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L’épopée de l’holographie

Authors:
2]Discipline
I
l y a une trentaine d’années, les expo-
sitions d’hologrammes attiraient des
centaines de milliers de visiteurs dans
les grandes villes du monde entier. Le
public découvrait avec stupeur des ima-
ges tridimensionnelles au réalisme éton-
nant. La culture populaire célèbrait
l’holographie – et la célèbre toujours– au
travers de la science-fiction. Les entrepre-
neurs lui prédisaient des applications dans
les domaines de l’art, de la photographie
et de la télévision.
Aujourd’hui, l’holographie s’est muée
en une technique fertile, occupant une place
importante dans la science moderne et dans
notre quotidien: elle est par exemple utili-
sée dans les icônes de cartes de crédit. Mais
en se généralisant, elle a perdu une partie
de son pouvoir de séduction. Autrefois
emblème du futurisme, elle peut sembler
dépassée à l’heure de la télévision en
trois dimensions –bien que celle-ci n’offre
pas une aussi bonne possibilité de voir
l’image depuis différents points de vue. En
outre, d’autres techniques de créations
d’images en relief lui sont rattachées à
tort, ce qui entretient une certaine confu-
sion sur sa nature et ses possibilités exac-
tes. Nous verrons que toutes ces techniques
sont fondés sur des principes distincts.
L’histoire de l’holographie, au croise-
ment de disciplines aussi différentes que
l’art et l’électronique, illustre l’une des plus
grandes réussites scientifiques et techno-
logiques des deux dernières générations.
Elle met aussi en évidence les déceptions
liées à une vision trop optimiste du pro-
grès. Enfin, elle renseigne sur les facteurs
culturels qui influencent les avancées scien-
tifiques et le changement technologique.
Entrons donc dans cette histoire.
L’optique revisitée
À la fin de la Seconde Guerre mondiale,
l’optique est devenue un domaine de l’in-
génierie sophistiqué, mais routinier. L’op-
tique géométrique, utilisée pour la
conception de nombreux dispositifs, est au
cœur d’industries nationales importantes,
qui ont profité des demandes liées à la
guerre (jumelles, viseurs de fusils, périsco-
pes...). Cependant, assez peu de physiciens
sont attirés par ce domaine, car il met trop
l’accent sur la science appliquée. Son homo-
logue plus « noble», l’optique physique (qui
s’intéresse aux phénomènes ondulatoires,
tels que les interférences et la diffraction)
est devenu un sujet de recherche majeur à
la fin du XIXesiècle, mais il s’est essoufflé
par la suite et n’a débouché que sur quel-
ques applications pratiques.
Au moins deux de ces dernières parta-
gent certaines caractéristiques techniques
avec l’holographie –bien que ses décou-
vreurs ne s’en soient pas directement ins-
Autrefois emblématique du futurisme, l’holographie n’exerce
plus la même fascination aujourd’hui. Pourtant, elle a envahi
notre vie quotidienne et suscite des recherches actives.
Physiques
Sean F. Johnston
L’épopée de
Collection Musée de l’Holographie
pirés. La première exploite un concept ingé-
nieux de photographie en couleur inventé
par le physicien français d’origine luxem-
bourgeoise Gabriel Lippman dans les
années 1890, et qui lui a valu le prix Nobel
en 1908. Sa technique utilise une émulsion
photographique posée sur une surface réflé-
chissante pour enregistrer les différentes
composantes fréquentielles – et donc les dif-
férentes couleurs – de la lumière. Celles-ci
forment des ondes dites stationnaires au
sein de l’émulsion: les ondes lumineuses
incidentes et réfléchies se combinent pour
faire vibrer sur place le champ électroma-
gnétique, ce qui produit des maximums d’
intensité à des profondeurs fixes. Des motifs
se dessinent alors dans l’émulsion à des pro-
fondeurs qui dépendent de la longueur
d’onde, c’est-à-dire de la couleur (voir la
figure2). Lorsque la plaque photographique
est développée et éclairée par de la lumière
blanche, ces motifs sombres réfléchissent et
renforcent sélectivement la composante fré-
quentielle à laquelle ils sont associés; au
final, la couleur de l’image est restituée.
