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Mohamed El Mehdi SAIDI * GENESE ET PROPAGATION DES CRUES EN MILIEU SUB-ARIDE : EXEMPLE DE L'OUED SOUSS (MAROC)

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RÉSUMÉ. - Le basin du Souss se situe dans une zone du Maroc sub-saharien où interfèrent une aridité accrue en été, une irrégularité importante du régime de l'oued et une grande variabilité spatio-temporelle des pluies. Les crues du Souss apparaissent en saison froide de façon brutale et sont en générale de courte durée. Leur violence et leur grande vitesse de propagation forment un trait marqué des crues en domaine aride et sub-aride. Mots clés : Souss, sub-aride, crue. ABSTRACT.- The Souss basin is situated in sub-saharan Morocco , whose characteristics are an extreme aridity in summer, an important irregularit y of river's regime and a great spatio-temporal variability of rains. The floods of oued Souss appear suddenly in the cold season and are commonly brief. Their violence and great speed of spreading are typical of floods in the arid and sub-arid zone.
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Bull. Assoc. Géogr. Franç., Paris, 1994 - 1
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Mohamed El Mehdi SAIDI *
GENESE ET PROPAGATION DES CRUES EN MILIEU SUB-ARIDE :
EXEMPLE DE L'OUED SOUSS (MAROC)
FLOOD’S GENESIS AND PROPAGATION IN SUB-ARID ENVIRONMENT AS EXEMPLIFIED BY
OUED SOUSS (MOROCCO)
RÉSUMÉ. – Le basin du Souss se situe dans une zone du Maroc sub-saharien où interfèrent une aridité
accrue en été, une irrégularité importante du régime de l’oued et une grande variabilité spatio-temporelle
des pluies. Les crues du Souss apparaissent en saison froide de façon brutale et sont en générale de courte
durée. Leur violence et leur grande vitesse de propagation forment un trait marqué des crues en domaine
aride et sub-aride.
Mots clés : Souss, sub-aride, crue.
ABSTRACT.- The Souss basin is situated in sub-saharan Morocco, whose characteristics are an
extreme aridity in summer, an important irregularity of river’s regime and a great spatio-temporal
variability of rains. The floods of oued Souss appear suddenly in the cold season and are commonly brief.
Their violence and great speed of spreading are typical of floods in the arid and sub-arid zone.
Key words: Souss, sub-arid, flood.
Le bassin de Souss est une zone géographique du sud-ouest marocain, sensiblement
comprise entre le 30ème et le 31ème parallèle nord, et autour du 9ème degré de longitude ouest
de Greenwich (fig.1). Le terme du Souss désigne une vaste région où l'on parle le dialecte
tachelhit, et qui comprend une plaine du même nom, le revers nord-occidental de l'Anti-Atlas et
les versants sud-occidentaux du Haut Atlas. Le bassin de Souss, vaste de 16 300 km², est
considéré par de nombreux auteurs comme le plus clairement individualisé du Maroc; sa plaine,
qui forme une sorte de triangle ouvert vers l'océan, est constituée de terrains récents isolés entre
deux massifs montagneux, dominent des terrains paléozoïques. Ce cadre montagneux
comprend :
- Au nord : la chaîne du Haut Atlas occidental, longue ligne de partage des eaux entre le bassin de
Souss et les sous-bassins du Tensift. Cette chaîne alpine culmine à 4167 m au jbel Toubkal.
- Au sud : le bombement anticlinal de l'Anti-Atlas occidental, vaste dorsale constituée
essentiellement de calcaires cambriens, et percée de nombreuses boutonnières précambriennes.
Les pointements culminent ici à une altitude de 2531 m.
- A l'est, une zone de liaison : le Siroua, bombement cristallin abondamment faillé, et recouvert
de coulées éruptives tertiaires.
Le climat du Souss est complexe, car il résulte de l'interférence de trois facteurs très
différents: un cadre montagneux élevé et fermé (sauf à l'ouest), la proximité de l'océan et une
latitude saharienne. L'influence saharienne se manifeste dans le bassin surtout vers le sud, et le
sud-est. Au nord, le Haut-Atlas forme une barrière pour les fronts froids qui se développent sur le
Maroc atlantique. De l'ouest, une brise de mer souffle vers le bassin, son influence est surtout
ressentie vers la zone côtière qui jouit d'un climat relativement doux et régulier. L’importance des
précipitations est extrêmement variable dans le temps et dans l'espace. La neige recouvre en hiver
* Doctorant à l’université de Paris IV Sorbonne, 1 allée des primevères, 92000 Nanterre.
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les versants du Haut-Atlas, au-dessus de 1800 m, ainsi que certains sommets de l'Anti-Atlas, mais
plus rarement que le Haut-Atlas et d'une manière éphémère.
Fig. 1. Le bassin de Souss, situation géographique
Le réseau hydrographique actuel dans le bassin de Souss (fig.2) dépend de nombreux
facteurs, notament de la violence des crues et l'abondance de l'alluvionement, le bassin est formé
de la juxtaposition de sous-bassins très différents, s'articulant en trois ensembles principaux : un
bassin amont se fermant à Aoulouz, les bassins haut-atlasiques où les pentes sont très fortes et les
bassins rive-gauche qui drainent avec difficulté le versant nord de l'Anti-Atlas.
Fig. 2. Le bassin de Souss, subdivisions et réseau hydrographique.
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Le profil en long du lit du Souss (fig.3), montre une croissance douce et régulière de la
pente d'aval en amont dans l'axe de la plaine: elle est de 0,1 % à 0,2 % jusqu'au confluent de
l'oued Issen, puis devient à peu près constante à 0,3 % sur une distance de 30 km, elle atteint 0,4
% à l'est de Taroudant et environ 1 % vers Aoulouz. Ces pentes peuvent cependant être très fortes
pour quelques affluents de la rive droite, où elles peuvent atteindre jusqu'à 50 % dans les premiers
kilomètres de l'oued Bousriouil par exemple.
Fig. 3. Profils en long du Souss et de ses principaux affluents.
Les débits et les hauteurs d'eau sont mesurés sur le Souss dans trois stations principales : à
Aoulouz, l'oued termine son cours montagneux et débouche en plaine, à Taroudant, à mi-
chemin entre Aoulouz et l'océan et à Aït Melloul à 10 km à l'amont de l'estuaire. Les débits sont
mesurés au moulinet. Le profil en travers du lit est relevé périodiquement. Chaque station est
équipée d'échelles de crues et de limnigraphes observés de manière continue. Des courbes de
tarage, périodiquement révisées en fonction des modifications survenues dans le lit de l'oued, ont
été dressées pour déterminer les débits correspondant aux hauteurs d'eau lues à l'échelle. L'oued
Souss ne coule véritablement que quelques semaines par an sur son cours en plaine, roulant des
eaux tumultueuses et rougeâtres.
