille à lest des deux bandes H et I
est apparue nécessaire lors de la deuxième mission sur
le site (novembre 2002). Elle a été faite sur cinq nou-
velles bandes (J, K, L, M et N), divisées en quatre car-
rés chacune, sur lesquelles ont été coordonnées prés de
1000 pièces lithiques. Il apparaît une forte concentra-
tion de matériel lithique dans les différentes bandes,
mais dans un seul niveau archéologique, protégé par
quatre couches (Fig. 5). Certaines pièces sont hors stra-
tigraphie (Fig. 4).
3. Stratigraphie de Yeslem II
Le site de Yeslem II est le seul, en létat actuel des
connaissances, à présenter un matériel protégé par une
formation composée de quatre niveaux différents
(Fig. 6). Celle-ci, étudiée par M.O. Rachid, ne montre
pas de niveaux bien individualisés, mais un seul niveau
archéologique, composé exclusivement de matériel li-
thique. Ce niveau, reposant sur une couche de sable
blanc, est protégé par une couche de sable versicolore,
épaisse de 50 cm, puis par une fine couche dencroûte-
ment ferrugineux de 2 cm dépaisseur (Tableau 1). Une
quatrième couche limono-sableuse, épaisse de 25 cm,
surmonte la couche ferrugineuse. Les couches de la
base ont une composition granulométrique homogène,
où dominent des sables grossiers et des sables fins. Les
couches du milieu sont marquées par la dominance du
sable fin et celles au sommet de la stratigraphie par
celle des sables grossiers. Afin dinterpréter cette coupe
stratigraphique, il est nécessaire de la comparer avec
Fig. 3. Localisation des sites Yeslem I, II et III.
Fig. 3. Location map of the Yeslem I, II, and III sites.
Fig. 4. Les deux bandes H et I.
Fig. 4. The two bands H and I.
Fig. 5. Plan de fouilles en carrés J, K, L, M, N (de gauche à droite).
Fig. 5. Excavation map in squares J, K, L, M, N (from left to right).
H. de Lumley et al. / C. R. Palevol 5 (2006) 263271 265
celle établie par le professeur T. Monod [6], basée sur
trois zones : la Majabat, où la stratigraphie est com-
plète, Tazazmout et El Beyyed (Tabl.2). Le sable blanc
est présent au niveau d=Yeslem II et de Majabat. À
Yeslem II, il est surmonté par le niveau archéologique.
T. Monod attribue les deux niveaux GB1 et SB1 à
lAcheuléen. Les connaissances sur la stratigraphie de
Yeslem II ne permettent pas didentifier la couche GB1.
La composition granulométrique de SB1 et celle du
sable blanc de Yeslem II sont les mêmes, sable fin et
grossier. On peut donc se demander si le niveau archéo-
logique de Yeslem II se situerait entre le SB1 et le GB1.
4. Lindustrie lithique
La collection de Yeslem II, étudiée par O.C. Touré,
est constituée de lensemble du matériel récolté lors des
deux campagnes de fouille. Cette industrie lithique
(1600 pièces) est composée de bifaces, dhachereaux,
déclats, de galets aménagés, de nucléus et de débris
qui ont été coordonnés (Tableau 2).
4.1. Matière première
Homogène au niveau de Yeslem II, la matière pre-
mière dans laquelle a été taillée lindustrie, le grès quar-
tzite, proviendrait des affleurements rocheux des mas-
sifs du Baten et/ou de la Maqteir (Fig. 2). Elle se
présente sous différentes formes : blocs et plaquettes.
Les galets sont rares, voire inexistants, dans lenviron-
nement immédiat de ce site. Les blocs de grès quartzite
sont identifiables à des nucléus sur lesquels sont visi-
bles les négatifs des grands éclats extraits.
4.2. Répartition du matériel
Les éclats et les débris constituent plus de 90% du
matériel coordonné. Au niveau de loutillage, les bifa-
ces, malgré un pourcentage faible, sont plus abondants.
Les galets aménagés sont composés de chopping-tools
et de galets à enlèvements isolés. Le petit outillage est
constitué de lensemble des éclats utilisés. Aucun éclat
transformé en outil na été coordonné sur le site (Fig. 7)
Fig. 6. Stratigraphie de Yeslem II.
Fig. 6. Stratigraphy of Yeslem II.