La seconde application partageant cer-
taines caractéristiques avec l’holographie
est la microscopie à contraste de phase, qui
permet d’observer des échantillons trans-
parents, et qui a valu à son créateur, le phy-
sicien néerlandais Frederik Zernike, le prix
Nobel en 1953. Elle est fondée sur le ralen-
tissement des ondes lumineuses qui traver-
sent l’échantillon avant d’atteindre le
microscope; un décalage de phase en
résulte, modifiant la position du pic de
l’onde. En comparant la lumière transmise
à un faisceau de référence –plus précisé-
ment, en les faisant interférer–, on recons-
titue les caractéristiques de l’échantillon.
Aucune de ces techniques n’a beau-
coup fait parler d’elle. Celle de Lippmann
est assez lente et minutieuse à utiliser, pour
des résultats frustrants (le contraste de
l’image est mauvais si l’éclairage n’est pas
réglé de façon très précise). Celle de Zer-
nike reste un outil de spécialistes, sur-
tout mis en œuvre par les biologistes et les
géologues. Ni l’une ni l’autre ne sem-
blent exploitables à grande échelle. Dans
son discours de réception du prix Nobel,
Zernike écrit:
«Rétrospectivement, je suis impres-
sionné par les grandes limitations de l’es-
prit humain. Comme nous sommes rapides
pour apprendre, c’est-à-dire imiter ce que
d’autres ont fait ou pensé avant nous! Et
comme nous sommes lents pour compren-
dre, c’est-à-dire voir les connexions plus
profondes! Mais là où nous sommes les
plus lents, c’est pour inventer de nouvel-
les connexions, ou même appliquer de vieil-
les idées à un domaine nouveau.»
Comme ces deux techniques, l’holo-
graphie est fondée sur la manipulation des
ondes et des interférences. Trois disposi-
tifs précurseurs sont élaborés de façon indé-
pendante. Le premier est conçu en 1948
L’ESSENTIEL
Un hologramme
est un motif dessiné par
les interférences de
la lumière diffusée
par un objet avec un rayon
lumineux de référence.
Le motif est enregistré
sur une plaque. Quand on
la regarde, on voit l’objet
en relief.
L’holographie a inspiré
de nombreux artistes
et suscité des attentes
populaires irréalistes.
Elle a aussi donné
naissance à de nombreux
dispositifs pratiques,
tels les hologrammes
de sécurité qui équipent
les cartes bancaires.
Les recherches en
cours visent notamment
à fabriquer des mémoires
holographiques.
1. L’HOLOGRAMME DU PONT DE TAMPA,
en Floride, est enregistré sur une plaque d’un
mètre sur un mètre cinquante, et a une pro-
fondeur apparente de huit mètres. La réalisa-
tion de telles œuvres, destinées notamment à
des expositions, a été permise par une vague
d’innovations dans les années 1970.
4]Discipline
© Pour la Science - n° 414 - Avril 2012
par Dennis Gabor, un physicien d’origine
hongroise qui travaille pour une firme
anglaise d’électrotechnique. Son disposi-
tif sert à améliorer la qualité d’image de
la première génération de microscopes élec-
troniques et procède en deux étapes (voir
la figure3). La première est l’enregistre-
ment : on projette un faisceau électronique
sur l’échantillon à observer, qui le diffuse
(on peut se représenter les électrons comme
des ondes, tout comme la lumière visible) ;
on dit de façon équivalente qu’il le diffracte.
Le faisceau diffusé interfère avec le fais-
ceau non dévié pour produire un motif sur
une pellicule photographique. Gabor
nomme ce motif hologramme, mot
construit à partir de racines grecques signi-
fiant «dessin entier». La deuxième étape
est le visionnage : l’hologramme est intro-
duit dans une sorte de système de projec-
tion, qui recrée une image de l’échantillon
observable à travers un oculaire.