Les séries des débits moyens journaliers et des débits instantanés dont on dispose,
commencent avec l'année hydrologique 1954-1955; ces données ont été fournies grâce à des
jaugeages plus ou moins réguliers pendant les crues, à la lecture des échelles et au dépouillement
des limnigraphes. Les données hydroclimatiques du bassin de Souss sont diverses et suffisantes
pour faciliter une étude des crues, et c'est à partir des débits moyens journaliers, que nous avons
cherché à repérer les épisodes intéressant de l'oued. Il existe de nombreux moyens statistiques, ou
qui relève simplement de l'expérience, qui permettent de fixer un seuil au dessus duquel on peut
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parler de crue. Et à partir d'un certain nombre de méthodes, et après l'observation des séquences
des débits moyens journaliers, nous avons placé le seuil de crue à un débit moyen de 100 m3/s,
cette limite nous paraît convenable, puisqu'elle n'a pas concerner un nombre trop élevé d'épisodes,
et nous a permis de cerner des phénomènes qui correspondraient véritablement à des phénomènes
d'exception. Le repérage de ces épisodes a permis d'inventorier à Aoulouz, 39 manifestations de
crues, 33 à Taroudant et 53 à Aït Melloul.
La crue dans l'année hydrologique :
Les crues du Souss à Aoulouz se concentrent exclusivement dans une période qui va du
mois de septembre au mois de d'avril, avec une prédilection marquée pour les mois de novembre
et janvier; la répartition mensuelle est assez variable bien que la saison chaude (mai, juin, juillet,
août) soit dépourvue d'événements de crue :
Mois Nombre
de crues Pourcentage
Septembre
2 5.1 %
Octobre 3 7.7 %
Novembre
9 23.1 %
Décembre 4 10.2 %
Janvier 9 23.1 %
Février 6 15.4 %
Mars 4 10.2 %
Avril 2 5.1 %
Les mois de novembre et janvier sont donc les mois les plus riches en épisodes de crues,
et ce sont aussi les mois les plus pluvieux à la station d'Aoulouz. Un inventaire similaire des
crues observées à Taroudant et Ait Melloul a donné les répartitions mensuelles suivantes :
* Taroudant :
Mois Nombre
de crues Pourcentage
Septembre
1 3 %
Octobre 3 9.1 %
Novembre
7 21.2 %
Décembre 6 18.2 %
Janvier 9 27.3 %
Février 4 12.1 %
Mars 1 3 %
Avril 2 6 %
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* Ait Melloul :
Mois Nombre
de crues Pourcentage
Septembre
3 5.7 %
Octobre 5 9.4 %
Novembre
11
20.7 %
Décembre 8 15.1 %
Janvier 9 17 %
Février 6 11.3 %
Mars 9 17 %
Avril 2 3.8 %
Fig. 4, 5, 6 : Répartitions des crues de l’oued Souss dans l’année hydrologique
Ces répartitions dans le temps des crues du Souss à différents niveaux du bassin-versant,
laissent penser que ce bassin, vaste de 16300 km², peut être subdivisé en plusieurs secteurs ou les
dangers de crues ne se manifestent pas partout au même mois ou à la même saison. Chaque
région pouvant avoir sa période de prédilection directement liée à son climat local. C'est le cas,
par exemple, des montagnes amont du Souss, dans la zone de liaison entre le haut et l'Anti-Atlas
(au jbel Siroua); dans cette zone, tous les records hydroclimatiques se situent entre novembre et
février : le maximum de pluie annuelle enregistrée à Aoulouz et à Askaoun s'abat à cette époque
de l'année, et le maximum de fréquence de crues à Aoulouz est observée en cette période de fin
d'automne et début d'hiver, cela d'autant plus que les crues du Souss sont uniquement d'origine
pluviale .
Ce vaste domaine d'amont d'Aoulouz est donc plutôt sensible aux crues d'hiver et de fin
d'automne : 72 % des crues qui y sont observées se sont perpétrées pendant cette période.
Un régime aussi solidement établi à l'amont, ne peut que se prolonger longuement tout au
long du cours moyen : à Taroudant, au milieu du bassin, la crue est un phénomène hivernal dans
58 % des cas, et novembre continue à voir se manifester 21 % des crues de l'année. Une
nouveauté cependant par rapport à Aoulouz : c'est la poussée de décembre : 18% contre 10%. La
saison des crues est ici plus concentrée et regroupée, alors qu'elle était scindée en deux périodes
de crues de fréquences élevées à Aoulouz. Cette période continue se distingue aussi nettement
dans la répartition mensuelle des pluies à Taroudant, à Talekjount, à Tafingoult et à toutes les
stations pluviométriques entre Aoulouz et Taroudant ou les mois de novembre à février totalisent
jusqu'a 70 % des pluies de l’année.
A l'aval du bassin, la situation se complique un peu, car l'oued Sous y intègre les
différents éléments hydroclimatiques de son cours et ceux propres à l'aval. C'est ainsi qu'on y
retrouve -mais dans des proportions moindres- les crues d'hiver et de fin d'automne du Souss
amont et moyen. Mais ici se dessine aussi et surtout une zone à crues de printemps : les
perturbations venant de l'ouest et du nord-ouest affectant largement ici le Haut-Atlas occidental,
faisant bénéficier le versant méridional d'un apport pluvial générateur sans difficulté d'écoulement
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considérable : aux mois de mars et avril , la station d'Issen pont, par exemple, enregistre une
moyenne de 75.2 mm soit 27 % des pluies annuelles , et à Agadir , 20 % de ces pluies s'abattent
pendant ces deux mois qui ne recevaient à Aoulouz que 14.9 % du total annuel et à Talekjount en
amont de Taroudant un taux de 16 % .
Les crues se produisent donc en aval de préférence aux mois de mars et avril (21% des cas
observés) bouclant ainsi la saison des crues dans le bassin de Souss qui est dépourvu de crues
d'été. Le climat dans les différents lieux du bassin ne permet pas le développement de
phénomènes orageux susceptibles de provoquer des poussées fortes et soudaines dans les faibles
ou nuls débits d'été.
Dans le secteur d'Ait Melloul donc, les crues se répartissent en général d'une façon plus
régulière sur 8 mois de l'année de septembre à avril avec quand même une période de grande
sensibilité d'octobre à mars, qui voit passer les crues du Souss amont et celles qui sont nées dans
la partie moyenne et qui sont parfois fortifiées par les crues venant d’amont. Enfin on observe
aussi à Ait Melloul des crues provoquées par les apports de l'oued Issen (le dernier grand affluent
du Souss) qui ont participé de façon active aux crues de mars et avril.
Mécanisme des crues
I - Vitesse de propagation des flots de crues :
Une crue peut être considérée comme une onde se propageant dans le cours d'eau. Comme
toute onde, elle sera caractérisée par une vitesse de propagation, une amplitude, une longueur et
un taux d'amortissement. La vitesse de propagation de l'onde de crue au long du cours principal,
et dans certaines mesures sur les affluents, est très variable. Pour un même secteur, elle varie
d'une crue à l'autre en fonction de la pente, du rayon hydraulique, des sinuosités du lit, de la
rugosité des berges ou des ouvrages humains. Elle varie aussi en fonction des conditions
hydrométéorologiques et parfois de l'action des riverains qui peuvent ou non, en dériver des
quantités d'eau plus ou moins considérables par leurs séguias.