Tableau 1
Stratigraphie de Yeslem II
Table 1. Stratigraphy of the Yeslem II site.
Tableau 2
Stratigraphie comparative entre la Majabat et Yeslem II
Table 2. Comparative stratigraphy between Majabat and Yeslem II.
H. de Lumley et al. / C. R. Palevol 5 (2006) 263271266
4.2.1. Les éclats
Deux groupes déclats différents se distinguent par le
type de débitage : des éclats à talon et des éclats sans
talon. Les éclats à talon représentent 18% de lensemble
des éclats. Les négatifs des enlèvements sur les diffé-
rents éclats ont des directions variables (longitudinale
unipolaire, centripète, indéterminée, orthogonale, entre-
croisée, transversale unipolaire et divergente). Les enlè-
vements à direction centripète sont plus abondants.
Quatre phases technologiques y ont été reconnues :
les éclats de décorticage, les éclats de dégrossissage,
les éclats de tranchant et les éclats de façonnage. Elles
ont des spécificités liées aux dimensions et à la techno-
logie :
la phase I, de décorticage, est marquée par la pré-
sence de cortex sur la face supérieure de léclat ;
la phase II, de décorticage, regroupe les éclats très
épais ;
la phase III est composée déclats plats courts, carac-
téristiques déclats de tranchant ;
La phase IV, de façonnage, regroupe des éclats à
face supérieure aménagée par des enlèvements.
Les éclats de tranchant et les éclats de façonnage
sont plus nombreux que ceux de décorticage et de dé-
grossissage. Les éclats à surface en cortex sont rares.
4.2.2. Les hachereaux
Les hachereaux sont taillés sur de grands éclats issus
dune percussion bloc contre bloc. Trois types de ha-
chereaux sont distingués : des hachereaux sur éclats
avec un tranchant transversal aménagé par un seul en-
lèvement, des hachereaux à tranchant transversal natu-
rel non aménagé et des hachereaux à tranchant transver-
sal aménagé par plusieurs enlèvements. Trois types de
supports ont été utilisés pour tailler ces hachereaux : des
éclats simples, des éclats à deux bulbes de percussion
probablement des éclats Kombéwa et des galets fendus.
Laménagement est fait de différentes manières, biface
partiel, uniface et biface. La face déclatement de léclat
support, qui sert de plan de frappe à lenlèvement ha-
chereau, porte rarement des aménagements. La base des
pièces nest pas aménagée en tranchant. Les enlève-
ments sont débités bord par bord. Lindice daplatisse-
ment (Fig. 8) dépasse largement 2,35 [2,3] pour la ma-
jorité des hachereaux, qui sont plus plats quépais.
Aucune pièce ne présente une plage en cortex. Plus de
la moitié des hachereaux présente des retouches de ré-
gularisation des bords. Le tranchant transversal ne pré-
sente pas de retouches (Fig. 9). Le débitage des hache-
reaux de Yeslem II a été conditionné par la
morphologie des supports. Certains supports ne néces-
sitent pas laménagement dun tranchant transversal
parce que, dès leur détachement, le tranchant était déjà
présent. On distingue un groupe de hachereaux de
phase I, composé de pièces qui ont un aménagement
limité, dont le tranchant transversal semble être lélé-
ment recherché. Quelques enlèvements sont aménagés
pour la mise en forme des deux bords. Le deuxième
groupe, hachereau de phase II, est composé de pièces
présentant un aménagement poussé pour, non seule-
ment, la mise en forme des bords, mais aussi pour le
dégagement du tranchant transversal par plusieurs enlè-
vements.
4.2.3. Bifaces
Ce sont les plus représentés parmi lensemble des
outils de Yeslem II. Deux groupes ont été identifiés :
le premier est composé de bifaces de petite taille, à
retouches sur les bords. Le deuxième groupe renferme
des bifaces sans retouches et de morphologie très fruste,
Fig. 7. Répartition du matériel de Yeslem II.
Fig. 7. Distribution of the material of Yeslem II.
Fig. 8. Indice daplatissement des hachereaux.
Fig. 8. Flatness index of bifaces.
H. de Lumley et al. / C. R. Palevol 5 (2006) 263271 267
taillés sur de grands éclats. Les bifaces partiels sont
dominants (Fig. 10). Les supports des bifaces sont iden-
tiques à ceux des hachereaux (éclats simples, éclats à
deux bulbes de percussion). Certaines pièces ont une
cassure oblique à lemplacement de la pointe distale.