Des failles pratiques
et fondamentales
L’idée est astucieuse, mais les articles de
Gabor sont presque incompréhensibles pour
ses contemporains, même pour des lauréats
du prix Nobel tels que Sir Lawrence Bragg
et Max Born. Un petit groupe de recherche
industrielle qui s’est efforcé de l’exploiter
finit par considérer, vers le milieu des années
1950, que c’est une piste coûteuse et peu
rentable. Les chercheurs de ce groupe, ainsi
qu’une poignée d’autres, ont découvert des
failles pratiques et fondamentales. Les holo-
grammes de Gabor nécessitent un fais-
ceau électronique monochromatique, mais
créer une source d’électrons d’énergie
constante qui serait stable pendant l’expo-
sition (plusieurs minutes) se révèle impos-
sible. Les chercheurs ne parviennent pas à
reconstruire une image reconnaissable à
partir des hologrammes résultants. Et le dis-
positif crée deux images, l’une semblant
située en avant et l’autre en arrière de la pla-
que, qui se superposent et donnent un résul-
tat confus. Au cours de la décennie suivante,
Gabor, devenu enseignant-chercheur en
électronique à l’Imperial College de Lon-
dres grâce à son invention, s’en détourne
pour travailler dans les domaines plus fer-
tiles de l’ingénierie télévisuelle et de la modé-
lisation de la fusion nucléaire.
Le deuxième concept novateur appa-
raît vers la fin des années 1950 à Lenin-
grad (aujourd’hui Saint-Pétersbourg), où
un doctorant, Iouri Denissiouk, cherche à
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Lumière
incidente
Rouge
Bleu
Émulsion Surface
réfléchissante
(mercure)
Faisceau
laser
Enregistrement d’un hologramme de Denissiouk
Enregistrement d’un hologramme de Leith-Upatnieks
Enregistrement d’un hologramme de Gabor
Reconstruction d’un hologramme de Denissiouk
Reconstruction d’un hologramme de Leith-Upatnieks
Reconstruction d’un hologramme de Gabor
2. UN DES PREMIERS DISPOSITIFS DE PHOTOGRAPHIE EN COULEUR, inventé par Gabriel Lipp-
mann, est fondé sur des interférences : la lumière de chaque couleur passe par une lentille, traverse
l’émulsion photographique et se réfléchit sur une surface de mercure; les interférences des ondes
incidente et réfléchie créent une onde stationnaire (le champ vibre sur place entre les positions
extrêmes représentées ci-dessus). Cette onde a des pics d’intensité à des profondeurs fixes, où l’émul-
sion s’assombrit (amas de points). Quand la plaque développée est éclairée avec de la lumière blan-
che, les plans assombris renforcent la longueur d’onde originale, ce qui restitue la couleur.
3. L’ENREGISTREMENT D’HOLOGRAMMES (colonne de gauche) et leur visualisation (colonne de
droite) utilisent trois méthodes différentes. La lumière laser arrive par la gauche (les lignes vertica-
les grises représentent les fronts d’onde, et la flèche la direction de propagation) et rencontre un
objet qui diffuse la lumière (ici une pomme). La lumière diffusée s’ajoute à l’onde incidente pour pro-
duire un motif d’interférence (franges rouges) sur une plaque photographique. Dans le dispositif de
Denissiouk (au centre), l’objet est situé derrière la plaque, tandis qu’il est devant dans ceux de Gabor
et de Leith et Upatnieks (respectivement en haut et en bas). Dans ce dernier dispositif, l’objet est
décalé par rapport à l’axe central du faisceau incident. Une fois développés et éclairés de façon
appropriée, les hologrammes réfléchissent (Denissiouk) ou transmettent (Gabor et Leith et Upat-
nieks) la lumière, ce qui reconstruit l’image de l’objet. L’hologramme de Gabor produit deux images
superposées, celui de Denissiouk une seule image et celui de Leith et Upatnieks une image soit devant,
soit derrière la plaque, selon l’angle sous lequel on la regarde.