Il semble possible d'obtenir les vitesses moyennes de propagation des crues du Souss en
divisant la distance Aoulouz- Taroudant (70 Km, en suivant le lit de l'oued avec ses sinuosités) ou
Taroudant-Ait Melloul (60 Km), respectivement par la durée séparant une pointe de crue à
Aoulouz du début de sa manifestation à Taroudant ; ou celle séparant les deux pointes à
Taroudant et à Ait Melloul.
Un tel calcul entre Aoulouz et Taroudant pourrait cependant se trouver faussé par deux
catégories de facteurs, comme l'a signalé R. Dijon (1968) : L'action des alluvions qui absorbent
et étalent les pointes de crues arrivant à Aoulouz, et Le rôle joué par les affluents du Souss à
l'aval d'Aoulouz dans la formation des pointes de crues observées à Taroudant.
Sur les tableaux IV et V, on classera les épisodes dont l'évolution pourrait nous renseigner
sur les temps et les vitesses de propagation des flots de crues :
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a - Entre Aoulouz et Taroudant :
Date de crue pointe à
Aoulouz pointe à
Taroudant temps de
propagation Vitesses
17-18 jan 1956 le 17 à 16 h le 18 à 1 h 9 h 7,77 km/h
20 dec 1963 0 h 8 h 8 h 8,75 km/h
13-14 nov 1967 le 13 à 23 h le 14 à 9 h 10 h 7 km/h
9-10 jan 1969 le 9 à 22 h le 10 à 12 h 14 h 5 km/h
4- 5 jan 1970 le 4 à 13 h le 4 à 21 h 8 h 8,75 km/h
28 jan 1979 8 h 14 h 6 h 11,6 km/h
17-18 mar 1980 le 17 à 6 h le 17 à 20 h 14 h 5 km/h
25-26 oct 1987 25 à 16h30 le 26 à 4 h 11 h 30 6,08 km/h
2- 3 nov 1987 le 2 à 16 h le 3 à 4 h 12 h 5,83 km/h
Tableau I : Vitesses de propagation des crues entre Aoulouz et Taroudant
b - Entre Taroudant et Ait Melloul :
Date de crue pointe à
Taroudant pointe à Aït
Melloul temps de
propagation Vitesses
27 dec 1961 12 h 15 h 3 h 20 km/h
20 dec 1963 8 h 14 h 6 h 10 km/h
3 fev 1965 12 h 18 h 6 h 10 km/h
14 nov 1967 9 h 14 h 5 h 12 km/h
4 jan 1970 21 h 24 h 3 h 20 km/h
5 fev 1976 4 h 7 h 30 3 h 30 17 km/h
27-29 sep 1976 le 28 à 16 h le 29 à 2 h 10 h 6 km/h
28 jan 1979 14 h 19 h 5 h 12 km/h
17-18 mar 1980 le 17 à 20 h le 18 à 4 h 8 h 7,5 km/h
25-26 oct 1987 le 26 à 4 h le 26 à 10h 6 h 10 km/h
Tableau II : Vitesses de propagation des crues entre Taroudant et Aït Melloul
A première vue , on constate qu'entre Aoulouz et Taroudant la progression des crues met
un peu plus de temps qu'entre Taroudant et Ait Melloul, vraisemblablement à cause de la
différence des distances, mais cette différence devrait théoriquement être compensée par une
pente un peu plus forte entre Aoulouz et Taroudant, sauf qu'il se trouve que les crues arrivant à
Aoulouz, sont souvent atténuées, à la fois dans leur volume et leur vitesse par les étendues
d'alluvions et les cônes de déjection qui s'étalent en aval d'Aoulouz. Le cône le plus puissant a fait
l'objet d'une étude détaillée par R.Dijon (1964) : "Au débouché des gorges d'Aoulouz, l'oued Sous
contourne par le nord un vaste cône de déjection d'une longueur de 12 Km environ, et dont la
largeur atteint 10 km. Au radier d'Aoulouz, le Souss a un débit pérenne ; on y observe chaque
année des crues importantes parfois violentes. Quelques kilomètres à l’aval, le cours du lit cesse
d'être pérenne ; les alluvions absorbent la totalité du débit ainsi que les crues de faible intensité."
Sur cette partie du Souss donc, les vitesses de propagation varient pour les neuf crues de
1,4 à 3,24 m/s avec une moyenne de 2 m/s soit 7,3 km/h qui devient en aval de Taroudant une
moyenne de 3,6 m/s ou 13 km/h.
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Il faut signaler que nous avons enregistré des décalages horaires entre les pointes de crues
à Aoulouz et à Taroudant allant jusqu'à 30 heures ou jusqu'à 10 heures entre Taroudant et Aït
Melloul, comme c'était le cas de la crue du 27 au 29 septembre 1976 dont la puissance était
moyenne et qui était étalée sur trois jours. Par contre nous avons observé de très fortes crues se
manifestant de manière presque simultanée et avec un déroulement presque identique à Aoulouz,
à Taroudant et à Ait Melloul. C'était le cas des crues du 16 février 1956; du 16 novembre 1983; et
du 10 novembre 1988 où les débits de pointe ont atteint respectivement 2000, 2200 et 1560 m3/s.
Ce sont les crues simultanées aux trois stations qui ont souvent eu des conséquences désastreuses
et ont causé de sérieux dégâts en aval du bassin -en coupant les routes et emportant les ponts et
lignes téléphoniques- car les systèmes d'alertes de crues installés en amont n’ont pas servi au bon
moment.
Les différentes vitesses de propagation des crues du Souss sont encore mieux mises en
relief par les illustrations graphiques, qui montrent l'évolution instantanée de la crue aux trois
niveaux du bassin quand les mesures y ont été effectuées. Les figures 7, 8 et 9 tentent de mettre
en lumière ces évolutions.
Fig. 7. La crue du Souss du 28 janvier 1979.
Fig. 8. La crue du Souss des 2 et 3 novembre 1987.
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Fig. 9. La crue du Souss des 25 et 26 octobre 1987.
II - Durées, temps de montée et types d'hydrogrammes de crues :
La durée des crues observées à Aoulouz de 1956 à 1990 varient de 6 h à 38 h (la durée la
plus fréquente est de 24 h); ces durées sont sans rapport direct visible avec le débit de pointe. La
période de décrue est généralement plus lente et prend souvent plusieurs heures à l'opposée du
temps de concentration et de montée des eaux qui est assez courte et dure dans la plupart des
crues 3 à 5 heures.