Le débitage est fait face par face, de manière alternée
entre les différents bords, avec un retour sur les bords
pour la régularisation avec des retouches marginales et
épaisses. Lindice daplatissement est largement infé-
rieur au 2,35. Les bifaces de Yeslem II sont très épais
(Fig. 11). Certains bifaces présentent une base réservée
(talon de léclat support), ce qui démontre, dans un
sens, la faiblesse du degré dépannelage. Le débitage
à récurrence centripète est le plus fréquent. Les unifaces
sont présents dans loutillage.
4.3. Diagnose de lindustrie
Les outils ont montré une homogénéité du support.
La majeure partie des outils (bifaces, hachereaux) est
taillée sur des éclats simples ou à deux bulbes de per-
cussion. Le débitage discoïde à tendance centripète est
le plus fréquent. La présence de cône de percussion sur
les négatifs des enlèvements indique lutilisation dun
percuteur dur [2], relayé par un percuteur tendre pour
les pièces à retouches de régularisation. Deux groupes
se dégagent :
le groupe I est composé doutils (bifaces, hachereaux
et unifaces) frustes, avec un débitage sommaire, ré-
sultat de lusage dun percuteur dur en pierre ;
le groupe II est composé doutils (bifaces, hache-
reaux et unifaces), le plus souvent de petite taille
avec un fort degré daménagement. Les bords sont
régularisés par des retouches épaisses et marginales.
Étant donné leurs dimensions et la morphologie de la
face supérieure, les éclats seraient le résultat du débi-
tage des pièces bifaciales. Lensemble de lindustrie
sinscrit dans la période acheuléenne [1,6].
Fig. 9. Hachereau sur galet fondu.
Fig. 9. Cleaver on split pebble.
Fig. 10. Indice daplatissement des hachereaux.
Fig. 10. Flatness index of cleavers.
H. de Lumley et al. / C. R. Palevol 5 (2006) 263271268
Afin de percevoir ce quétait lenvironnement des
hommes préhistoriques de la région et de ce site, nous
avons pris en compte les données obtenues par A.-M.
Moigne, sur le matériel de Yeslem III, découvert en
décembre 2002, composé de faune et dindustrie li-
thique.
5. Évolution des paléoenvironnements
et des occupations humaines
Au niveau de Yeslem II, létude sédimentologique a
révélé la présence deau et atteste un transport fluviatile
des sédiments. La faune de Yeslem III comprend de
nombreuses esquilles de 3 à 5 cm de long, des osse-
ments déterminables et des dents qui ont permis liden-
tification despèces différentes. Le degré de fossilisa-
tion des fragments est très poussé. Leur surface
présente une altération importante. Les os présentent
une fragmentation de format homogène, avec des bords
de fractures géométriques, mais érodés. Le remontage
de plusieurs os montre que le matériel na pas été trans-
porté après sa fracturation. Certains ossements ont une
forte concentration doxyde, en particulier de fer, et
sont parfois inclus dans une concrétion. Huit mammifè-
res et un reptile ont été identifiés : éléphant, phaco-
chère, hippopotame, grand bovidé, gazelles de deux
tailles, équidé, crocodilien.
Le proboscidien est représenté par des fragments
dentaires et des esquilles de grands os et deux frag-
ments de lame qui correspondent à des dents inférieures
dun éléphant (Fig. 12). La lame a une épaisseur de
11,5 et une largeur de 43 mm. Lémail est épais de
6 mm. Il sagit dun émail épais et peu ridulé. Des élé-
ments de défense (35 × 35 × 15) présentant une lamina-
tion concentrique ont été identifiés. Des fragments dos
long montrent une spongiosa caractéristique de lépais-
seur dun fémur ou dun tibia déléphant.
Les hippopotames sont représentés par six fragments
dentaires et une paroi de mandibule. Il nest pas pos-
Fig. 11. Biface de Yeslem II.
Fig. 11. Biface from the Yeslem II site.
Fig. 12. Lame de dent inférieure déléphant.
Fig. 12. Blade of an elephant lower tooth.
H. de Lumley et al. / C. R. Palevol 5 (2006) 263271 269
sible de déterminer le type dhippopotame présent
(Fig. 13).