© Pour la Science - n° 414 - Avril 2012
Discipline [5
enregistrer et à reproduire les caractéristi-
ques complètes d’un champ d’ondes lumi-
neuses. Il souhaite capturer un front d’onde
(une surface d’égale phase) en un point
arbitraire de l’espace, comme le fait l’œil
humain, afin de visualiser une scène tridi-
mensionnelle en couleur. Denissiouk finit
par reprendre et généraliser certains aspects
de la photographie de Lippmann. Il crée
des ondes stationnaires dans une émulsion
photographique en faisant interférer la
lumière incidente avec celle qui est réflé-
chie par l’objet (voir la figure 3). Il enregis-
tre ainsi le front d’onde lumineux, sous
forme d’un motif d’interférence, en utili-
sant de la lumière monochromatique. Le
motif enregistré peut ensuite réfléchir la
lumière pour recréer le front d’onde.
Le dispositif de Denissiouk a l’avan-
tage d’éviter les images superposées de
Gabor, mais il est confronté à des problè-
mes pratiques similaires. Il a besoin de
lumière cohérente, c’est-à-dire dont la phase
est assez régulière pendant le temps d’ex-
position pour que des interférences se
produisent. Or les sources disponibles sont
peu lumineuses et insuffisamment cohé-
rentes. En conséquence, il ne parvient à
enregistrer que des images d’objets fai-
sant moins d’un millimètre d’épaisseur. En
outre, il penseà tort– que ces objets doi-
vent être très réfléchissants. Il n’enregistre
donc que des images de miroirs très min-
ces – qui réfléchissent la lumière de la même
façon que l’original, de sorte qu’un homme
qui regarde l’image voit non seulement le
miroir, mais aussi sa propre figure reflétée–
ou d’objets de ce type. Ses contemporains
rejettant à la fois sa théorie et ses résultats,
Denissiouk se tourne vers d’autres travaux
au début des années 1960.
La troisième idée novatrice est encore
moins liée à l’optique classique. Dans les
années 1950, aux Laboratoires Willow Run
(dédiés aux contrats militaires) de l’Uni-
versité du Michigan, le jeune ingénieur
électricien Emmett Leith travaille à la
conception de nouveaux radars. Leith cher-
che des méthodes pour traiter les don-
nées de ce qu’on nommera plus tard le
radar à visée latérale ou à synthèse d’ou-
verture. Ce radar émet des ondes électro-
magnétiques et capte leurs échos multiples
grâce à une antenne aérienne. Les données
enregistrés sur une pellicule ressemblent
aux figures d’interférences des hologram-
mes. Elles sont ensuite combinés et trai-
tés pour créer une image du terrain.
Une nouvelle science
appliquée
Pour ce faire, un système électronique com-
pliqué avait été imaginé, où le signal devait
être enregistré sur bande magnétique et fil-
tré analogiquement, grâce à des condensa-
teurs, des bobines d’inductance et d’autres
composants électriques; un recours aux
ordinateurs numériques assez primitifs qui
commençaient à être disponibles à cette
époque était aussi envisagé. Mais entre 1954
et 1959, Leith et ses collègues conçoivent
une nouvelle solution, utilisant un système
de traitement optique. Ils mélangent la théo-
rie de l’optique physique à celle des télé-
communications, qui s’est développée après
guerre, pour créer une science appliquée
nouvelle et puissante (aussi explorée indé-
pendamment par une poignée de cher-
cheurs français).
À l’époque, la sûreté militaire empêche
la publication de leurs résultats. Leith écrira
plus tard : «En réalité, l’holographie n’était
pas en recul dans la période 1955-1962,
comme on pourrait le croire à tort au regard
de la littérature publiée. D’une certaine
façon, elle est devenue clandestine». Pen-
dant son temps libre, Leith continue à explo-
rer la nouvelle science appliquée, en
particulier après avoir découvert les tra-
vaux de Gabor. En 1961, avec son collègue
Juris Upatnieks, il élabore une méthode
pour encoder, puis reconstruire une image
sur un transparent photographique par le
processus d’hologramme en deux étapes.