La durée des crues est généralement plus courte à Aoulouz qu'à Taroudant et Ait Melloul
(les moyennes respectives étant 20, 24 et 30 h). Les hydrogrammes observés en amont sont
parfois plus aigus traduisant des volumes d'eau mobilisés plus faibles qu'en aval. C'est l'image
que donne la crue du 25 et 26 octobre 1987 par exemple (fig. 9) qui montre des temps de montée
peu variables aux trois stations : Une heure à Aoulouz, 4 heures à Taroudant et 3 heures à Ait
Melloul. La décrue était aussi plus rapide à Aoulouzla crue a donc été brève et de très courte
durée (six heures), mais très violente (pointe à 1650 m3/s). A Taroudant, le temps de base devient
12 heures, puis 15 heures à Ait Melloul, la décrue a été la plus lente et a duré -elle seule- 12
heures. Cette station située en aval du Souss recevait les flots d'eau du bassin amont et de tous les
affluents au fur et à mesure de leur arrivée à Ait Melloul. Cette situation s'est répétée encore lors
de la crue du 20 décembre 1963 (fig. 10), où nous avons observé un hydrogramme très aigu et
pointu à Taroudant avec des courbes de montée et de décrue très raides traduisant une brièveté de
l'évènement, tandis qu'à Ait Melloul, on ne peut pas distinguer une pointe individualisée, et les
temps de montée et de décrue étaient beaucoup plus importants.
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Fig. 10. La crue du Souss du 20 décembre 1963.
Fig. 11. La crue du 3 février 1965 à la station d’Ait Melloul.
Fig. 12. La crue du Souss des 17 et 18 janvier 1956.
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En résumé, nous avons constaté que deux grands types d'hydrogrammes s'observent sur le bassin
de Souss :
- le premier, assez classique, très individualisé et monogénique est celui illustré par la crue du 3
février 1965 par exemple (fig. 11) qui montre toutes les caractéristiques d'un hydrogramme type :
unitaire, en cloche et dissymétrique, avec un temps de montée plus court que la durée de décrue
qui est suivie par un tarissement prolongé.
- le deuxième exemple d'hydrogramme des crues du Souss est représenté soit par des crues étalées
sur une longue période sans véritable pointe de crue comme l'épisode du 17-18 janvier 1956 (fig.
12); soit par des crues complexes à plusieurs pointes comme celles observées à Ait Melloul les 7
novembre 1966, 4-5 janvier 1970 et le 28 janvier 1979 (fig. 13). Au cours de ces épisodes de
crues, l'apport pluvial parvient en séries espacées, suite à l'alternance de plusieurs séquences
sèches et pluvieuses, en plus des décalages des arrivées des flots de crues des affluents, dont le
plus proche d'Ait Melloul (et sûrement le plus important), est l'oued Issen. Celui-ci contribuerait
donc en grande partie à dessiner le premier pic de l'hydrogramme; ensuite, des arrivées massives
des eaux du bassin moyen et amont peuvent facilement déclencher d’autres pointes sur
l'hydrogramme final à t Melloul sur lequel il serait difficile de lire et interpréter les
caractéristiques de la crue.
Fig. 13. Crues du Souss à la station d’Ait Melloul.
III- Classification génétique des crues du Souss :
L'évolution des crues de l'amont vers l'aval est fonction à la fois de la nature des
précipitations génératrices de ces crues et de l'organisation et de la hiérarchisation du réseau
hydrographique. De plus, cette évolution est très variable d'une crue à l'autre, selon la puissance et
la durée de celle-ci.
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Les crues du Souss apparaissent en général assez brusquement, et leur évolution vers l'aval est
assez variable, comme l'a dévoilé une analyse des crues des quatre dernières décennies. Cette
analyse a mis en lumière trois grands types de comportement des crues vers l'aval : les crues qui
grossissent, les crues qui s’aplatissent et les crues étalées d'amont en aval. Mais d’une façon
générale, on peut dire que d'Aoulouz à Ait Melloul, les débits n'augmentent de façon considérable
qu'en cas de pluies arrosant les différents secteurs et sous bassins du Souss. Mais si seul l'amont
du bassin est concerné, la crue qui en ressort a toutes les chances de s'affaiblir et de s'atténuer vers
l'aval. Il arrive parfois que des crues observées à Aoulouz ne s’enregistre pas à Taroudant ou à Ait
Melloul ; ou encore que des crues importantes à Taroudant n'ont pas été aussi impressionnantes à
Ait Melloul. Il y en a même quelques unes propres à l'aval du bassin. C'est pour cela qu'on va
essayer, dans le paragraphe suivant, de chercher l'origine géographique et météorologique des
différentes crues du Souss, et voir dans quelles proportions, les sous-bassins élémentaires
contribuent à dessiner les hydrogrammes observés à l’exutoire et comment la combinaison des
flots des divers affluents détermine sur la plaine des situations plus ou moins dangereuses.
Dans la série des crues du Souss dont on dispose (qui couvre une période de 35 ans), nous
avons relevé, aux trois niveaux hydrométriques, 24 épisodes de crues pour lesquelles nous avons
essayé de chercher l'origine géographique et le flux perturbé responsable. Ce travail est en partie
résumé sur le tableau suivant :
Débits de pointe (m3/s)
Date Aoulouz Taroudant Ait Melloul Type de crue
17-18 jan 1956 1216 587 432 Crue du Souss amont
29-30 déc 1962 100 404 969 Crue du Haut Atlas occidental
2-3 janvier 1963 300 467 1156 Crue généralisée
7 février 1963 403 2000 1700 Crue généralisée
20-21 déc 1963 180 956 1093 Crue du Haut Atlas occidental
3- 4 février 1965
615 331 1450 Crue généralisée
7 novembre 1966
100 96 680 Crue du Haut Atlas occidental
13-14 nov 1967 1068 1915 2200 Crue généralisée
10 janvier 1969 412 357 710 Crue généralisée
4-5 janvier 1970 1260 502 1400 Crue généralisée
12-13 avril 1971 - 174 317 Crue Généralisée
25 mars 1974 27 20 1150 Crue du Haut Atlas occidental
9 février 1975 51 100 280 Crue généralisée
5 février 1976 12 334 435 Crue du Haut Atlas occidental
27-29 sep 1976 735 434 262 Crue du Souss amont
28 janvier 1979 1365 1850 1650 Crue généralisée
16 octobre 1979 54 43 350 Crue du Haut Atlas occidental
17-18 mar 1980 133 196 310 Crue généralisée
16 nov 1983 730 2200 1370 Crue généralisée
07 janvier 1985 378 1620 978 Crue généralisée
1 mars 1986 88 420 720 Crue du Haut Atlas occidental
25-26 oct 1987 1650 1519 940 Crue généralisée
2- 3 nov 1987 1100 1500 1885 Crue généralisée
10 nov 1988 516 840 1561 Crue généralisée
Tableau III : Classification génétique des crues du Souss
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Trois grandes classes génétiques de crues se dégagent, et sur les 24 crues du Souss : 7 sont des
crues du versant haut atlasique occidental et du Souss moyen, 2 sont des crues du Souss amont
(zone de liaison Haut Atlas - Anti Atlas) et 15 sont des crues mixtes généralisées .
1 - Les crues en provenance du Haut-Atlas occidental :
Ce sont des crues observées uniquement à Ait Melloul, parfois aussi à Taroudant. Elles
résultent de perturbations venant de l'ouest et du nord-ouest et qui contournent l'anticyclone des
Açores, en dessinant un front froid NE-SW arrosant le vaste bassin d'Issen et les hauts versants
nord de Taroudant.