Le phacochère est représenté par les dernières cuspi-
des de la dernière molaire inférieure (Fig. 14). Cette
dent est gracile par rapport à celles des phacochère ac-
tuels africanus ou fossile, aethiopicus, et appartiendrait
à un individu femelle.
Les grands bovidés sont représentés par des frag-
ments de molaire supérieure et inférieure, dont lhypso-
dontie et la taille font penser au Boselaphus. La taille
du talus, les fragments de vertèbres et de côte identifiés
(Y III.105, Y III.104) correspondent à cette taille dher-
bivores. Les gazelles sont représentées par deux méta-
podes, des os du carpe et un plateau tibial non soudé
(Fig. 15). Leurs dimensions sont proches de celles des
petites gazelles de la taille de Gazella atlantica et Ga-
zella dorcas (largeur sus-articulaire : Y III.8 : 22 mm et
Y III.6 : 26 mm). Un fragment dos du tarse, navicu-
laire, est attribuable à un équidé.
La faune de Yeslem III correspond à un environne-
ment de bord de lac, avec des espèces de zones humides
et de prairie. Le phacochère correspond à la faune sa-
hélienne. Le reste de la faune, à caractère diversifié, se
rencontre dans la savane, à proximité des points deau.
Lensemble de ces espèces est connu jusquau Néoli-
thique. Dans la région du Zemmour, des restes de faune
presque similaire ont été étudiés par Y. Coppens [4].
6. Conclusion
Létude de lindustrie de Yeslem II a révélé un
double caractère fruste et évolué. La dominance de dé-
bris et déclat fait de cet assemblage un atelier de taille
des pièces comme bifaces, hachereaux, etc.
Les données actuelles sur la stratigraphie permettent
détablir que les pièces actuellement en surface étaient
bien protégées par des formations probablement détrui-
tes par la forte érosion que connaît la zone. Les diffé-
rents niveaux archéologiques révèlent la présence de
leau qui a participé à leur mise en place. Il faut se
demander si la concentration de sites paléolithiques
dans un périmètre restreint nest pas due aux facteurs
climatiques.
Lidentification de la faune de Yeslem III ne peut
faire intervenir que le climat comme lune des causes
des diverses occupations humaines dans la région. Les
Fig. 13. Fragment dentaire dhippopotame.
Fig. 13. Hippopotamus dental fragment.
Fig. 14. Cuspide de la dernière molaire inférieure dun phacochère.
Fig. 14. Cusp of the last lower molar of a warthog.
Fig. 15. Métacarpe de gazelle.
Fig. 15. A gazelle metacarpus.
H. de Lumley et al. / C. R. Palevol 5 (2006) 263271270
espèces identifiées nexistent que dans des zones où le
climat est plus clément que lactuel. La réponse à ces
questions sera, nous lespérons, apportée par la suite
des fouilles des deux sites Yeslem II et Yeslem III, de
manière à nous permettre dappréhender les problèmes
de la mobilité des hommes préhistoriques dans la région
de lAdrar au Quaternaire.
Remerciements
Le professeur Henry de Lumley porte un grand in-
térêt à la Préhistoire de la Mauritanie ; ses efforts four-
nis pour le renouvellement des connaissances sur cette
discipline, ont bénéficié du soutien de lambassade de
France en Mauritanie. Notre gratitude va aux membres
du Centre européen de recherche préhistorique de Tau-
tavel, de lInstitut de paléontologie humaine de Paris et
de lInstitut mauritanien de recherche scientifique. Nous
remercions la compagnie Point-Afrique et la SOMA-
SERT pour leur soutien logistique.
Références
[1] P. Biberson, Récentes découvertes de nouveaux gisements acheu-
léens en Adrar de Mauritanie, Anthropol. (1969) 73.
[2] F. Bordes, Typologie du Paléolithique ancien et moyen, Mém.
Inst. Préhist. Univ. Bordeaux-1, Delmas, 1961 (2 volumes).
[3] M.N. Brézillon, in: La dénomination des objets de pierre taillée :
matériaux pour un vocabulaire des préhistoriens de langue fran-
çaise, CNRS, Paris, 1968, p. 411.