Ils en résolvent le problème des images
superposées en s’inspirant des sciences
de la télécommunication (de la même façon
que les communications radio reposent sur
des ondes qui varient dans le temps, l’in-
formation holographique est fondée sur
des motifs holographiques variant spatia-
lement). Le motif d’interférence de l’holo-
gramme résulte du mélange de deux
signaux, une onde de référence (l’onde
monochromatique de départ) et une onde
échantillon (issue de la diffraction ou de
la réflexion de l’onde de référence par l’ob-
jet). En décalant les faisceaux de référence
et d’échantillon afin qu’ils ne soient plus
parallèles, les chercheurs ont réussi à sépa-
rer les deux images: lors de la visualisation,
on observe soit l’une, soit l’autre, en fonc-
tion de l’angle de vue.
La méthode de Leith et Upatnieks est
nommée photographie sans lentille par
l’Institut américain de physique. Dans un
4. EMMETT LEITH ET JURIS UPATNIEKS (à gauche)ont crée l’une des
principales techniques de réalisation d’hologrammes. Leur hologramme
d’un train miniature (à droite), produit en 1965, était l’un des premiers
de ce type à être vu par un large public. L’image était rouge en raison du
type de laser utilisé. Les plaques sur lesquelles les hologrammes sont
enregistrés, d’abord minuscules, passent à une trentaine de centimè-
tres de longueur et de largeur dans les années 1960, et montrent des
objets de plusieurs mètres de profondeur.
© Juris Upatnieks
© Juris Upatnieks
premier temps, elle n’a qu’un succès res-
treint, car elle pâtit également des défauts
des sources lumineuses disponibles. La rup-
ture se fera avec l’arrivée des lasers au début
des années 1960. En 1963, Leith et Upat-
nieks s’en servent comme source lumineuse
pour enregistrer et reconstruire les ima-
ges d’objets en trois dimensions. Le réa-
lisme des images obtenues est saisissant :
les hologrammes à laser enregistrés sur des
plaques sont impossible à distinguer d’une
scène réelle vue à travers une fenêtre. En
outre, leur visualisation ne nécessite pas de
lunettes spéciales, comme pour les films en
trois dimensions arrivés sur le marché un
peu plus tôt, ou les dispositifs stéréosco-
piques du XIXesiècle; ces deux dernières
techniques consistent à présenter des ima-
ges différentes à chaque œil, pour per-
mettre au cerveau de reconstituer le relief.
Les deux années suivantes, la nouvelle tech-
nologie se fait connaître des ingénieurs et
des scientifiques du monde entier.
Dès 1966, on comprend que les travaux
de Gabor, de Denissiouk et de Leith et Upat-
nieks peuvent être rassemblés au sein
d’un même domaine, que l’on nomme holo-
graphie. Les travaux de Denissiouk sont
réhabilités dans son pays. Les recherches
soviétiques dans ce domaine sont soute-
nues par le gouvernement, qui en fait une
vitrine scientifique dans le cadre de la Guerre
froide. Quant à Gabor, qui considérait pour-
tant ses travaux comme un échec, il sera le
seul lauréat du prix Nobel 1971 de physi-
que, une victoire controversée. Simple nou-
veauté peu prometteuse à visée théorique
20 ans plus tôt, l’holographie est devenue
un domaine en plein essor, dont on s’arra-
che la paternité.
À partir du milieu des années 1960,
universités et laboratoires industriels se
bousculent pour explorer l’holographie,
cherchant à lui trouver des applications
et à l’améliorer. Le nombre de publications
sur le sujet est multiplié par 25 avant la
fin de la décennie, et les entreprises qui
misent sur son exploitation commerciale
se multiplient. Les laboratoires Willow Run
ont une longueur d’avance. Ils inventent
des techniques d’interférométrie holo-
graphique pour visualiser et quantifier les
déformations d’échantillons mécaniques,
telle la dilatation due à la chaleur. Leur
méthode peut aussi révéler précisément
les contours d’un volume, les modes de
vibration de pièces utilisées dans les bâti-
ments ou les machines, les détails des écou-
lements aéronautiques, les défauts de
soudure… Les mesures faites par hologra-
phie offrent une sensibilité inégalée.