Le premier exemple est celui du 7 novembre 1966 dont le débit maximum de pointe
atteignant 680 m3/s a été enregistré à Ait Melloul. Le débit moyen journalier y était de 345 m3/s
alors qu'il était à Aoulouz de 89 m3/s et seulement 65 m3/s à Taroudant. La pluie responsable est
tombée les 6 et 7 novembre suite à un flux perturbé du Nord-Ouest déversant plusieurs dizaines
de millimètres de pluies sur l'ensemble du Haut Atlas occidental et augmentant les flots d'eau
provenant des affluents atlasiques. C'est ainsi que nous avons mesuré pour le seul affluent d'Issen,
le 7 novembre, un débit moyen journalier de 147 m3/s. Quant aux pluies abattues sur ce secteur
du Souss, elles sont enregistrées par les stations d'Agadir, d'Ain Tiziouine, d'Ikakern et d'Ain
Asmama. Elles ont totalisé, les 6 et 7 novembre, respectivement 122, 124, 140 et 150 mm, alors
que nous avons enregistré à Taroudant 68 mm et seulement 28 à Aoulouz. Les données d'autres
stations nous ont permis de dresser une carte schématique d'isohyètes de ces deux jours (fig. 14)
afin de mieux mettre en relief la concentration spatiale du corps pluvieux : on y lit aisément que
le haut bassin d'Issen et les hautes montagnes environnantes ont été la cible d'importantes chutes
d'eau qui se transforment ici facilement en écoulement à cause des fortes pentes, et de
l'imperméabilité relative de la lithologie dominante, formée essentiellement de marnes, de
schistes et de grès.
Fig. 14. Carte schématique des isohyètes des 6 et 7 novembre 1966.
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2 - Les crues du Souss amont :
Ce sont les crues qui prennent leur naissance exclusivement au fond du bassin du Souss,
dans les montagnes de la zone de liaison de l'Anti-Atlas et du Haut-Atlas, et sur les hauts versants
du Toubkal (4167 m). Ces crues s'aplatissent toujours vers l'aval par manque d'alimentation
suffisante par les affluents, et par d'éventuelles infiltrations et évapotranspiration. Les crues
d'amont résultent de la descente d'une perturbation du nord, qui passe au-delà de la barrière que
forme la chaîne atlasique, après avoir déversé une partie de son contenu hydrique sur le versant
nord, pour libérer le reste sur le versant sud (bassin de Tifnoute) et sur les versants du Siroua.
Nous avons repéré deux crues de ce type à la station d'Aoulouz. La plus importante étant
celle du 27 et 28 septembre 1976, qui est une des très rares crues de fin de saison chaude. Des
averses importantes ont arrosé le Souss amont les 26, 27 et 28 septembre, enregistrant, à Aoulouz,
des totaux journaliers respectivement de 31, 40 et 34 mm. A Taroudant et à Agadir, les hauteurs
de pluies étaient très faibles et négligeables, ce qui prouve la concentration du corps pluvieux en
amont du bassin : à Taroudant le pluviographe a enregistré pendant tous les trois jours 22 mm et
seulement 5 mm à Agadir. Les zones à pluviosité importante au bassin d'Aoulouz sont toujours
celles des très hautes montagnes ou l'altitude dépasse 2000 m. Ces zones reçoivent des vents
pluvieux qui apportent sur ce secteur d'importantes chutes d'eau par le simple effet orographique.
Ce sont ces zones qui font accroître les moyennes mensuelles et annuelles des précipitations du
bassin du Souss à Aoulouz.
Les pluies du 26, 27 et 28 septembre, ont largement élevé les hauteurs d'eau lues à
l'échelle limnimétrique de la station d'Aoulouz, et ont maintenu un débit moyen journalier
important les 27, 28 et 29 septembre. Le débit de pointe atteignait 735 m3/s. Puis la crue s'est
affaiblie vers Taroudant, où le maximum instantané passe à 430 m3/s. L'aplatissement s’est
prolongé à Ait Melloul le débit de pointe était de l'ordre de 262 m3/s. L'aplatissement paraît
bien être une caractéristique générale des crues en provenance du Souss amont : les pluies
responsables sont souvent des pluies orographiques, qui se transforment assez vite en débits en ce
milieu montagnard.
3 - Les crues mixtes généralisées :
Ce sont les crues provoquées par l'ensemble des rivières. Elles sont les plus fréquentes
dans le Souss car, souvent quand le bassin est concerné par des perturbations du front polaire,
toute la chaîne atlasique forme une barrière à des masses d'air qui déversent leur contenu hydrique
sur les versants des montagnes et sur les plaines. Cette situation est réalisée lorsque le front
polaire descend vers les basses latitudes sur l'Atlantique et sur l'Europe occidentale et
méridionale, à mesure du renforcement de l'anticyclone sibérien. Plusieurs familles de
perturbations traversent alors le Maroc et arrivent jusqu'au bassin du Souss en lui apportant
d'importantes précipitations réparties sur ses divers secteurs. Mais ces perturbations peuvent aussi
venir de l'océan et balayer le bassin-versant de l’ouest à l’est, comme on va le voir dans l'exemple
de la crue du 10 novembre 1988.
Les crues généralisées peuvent parfois se déclencher simultanément aux trois stations,
mais elles grossissent le plus souvent vers l'aval à cause de la participation de la totalité ou la
quasi totalité des rivières à une même crue. Se produisent alors sur le cours inférieur, des ondes
qui, par leur volume, peuvent compter parmi les plus puissantes dont le Souss soit capable.
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* Crue du 10 novembre 1988 :
Cette crue doit son origine à un flux perturbé provenant de l'ouest, du large de
l'Atlantique, qui a pu traverser le bassin les 8, 9 et 10 novembre en le balayant de l'ouest à l'est
commençant donc par arroser la partie aval du bassin, puis la progression du corps pluvieux s'est
faite lentement jusqu'aux pentes du Siroua (fig. 15) : "Le ciel a été nuageux. Des précipitations
faibles à modérées ont intéressé la Chaouia, le Moyen-Atlas et le Tadla. Toutefois, des
précipitations fortes et parfois orageuses, ont été notées sur le Haouz, le Souss et les reliefs des
Haut et Anti-Atlas."(Météo. nationale)
Fig. 15. Situation météorologique générale le 10 novembre 1988.
C'est à Agadir, on a commencé à enregistrer les premières chutes d'eau de ces masses
d'air. Le 8 novembre, le pluviomètre a totalisé 4 mm, et puis plus profondément dans la vallée,
nous n’avons trouvé que 2 mm à Taroudant, puis 0,2 mm à Aoulouz et pas de précipitations du
tout à Askaoun. Le lendemain, le maximum hydrique du corps pluvieux s'est trouvé centré sur
Agadir, qui a reçu 80 mm de pluies ce 9 novembre, dont 75 % à partir de 16 h. La progression de
ce corps nuageux vers l'est a donné ce jour à Taroudant70 mm, à Aoulouz 60,5 mm et à Askaoun
41 mm ; puis le 10 novembre, le noyau de la perturbation est arrivé à l'est du bassin, et le
maximum de chutes d'eau a été enregistré ce jour à Askaoun avec 90 mm de pluies. Cette
hauteur s’est affaiblie vers l'aval, avec 19,5 mm à Aoulouz, 12 mm à Taroudant et 10 mm à
Agadir.