[4] Y. Coppens, R. Gouzes, R. Le Floch, M. Paquet, Découverte
dun gisement de vertébrés fossiles avec industrie acheuléenne
près de Zouérate en Mauritanie, in: Actes du IVe congrès pana-
fricain de Préhistoire, Dakar, Sénégal, 1967.
[5] B. Crova, in: Y a-t-il du Paléolithique en Mauritanie ?, Fonds
général GN, Le Mans, 1913 (7 p.)
[6] R. Mauny, Les industries paléolithiques de la région dEl
Beyyed-Tazazmout, in: Actes du IVe congrès panafricain de Pré-
histoire, Léopoldville, Congo, 1959, 1962, pp. 179193.
[7] G. Szumowski, Lindustrie en schiste aux environs de Bamako,
Bull. Soc. Préhist. Fr. 54 (1957) 350357.
[8] T. Monod, Note sur le Quaternaire de la région de TazazmoutEl
Beyyed (Adrar de Mauritanie), in: Actes du IVe congrès panafri-
cain de Préhistoire, Léopoldville, Congo, 1959, 1962, pp. 177
188.
H. de Lumley et al. / C. R. Palevol 5 (2006) 263271 271
... Ces éclats sont également acquis sur des blocs dormants. En Mauritanie, l'étude de plusieurs gisements du Paléolithique inférieur dans la région de l'Adrar (Toure, 2006 ;Lumley et al., 2006) montre que les bifaces sont préférentiellement réalisés sur éclats et qu'ils sont peu façonnés avec une base réservée conservant les stigmates du talon de l'éclat support. Enfin, au Sahara méridional, sur le gisement acheuléen ancien de Bilma, les bifaces sont tous, à quelques exceptions près, réalisés sur des éclats à talons lisses (Tillet, 1983) ; ils présentent également une base réservée avec les stigmates du talon de l'éclat support. ...
... Ces éclats sont également acquis sur des blocs dormants. En Mauritanie, l'étude de plusieurs gisements du Paléolithique inférieur dans la région de l'Adrar (Toure, 2006 ;Lumley et al., 2006) montre que les bifaces sont préférentiellement réalisés sur éclats et qu'ils sont peu façonnés avec une base réservée conservant les stigmates du talon de l'éclat support. Enfin, au Sahara méridional, sur le gisement acheuléen ancien de Bilma, les bifaces sont tous, à quelques exceptions près, réalisés sur des éclats à talons lisses (Tillet, 1983) ; ils présentent également une base réservée avec les stigmates du talon de l'éclat support. ...
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Les massifs résiduels de roches sédimentaires et magmatiques sont très nombreux dans le Sud-Est marocain. La découverte de vastes gisements de surface attribués au Paléolithique inférieur indique que ces matériaux lithiques ont fait l’objet d’une importante exploitation par les populations acheuléennes. Utilisant la chaîne opératoire comme outil d’analyse, les auteurs présentent les modalités d’acquisition de supports destinés à la réalisation de bifaces observées sur ces vastes ateliers de taille.
... Ces éclats sont également acquis sur des blocs dormants. En Mauritanie, l'étude de plusieurs gisements du Paléolithique inférieur dans la région de l'Adrar (Toure, 2006 ;Lumley et al., 2006) montre que les bifaces sont préférentiellement réalisés sur éclats et qu'ils sont peu façonnés avec une base réservée conservant les stigmates du talon de l'éclat support. Enfin, au Sahara méridional, sur le gisement acheuléen ancien de Bilma, les bifaces sont tous, à quelques exceptions près, réalisés sur des éclats à talons lisses (Tillet, 1983) ; ils présentent également une base réservée avec les stigmates du talon de l'éclat support. ...
... Ces éclats sont également acquis sur des blocs dormants. En Mauritanie, l'étude de plusieurs gisements du Paléolithique inférieur dans la région de l'Adrar (Toure, 2006 ;Lumley et al., 2006) montre que les bifaces sont préférentiellement réalisés sur éclats et qu'ils sont peu façonnés avec une base réservée conservant les stigmates du talon de l'éclat support. Enfin, au Sahara méridional, sur le gisement acheuléen ancien de Bilma, les bifaces sont tous, à quelques exceptions près, réalisés sur des éclats à talons lisses (Tillet, 1983) ; ils présentent également une base réservée avec les stigmates du talon de l'éclat support. ...