Les innovations
s’enchaînent
Les laboratoires Willow Run donnent rapi-
dement naissance à des sociétés commer-
ciales, telle Conductron Corporation. Celle-ci
réalise une série d’innovations. À la fin
des années 1960, elle produit de gros holo-
grammes de démonstration pour les com-
pagnies automobiles et des hologrammes
de série insérés dans une encyclopédie scien-
tifique. Elle développe un laser à impul-
sions, qui émet une série de flashs et permet
pour la première fois d’enregistrer des holo-
grammes de personnes vivantes; aupara-
vant, on utilisait des objets inanimés, car le
sujet devait rester absolument immobile.
Il sert aussi à analyser des phénomènes fuga-
ces, tels un impact de balle, un mélange de
combustibles ou la formation de nuages.
L’entreprise crée des hologrammes à plu-
sieurs couleurs en combinant des lasers
rouge, vert et bleu pour l’enregistrement
et le visionnage. Elle met au point les tech-
niques nécessaires à la réalisation de courts
dessins animés holographiques. Kip Siegel,
le fondateur de Conductron, prédit un grand
avenir commercial aux hologrammes. Il
annonce la télévision, le cinéma et les films
amateurs holographiques pour la décennie
à venir, et charge publiquement ses
employés de se préparer à « holographier»
les prochains Jeux olympiques.
L’holographie devient plus familière,
et on commence à comparer son évolution
à celle de la photographie. Les premiers
équipements étaient chers, nécessitaient
des temps d’exposition longs, et étaient
technologiquement limités; en quelques
années, des hologrammes plus rapides, de
meilleure qualité, moins chers et plus
variés deviennent disponibles, et l’ex-
pertise redescend des chercheurs vers les
ingénieurs et les entrepreneurs.
Cependant, les prédictions de Siegel
dépassent de beaucoup les extrapolations
techniques les plus optimistes, et les ingé-
nieurs sont plus prudents que les com-
merciaux. Elles reposent sur une foi implicite
dans le progrès scientifique, technique et
économique, largement partagée par ses
contemporains. Elles sont aussi alimen-
tées par les rapides progrès techniques et
les inventions qui continuent de s’enchaî-
ner dans le domaine de l’holographie.
Aux États-Unis, au moins trois équi-
pes indépendantes redécouvrent les holo-
grammes de Denissiouk, dont les travaux
sont passés largement inaperçus à l’Ouest.
Bien qu’enregistrés avec un laser mono-
chromatique, les hologrammes de ce type
peuvent être visionnés avec une lumière
blanche, comme les photographies de Lipp-
mann. Ils fournissent alors une image en
trois dimensions, qui apparaît derrière la
plaque. L’enregistrement est aussi très sim-
ple: il suffit de placer la plaque photogra-
phique devant l’objet à enregistrer, puis de
les éclairer tous deux avec un unique
6]Discipline
© Pour la Science - n° 414 - Avril 2012
5. DES HOLOGRAMMES DE SUJETS MOBILES
peuvent être créés grâce des lasers à impul-
sions. L’un des plus anciens montre un homme
qui utilise une perceuse (à gauche). Les dessins
à sa surface indiquent que l’homme bougeait
lors de l’enregistrement. De tels hologrammes
nécessitent des lasers pour être visionnés, sans
quoi la plaque holographique (à droite) ne res-
semble pas à l’image d’origine.
Lennart Svenson
Sean Johnston
faisceau laser. Le procédé est alors exploité
par les musées soviétiques, qui réalisent
des hologrammes de leurs collections ;
ceux-ci connaissent une popularité crois-
sante à partir des années 1970 dans le cadre
d’expositions itinérantes.