Il est normal, dans ce cas de progression de pluie d'aval en amont, de voir, pas comme à
l'accoutumé, le premier pic des hydrogrammes de crues se produire à la station d'Ait Melloul, et
puis après survient celui de Taroudant et finalement celui d'Aoulouz, mais à une ou deux heures
d'intervalle seulement (fig. 16). Ce cas de figure est très peu fréquent sur le bassin versant du
Souss dont les crues s'annoncent le plus souvent en premier lieu à Aoulouz, puis à Taroudant et
enfin à Ait Melloul.
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Fig. 16. Crue du Souss du 10 novembre 1988.
Conclusion :
De cette étude des crues du Souss, nous retiendrons, en conclusion, les trois caractères
essentiels suivants : leur fréquence relativement importante, la faible diversité de leur origine, et
leur puissance excessive par rapport au module moyen annuel.
* En ce qui concerne la fréquence, nous avons constaté que les crues dont la pointe atteint
au moins 300 m3/s (qui correspond déjà à 50 fois le module à Aoulouz) se produisent en
moyenne chaque année, et que même des crues supérieures à 1000 m3/s surviennent tous les cinq
ans à Ait Melloul. Cette fréquence relativement importante des crues est vraisemblablement due à
la très importante superficie drainée par l'oued Souss et ses nombreux affluents (16300 Km²), et à
la faible perméabilité de la majorité des terrains du bassin qui peut donner des temps de réponse
aux averses assez courts. Plusieurs crues du Souss se sont déclenchées sur un fond d'oued sec au
départ, et il n'a fallu qu'une séquence de deux ou trois jours (parfois une seule averse), pour
amorcer la propagation d'une importante vague d'eau dans le lit du Souss, qui peut redevenir sec
après le passage de la crue.
* Concernant l'origine des crues du Souss, nous avons constaté que celles qui n'étaient pas
d'origine mixte, ont pris leur naissance soit en amont du bassin (sous-bassin amont d'Aoulouz),
soit sur les sous-bassins haut atlasiques. Cette faible diversité de l'origine géographique des crues,
nous paraît relativement curieuse pour une superficie du bassin aussi vaste que celle du Souss.
Mais il faut peut-être en chercher l'explication dans le fait que tout le domaine anti-atlasique ne
participe pas aussi massivement que le Haut Atlas dans la genèse et l'augmentation des flots du
collecteur principal. Si les affluents rive gauche ne parviennent que rarement à joindre l'oued
Souss pendant les crues comme ceux du Haut Atlas, la cause en est principalement, à part une
pluviométrie et des reliefs moins élevés que dans le Haut-Atlas, dans la prédominance des
terrains calcaires très perméables dans l'Anti-Atlas et des terrains schisteux ou marneux peu
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perméables dans le Haut-Atlas. Il en résulte une grande différence de ruissellement. Ceci s’ajoute
à la longueur du trajet en plaine, c'est à dire sur des terrains relativement perméables, plus long
sur la rive gauche que sur la rive droite. C'est pour toutes ces raisons que les auteurs considèrent
que dans le bassin du Souss, le Haut-Atlas est le pourvoyeur en eaux de surface, alors que l'Anti-
Atlas est le pourvoyeur en eaux souterraines.
* Nous avons remarqué enfin que la puissance des crues et les volumes d'eau mobilisés
sont très importants pour un cours d'eau dont le module annuel varie, aux trois stations de
jaugeage, de 3 à 10 m3/s. Cette violence est remarquable sur les très grands bassins versants des
milieux arides et semi-arides, les crues sont le plus souvent caractérisées par une montée
brutale des eaux torrentielles avec des vitesses rapides, mais surtout par une violence et des
grandes masses d'eaux mobilisées.
REMERCIEMENTS
Il m’est agréable d’exprimer ma profonde gratitude à Mr J.R. Vanney qui a suivi la réalisation de cet article, ainsi
qu’à Mr F. Joly qui a procédé à sa relecture et à sa correction. Qu’ils trouvent ici l’expression de ma grande
reconnaissance.
REFERENCES BIBILIOGRAPHIQUES
ANONYME, 1986.- Note sur la crue du 28 février 1986 de l’oued Souss et ses affluents. Note interne de la Direction
Régionale de l’Hydraulique d’Agadir, Maroc, 8 p.
BILLON B., 1977.- Oued Souss à Ait Melloul : courbes de tarage des hautes eaux et évaluation de la crue
centennale. Note interne de la Direction Générale de l’Hydraulique, Ministère de l’équipement, Maroc. 20 p.
COMBES M., ELHEBIL A., 1977.- Vallées du Souss. In Ressources en eau du Maroc. T3 : Domaines atlasiques et
sud-atlasiques. Notes et mém. du serv. géol. marocain. n° 231, pp. 169-201.
DAVY L., 1976.- L’Ebre, étude hydrologique. Thèse d’état, Université de Montpellier III, 803 p.
DIJON R., 1968.- Contribution à l'étude hydrogéologique et à l'inventaire des ressources en eaux de la vallée du
Souss. Thèse d'état, Montpellier. Notes & Mém. Serv. Géol. Maroc n°214, 292 p.
LOUP J., 1960.- L'oum-Er-Rebia : Contribution à l'étude hydrologique d'un fleuve marocain. Editions de l'institut
scientifique chérifien, Série Géol. & Géogr. Phys. Rabat, n°9. Maroc, 252 p.
PARDE M., 1961.- Sur la puissance des crues en diverses parties du monde. Geographica Ano VIII, 1961, Zaragoza,
Espagne, 296 p.
REMENIERAS G., 1986.- L'hydrologie de l'ingénieur. Ed. Eyrolles. Paris, 456 p.
ROCHE M., 1963.- Hydrologie de surface. Ed. Gauthier-Villard. Paris, 430 p.
... temporelle des précipitations et une irrégularité relative des écoulements superficiels des oueds(Saidi, 1994).Le rôle de la montagne est déterminant en raison de son orientation NE-SW. Les perturbations du secteur Sud à SW, engendrées par des masses d"air tropicales, affectent surtout les façades Sud et de SW de la zone. ...