Article
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The residual massifs composed by magmatic and sedimentary rocks are very numerous in South-Eastern Morocco. The discovery of large Lower Paleolithic open-air sites indicates that those lithic materials have been intensively exploited by Acheulian populations. Using the reduction sequences as analytical tool, the authors present the methods of acquisition of raw material used for the production of the handaxes founded in these large-sized workshops.
... For this reason, the excavation has required meticulous method under the scientific control of the UMR 7194 whose members have experience of excavations of open-air sites (e.g. Lumley de et al., 2006). The steps of the excavation were filmed and photographed with careful observation of the artifact's matrix and trenches have been dug around it before extraction (Fig. 5). ...
... For this reason, the excavation has required meticulous method under the scientific control of the UMR 7194 whose members have experience of excavations of open-air sites (e.g. Lumley de et al., 2006). The steps of the excavation were filmed and photographed with careful observation of the artifact's matrix and trenches have been dug around it before extraction (Fig. 5). ...
Article
The National Museum of Natural History, Paris, the National Centre for Scientific Research (CNRS/UMR 7194 and 8148) and the Society for Archaeological and Anthropological Research, Chandigarh, conduct paleontological and archaeological surveys in a subHimalayan territory well known for its Upper Pliocene fossiliferous deposits and named the Quranwala Zone. Since 2007, the team is investigating this formation in the Masol anticline and has collected four fossils with marks of butchery as well as numerous lithic artifacts. In this paper we show the first chopper extracted in stratigraphy from the deepest fossiliferous layer at more than 2.6 Ma as shown by the undisputable magnetostratigraphy, we describe the lithostratigraphy of the excavation, the technotypology of the chopper and compare it with the collection of its locality and two other major paleonto-archaeological sites of Masol. The characteristics of this Masol lithic assemblage do not match those of the early Lower Pleistocene African Oldowan (2.55 Ma), but they are similar to those of the Chinese lithic industry of Longgupo (2.5 Ma). These activities open new perspectives regarding the phylogenetic and geographical origins of these Asian hominins as well as on their descendants, and justify the pursuit of surveys and test pits in the Quranwala zone.
... For this reason, the excavation has required meticulous method under the scientific control of the UMR 7194 whose members have experience of excavations of open-air sites (e.g. Lumley de et al., 2006). The steps of the excavation were filmed and photographed with careful observation of the artifact's matrix and trenches have been dug around it before extraction (Fig. 5). ...
Article
The National Museum of Natural History, Paris, the National Centre for Scientific Research (CNRS/UMR 7194 and 8148) and the Society for Archaeological and Anthropological Research, Chandigarh, conduct paleontological and archaeological surveys in a sub-Himalayan territory well known for its Upper Pliocene fossiliferous deposits and named the Quranwala Zone. Since 2007, the team is investigating this formation in the Masol anticline and has collected four fossils with marks of butchery as well as numerous lithic artifacts. In this paper we show the first chopper extracted in stratigraphy from the deepest fossiliferous layer at more than 2.6 Ma as shown by the undisputable magnetostratigraphy, we describe the lithostratigraphy of the excavation, the techno-typology of the chopper and compare it with the collection of its locality and two other major paleonto-archaeological sites of Masol. The characteristics of this Masol lithic assemblage do not match those of the early Lower Pleistocene African Oldowan (2.55 Ma), but they are similar to those of the Chinese lithic industry of Longgupo (2.5 Ma). These activities open new perspectives regarding the phylogenetic and geographical origins of these Asian hominins as well as on their descendants, and justify the pursuit of surveys and test pits in the Quranwala zone.
... Surveying in the Oued Akerdeil from 1998 led to the discovery of more Lower Stone Age sites at El Beyyed, notably Yeslem I, II, and III (De Lumley et al. 2006), which have yielded handaxes and cleavers of extraordinarily large dimensions. These artifacts form a part of an assemblage that includes chopping tools, cores (mainly discoidal), and flakes, knapped predominantly from locally available quartzitic sandstone. ...
... Le matériel archéologique abonde (H. de Lumley et al. [37]). Dans la péninsule italienne, C. Peretto [45] fait remonter la présence de groupes humains à environ 1 Ma. ...