Thesis
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We present here the quaternary morphosedimentary evolution of the catchment of Ourika (High Atlas of Marrakech), through a multidisciplinary study which includes an analysis of geomorphological evidence from the river basin and morphometric analysis of its filling Pleistocene lithostratigraphic (river terraces, debris flows, slope deposits, ...). The study revealed that factors intrinsic to the system (morphology and lithology of the basins) and extrinsic (climate and tectonics) share control of this development, but the weight of each factor differs from the upstream and downstream of the basin. In the upstream, while the vertical movement in relation to the activity of the fault of Tizi N'Test predominate, lithological factors influencing differential erosion of reliefs control the intermediate and downstream parts of the catchment area of Ourika. During the Quaternary, the basin is characterized by periods of widespread incision interrupted by brief phases of sediment aggradation favored by a dry climate. In the present-day, the fluvial incision continues in the watershed. Many types of land movement are observed, they depend on the lithology and slope of the reliefs: landslides in areas with friable lithologies (silts Triassic), rockfall along the slopes incised by the river of Ourika and rock slope failures on the slopes of the sandstone plateaus and at the Precambrian-resistant cornices. The map of susceptibility to landslide hazard, using the heuristic method, indicates that the area of the sandstone plateaus is the most unstable, while the area subatlasique is more stable. Finally, we determine the characteristics of flash floods that characterize the basin, their location in space and time, and the factors involved in their activation. Keywords : Geomorphometry, Pleistocene Formations, Tectonics, Hazard, Quaternary Watershed Ourika, High Atlas of Marrakech.
... The surface water potential of the Souss- Massa region is estimated to be 668 mm 3 /year. The eight existing large dams provide 364 mm 3 /year unlike the small and hillside existing dams that produce only 15 mm 3 /year [44][45][46] (Fig. 6). A. Elmouden et al. ...
Chapter
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Siltation of 26 large and small dams, spatially distributed in the Souss–Massa basin, has been investigated. The disparity observed in the reservoir’s silting reflects the variability of each watershed’s physical parameters that control the water erosion. These parameters include in particular lithology, topography, climate, vegetation, hydrology, and human actions. The hardness of the water erosion quantification due to the lack of data and variability of climate in the region pushes many researchers to suggest the deduction of the watershed’s specific degradation from the annual siltation stored in reservoirs. This approach enables us to characterize the erosion phenomenon exerted in the basin. In our study area, the most eroded areas are (1) the western High Atlas with alpine orogeny, tectonically unstable, marl lithology, and meandering rivers and (2) areas of high altitudes where igneous rock alteration offers an arena easily carted by bed load transport favored by steep slopes. In contrast, the least eroded areas are (1) the Anti-Atlas watersheds with Pan-African orogeny, tectonically stable with low steepness of terrain slopes, (2) areas of plains, and (3) watersheds with successful management practices as stone bands. This distribution is consistent with the results of previous studies by modern methods that are partial and localized. So, when the high erosion risk areas are assessed in a specific region, this kind of study allows us to indicate the areas which need the management practice in the aim to reduce erosion and maybe to select the suitable sites for large and small dams.
... The city of Agadir is not an exception despite its geographical position as a southern city (30 ° 25' N, 9 ° 36' W) in the foot of the High Atlas Mountains, which represent a barrier to the cold North Atlantic front. Moreover, Agadir is located in the Souss Valley, which is open onto the Atlantic Ocean (Saidi, 1994). It belongs to the semiarid area where the annual normal rainfall average does not exceed 236mm. ...
Article
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p> In November 2014, the central and southern Morocco have experienced extreme rainfall reached 287 mm and exceeded 240 mm on the last ten days of that same month .In Agadir city the annual average precipitations is 236 mm. Through reading and analysis of a long chain of Agadir station climate data (100 years), it becomes clear that the exceptional rainfall, which resulted in catastrophic damage with colossal human as well as material losses, is by no means an isolated case. In fact, the region had experienced similar or greater amounts of rainfall before. If Agadir was not significantly damaged by the floods on 28 November 2014, compared to the nearby towns such as Ait Melloul, Tiznit and Sidi Ifni, it is because of the preventive measures taken to protect the city against such hazards, especially after the floods that the city of Agadir witnessed in December 2010. In this respect, we should especially mention the planning of drainage basins facing the city by building hilly dams and water disposal canals. International Journal of Environment Vol.5(3) 2016, pp.11-30</p
... Plusieurs auteurs (Saidi, 1994) considèrent que le Haut-Atlas occidental est le pourvoyeur en eaux de surface pour la plaine vu la nature imperméable des terrains en affleurement (Schistes, marnes et argiles). Les ressources en eau s'y chiffrent à 370 mm 3 /an dont 65 à 75 mm 3 /an sont consommés localement. ...
Article
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Determination of the origin of recharge of the unconfined aquifer in the right side of the Souss wadi between Agadir and Taroudant (South-west of Morocco) was based on the use of hydrochemical and isotopic analysis of groundwater, surface water and springs of the contact zone between the High-Atlas Chain and the Souss plain. The correspondence in the space evolution of the various chemical elements of evaporitic origin (SO42-, Cl-, Sr2+) in groundwater, piedmont springs, and surface water reveals the existence of recharge water from the adjacent High-Atlas Chain. The various recharge modes of the different aquifers (High Atlas and Souss plain) determined by isotopic analysis, shows that the source of groundwater for the unconfined Souss aquifer seems to be composite between a direct infiltration on the High-Atlas tributaries and a remote recharge from the bordering High Atlas aquifers.
... Plusieurs auteurs (Saidi, 1994) considèrent que le Haut-Atlas occidental est le pourvoyeur en eaux de surface pour la plaine vu la nature imperméable des terrains en affleurement (Schistes, marnes et argiles). Les ressources en eau s'y chiffrent à 370 mm 3 /an dont 65 à 75 mm 3 /an sont consommés localement. ...
Article
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RÉSUMÉ La détermination de l'origine des apports d'eau pour la nappe phréatique de la rive droite de l'oued Souss entre Agadir et Taroudant (Sud-Ouest du Maroc) s'est basée sur l'utilisation des analyses hydro-chimiques et isotopiques de la nappe, des eaux de surface et des sources de contact entre la chaîne du Haut-Atlas et la plaine du Souss. La correspondance dans l'évolution spatiale des différents éléments chimiques d'origine évaporitique (SO 4 2-, Cl -, Sr 2+) des eaux de la nappe phréatique, des sources de piémont, et des eaux de surface a permis de mettre en évidence l'existence d'une recharge d'eau de la nappe à partir de la chaîne haut-atlasique adjacente. L'analyse du mode d'alimentation des différents aquifères (Haut Atlas et plaine du Souss) à partir des analyses isotopiques, montre que l'alimentation de la nappe du Souss à partir du Haut-Atlas semble être composite entre une infiltration directe au niveau des lits des affluents haut-atlasiques, et une alimenta-tion lointaine à partir des nappes bordières du Haut Atlas. ABSTRACT Determination of the origin of recharge of the unconfined aquifer in the right side of the Souss wadi between Agadir and Taroudant (South-west of Morocco) was based on the use of hydrochemical and isotopic analysis of groundwater, surface water and springs of the contact zone between the High-Atlas Chain and the Souss plain. The correspondence in the space evolution of the various chemical elements of evaporitic origin (SO 4 2-, Cl -, Sr 2+) in groundwater, piedmont springs, and surface water reveals the existence of recharge water from the adjacent High-Atlas Chain. The various recharge modes of the different aquifers (High Atlas and Souss plain) determined by iso-topic analysis, shows that the source of groundwater for the unconfined Souss aquifer seems to be com-posite between a direct infiltration on the High-Atlas tributaries and a remote recharge from the bordering High Atlas aquifers.