Article
Although the data are incomplete, the Acheulean seems to occupy the longest share of the prehistoric period of West Africa. Whereas some sites suggest the arrival of the first hominids beginning in the Early Pleistocene, the majority of the Acheulean sites show evidence of activity throughout almost the entirety of the Mid-Pleistocene. From the Sahel to tropical forests, numerous valleys in nearly every West African country have offered up lithic artifacts dated to the Acheulean. The available data from the primary regions that have been studied suggest a colonization of the coastal and forest zones, of the Senegal River Basin as well as the Falémé Valley, of Niger, the Adrar in Mauritania, the Tilemsi, the Volta, and Lake Chad. However, this idea is based primarily on the continuous geographic repartition of “Acheulean localities” defined in this article as the entire collection of areas in which only a few artifacts attributed to the Acheulean on the basis of typological criteria have been found. On the other hand, the “Acheulean sites,” which are very scarce, are defined here as places where excavations have taken place or as the area layout of significant collections. The repartition of Acheulean sites and localities marked by this geography bears witness to the adaptation of human groups to a great, mosaic-like diversity of environments.
Conference Paper
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The geographical sector of Tafilalt located on the north-Saharan margin is very interesting by its wealth of prehistoric sites (knapping areas, tumulus, engravings etc). Within the framework of a scientific and technical project of morocco-Italian cooperation, we have planned during year 2006 and 2007, several archaeological surveys and studies in south-eastern area of Morocco. An exhaustive inventory of the various sites was established with a preliminary study of the collected material. The zones inventoried during these two last years are very numerous (Hmar Lakhdad, Aferdou, Amane Oukider, etc), they correspond to very large areas where the local raw material is quite often exploited. The abundance of waste products and the small number of retouched tools suggest knapping areas. The typological and technological characteristics of the lithic material suggest the existence of a "Middle Palaeolithic stage". However, in the present state of our researches, it is difficult to say if these sites belong to Aterian or Mousterian cultures, given that a large number of retouched pieces as the side-scraper or the tanged pieces are significantly absent, because of the collecting by the nomads. The second constituent of this article is devoted to the problem of conservation of prehistoric and protohistoric sites. The more threatened are funerary monuments (tumulus) and painting and engraving symbolic representations. The degree of plundering added to the natural degradation, represent severe threats for this national heritage. Preventive measures must be considered immediately for a better safeguard. key words : Heritage, Conservation, Cartography, Tafilalt, South-East of Morocco.
Récentes découvertes de nouveaux gisements acheuléens en Adrar de Mauritanie
  • Biberson
P. Biberson, Récentes découvertes de nouveaux gisements acheuléens en Adrar de Mauritanie, Anthropol. (1969) 73.
La dénomination des objets de pierre taillée : matériaux pour un vocabulaire des préhistoriens de langue française
  • M N Brézillon
M.N. Brézillon, in: La dénomination des objets de pierre taillée : matériaux pour un vocabulaire des préhistoriens de langue française, CNRS, Paris, 1968, p. 411.
Découverte d'un gisement de vertébrés fossiles avec industrie acheuléenne près de Zouérate en Mauritanie
  • Y Coppens
  • R Gouzes
  • R Le Floch
  • M Paquet
Y. Coppens, R. Gouzes, R. Le Floch, M. Paquet, Découverte d'un gisement de vertébrés fossiles avec industrie acheuléenne près de Zouérate en Mauritanie, in: Actes du IVe congrès panafricain de Préhistoire, Dakar, Sénégal, 1967.
in: Y a-t-il du Paléolithique en Mauritanie ?, Fonds général GN, Le Mans
  • B Crova
B. Crova, in: Y a-t-il du Paléolithique en Mauritanie ?, Fonds général GN, Le Mans, 1913 (7 p.)
Les industries paléolithiques de la région d’El Beyyed-Tazazmout
  • Mauny
R. Mauny, Les industries paléolithiques de la région d'El Beyyed-Tazazmout, in: Actes du IVe congrès panafricain de Préhistoire, Léopoldville, Congo, 1959, 1962, pp. 179-193.
  • G Szumowski
  • L 'industrie En Schiste Aux Environs De Bamako
G. Szumowski, L'industrie en schiste aux environs de Bamako, Bull. Soc. Préhist. Fr. 54 (1957) 350-357.
Découverte d’un gisement de vertébrés fossiles avec industrie acheuléenne près de Zouérate en Mauritanie
  • Coppens