... Les formations sont constituées (1) d'un matériel paléozoïque au niveau du massif central du Haut Atlas, formé de schistes, de gneiss, de quartzites ou de granites, d'andesites et de rhyolites (De Koning, 1957; Petit, 1976; Pearson et al., 1977; Saber, 1989 et Errami et al., 2002), (2) d'un matériel triasique au couloir d'Argana; formé d'un complexe détritique, tantôt argilo-marneux, tantôt gréseux (Tixeront, 1973; Dutuit, 1976; Medina et al., 2001), renfermant du gypse et du sel gemme (Combe & Elhebil, 1977), (3) d'un matériel Jurassique, dans les montagnes des Ida Ou Tanane, constitué de calcaires dolomitiques liasiques riches en gypse (Daoudi, 1991), de calcaires du complexe Callovien-Rauracien- Séquanien et de calcaires dolomitiques du jurassique terminal (Laville & Piqué, 1991), (4) et des formations crétacées et éocènes formées essentiellement de marnes et de calcaires riches en gypse (Ambroggi, 1963; Amrhar, 1995). Plusieurs auteurs (Saidi, 1994) considèrent que le Haut-Atlas occidental est le pourvoyeur en eaux de surface pour la plaine vu la nature imperméable des terrains en affleurement (Schistes, marnes et argiles). Les ressources en eau s'y chiffrent à 370 Mm 3 /an dont 65 à 75 Mm 3 /an sont consommés localement. ...
Article
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Determination of the origin of recharge of the unconfined aquifer in the right side of the Souss wadi between Agadir and Taroudant (South-western of Morocco) was based on the use of hydrochemical and isotopic analysis of groundwater, surface water and springs of the contact zone between the High-Atlas Chain and the Souss plain. The correspondence in the space evolution of the various chemical elements of evaporitic origin (SO<sub>4</sub><sup>2-</sup>, Cl<sup>-</sup>, Sr<sup>2+</sup>) in groundwater, piedmont springs, and surface water reveals the existence of recharge water from the adjacent High-Atlas Chain. The various recharge modes of the different aquifers (High Atlas and Souss plain) determined by isotopic analysis, shows that the source of groundwater for the unconfined Souss aquifer seems to be composite between a direct infiltration on the High-Atlas tributaries and a remote recharge from the bordering High Atlas aquifers. La determinación del origen de los aportes de agua de la capa freática de la ribera derecha del rio Souss entre Agadir y Taroudant (Suroeste de Marruecos) se ha basado en la hidroquímica y el análisis isotópico de las aguas subterráneas, aguas superficiales y manantiales de la zona de contacto entre el Alto Atlas y la llanura de Souss. La correspondencia en la evolución espacial de los diferentes elementos químicos de origen evaporítico (SO<sub>4</sub><sup>2-</sup>, Cl<sup>-</sup>, Sr<sup>2+</sup>) en las aguas subterráneas, manantiales de pie de monte y aguas superficiales, revela la existencia de una recarga de agua procedente de la cadena del Alto Atlas. El análisis de los modos de recarga de los diferentes acuíferos (Alto Atlas y llanura de Souss) determinado por análisis isotópico, demuestra que la alimentación de la capa freática de Souss a partir del Alto Atlas parece ser mixta, compuesta por una infiltración directa de los afluentes del Alto Atlas y una alimentación lejana desde los acuiferos que limitan con el borde del Alto Atlas.
Article
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Résumé : Le bassin versant d’Ouarzazate constitue la partie ouest du bassin de l’Oued Draa. Il se situe dans le versant sud du Haut Atlas central et couvre une superficie d’environ 3.837 km2. Les altitudes se répartissent d’une façon inégale et les plus élevées atteignent 3.912 m, tandis-que les plus basses se limitent à 1.090 m près du lac du barrage El Mansour Eddahbi. La distribution des précipitations annuelles suit la répartition des altitudes et se situe entre 120 mm en plaine et 270 mm en montagne. Du point de vue géologique, la lithologie est diversifiée et les terrains vont du Précambrien jusqu’au Quaternaire. Ces formations se caractérisent par leur faible perméabilité, ce qui augmente le coefficient de l’écoulement superficiel. Malgré la rareté des précipitations, ce bassin connait de temps à autre des inondations violentes et dévastatrices. La population, par ses activités diverses, contribue à la formation et à l’accélération des débits des crues. Le risque des inondations s’accentue au niveau de Tassoumaat, qui détruisent parfois les biens fonciers des populations et les infrastructures.
Thesis
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"Lille-thèses, ISSN, 0294-1767"--Fiche header. Thesis (doctoral)--Université de Paris-Sorbonne, Paris IV, 1994. Microfiche.
Article
Thèse Sc. nat. Montpellier. 1968. CNRS AO 2165. Article principal recouvrant en partie la thèse, extr. de Terres et eaux, vol. XXI, No 55, pp. 46-70.
-Contribution à l'étude hydrogéologique et à l'inventaire des ressources en eaux de la vallée du Souss
DIJON R., 1968.-Contribution à l'étude hydrogéologique et à l'inventaire des ressources en eaux de la vallée du Souss. Thèse d'état, Montpellier. Notes & Mém. Serv. Géol. Maroc n°214, 292 p.
Sur la puissance des crues en diverses parties du monde
  • Parde M
PARDE M., 1961.-Sur la puissance des crues en diverses parties du monde. Geographica Ano VIII, 1961, Zaragoza, Espagne, 296 p.
Note sur la crue du 28 février 1986 de l'oued Souss et ses affluents. Note interne de la Direction Régionale de l'Hydraulique d'Agadir, Maroc
ANONYME, 1986.-Note sur la crue du 28 février 1986 de l'oued Souss et ses affluents. Note interne de la Direction Régionale de l'Hydraulique d'Agadir, Maroc, 8 p.
-L'oum-Er-Rebia : Contribution à l'étude hydrologique d'un fleuve marocain. Editions de l'institut scientifique chérifien
LOUP J., 1960.-L'oum-Er-Rebia : Contribution à l'étude hydrologique d'un fleuve marocain. Editions de l'institut scientifique chérifien, Série Géol. & Géogr. Phys. Rabat, n°9. Maroc, 252 p.
Oued Souss à Ait Melloul : courbes de tarage des hautes eaux et évaluation de la crue centennale. Note interne de la Direction Générale de l'Hydraulique, Ministère de l'équipement, Maroc
  • Billon B
BILLON B., 1977.-Oued Souss à Ait Melloul : courbes de tarage des hautes eaux et évaluation de la crue centennale. Note interne de la Direction Générale de l'Hydraulique, Ministère de l'équipement, Maroc. 20 p.
L'oum-Er-Rebia : Contribution à l'étude hydrologique d'un fleuve marocain. Editions de l'institut scientifique chérifien, Série Géol. & Géogr. Phys. Rabat, n°9. Maroc
  • J Loup
LOUP J., 1960.-L'oum-Er-Rebia : Contribution à l'étude hydrologique d'un fleuve marocain. Editions de l'institut scientifique chérifien, Série Géol. & Géogr. Phys. Rabat, n°9. Maroc, 252 p.