D’autres types d’hologrammes en
lumière blanche sont élaborés. Les plus sim-
ples sont enregistrés en utilisant une len-
tille pour focaliser la lumière diffractée par
l’objet dans le plan de la plaque hologra-
phique. Les hologrammes de ce type, dits
à plan-image, sont de plus en plus explo-
rés à partir de 1966. Éclairés avec une source
de lumière blanche, ils créent une image
qui semble chevaucher la plaque, et dont
les points les plus éloignés apparaissent
plus flous que les plus proches. En adap-
tant légèrement le dispositif optique, on
peut faire apparaître l’image devant la pla-
que holographique, comme si elle était sus-
pendue dans l’espace en face du spectateur.
De telles images impressionnent le
public, qui se prend à espérer la concréti-
sation des hologrammes imaginés par le
cinéma des années 1970, notamment dans
La Guerre des étoiles, et par la télévision des
années 1980, par exemple dans Star Strek:
La nouvelle génération. Malheureusement,
les dispositifs présentés dans ces films, qui
projettent une image holographique loin du
spectateur sans plaques physiques, sont
irréalistes: les hologrammes nécessitent une
plaque d’enregistrement et apparaissent
toujours entre cette plaque et le spectateur.
Une variante intéressante des holo-
grammes est développée en 1968 par Ste-
phen Benton, alors à l’entreprise Polaroid,
et rendue publique au début des années
1970. Généralement qualifié d’arc-en-ciel,
son hologramme est fendu horizontale-
ment, ce qui entraîne des propriétés opti-
ques inédites : lorsqu’on bouge la tête de
bas en haut, on observe un changement
de couleur de l’image (car la fente disperse
les longueurs d’onde de la lumière blan-
che), au lieu de voir par-dessus l’objet de
premier plan comme dans les autres types
d’hologrammes.
La dernière addition majeure à la boîte
à outils de l’holographie pendant les années
1970 est celle du stéréogramme hologra-
phique, développé par le physicien Lloyd
Cross. Dans sa forme la plus simple, ce sté-
réogramme est une série d’hologrammes
de Leith-Upatnieks juxtaposés, chacun for-
mant une bande verticale. Si on courbe le
stéréogramme en un cylindre, chaque œil
voit l’image à travers des bandes diffé-
rentes pour visualiser une scène tridimen-
sionnelle. L’avantage d’un stéréogramme
est que chacun des hologrammes qui le
composent peut être enregistré à partir des
images bidimensionnelles d’un film tourné
de façon classique.
Dans les années 1980, de nouvelles
méthodes de fabrication permettent de pro-
duire des hologrammes de réflexion bon
marché à partir de modèles : au lieu de créer
un motif d’interférences dans la profondeur
d’un matériau photosensible, telle une émul-
sion photographique, on « sculpte» ce motif
à la surface du matériau. Dès lors, on peut
le reproduire en masse par des techniques
d’estampillage. On obtient des images
peu esthétiques, mais au relief impres-
sionnant. L’holographie trouve alors plu-
sieurs nouvelles applications, telles que la
publicité dans les magazines et les dispo-
sitifs anticontrefaçon appliqués sur les
emballages ou les cartes bancaires. Désor-
mais, les hologrammes sont partout.
© Pour la Science - n° 414 - Avril 2012
Discipline [7
6. LE STÉRÉOGRAMME HOLOGRAPHIQUE
le plus vu des années 1970, Le Baiser II, était
enroulé autour d’un cylindre. Lorsqu’on tourne
le cylindre, on voit les images ci-dessus, en relief,
qui se succèdent.
Sean F. JOHNSTON est
enseignant-chercheur en histoire
des sciences et de la technologie
à l’Université de Glasgow,
en Écosse.
Article publié
avec l’aimable autorisation
de American Scientist.
L’AUTEUR
BIBLIOGRAPHIE
S. A. Benton et V. M. Bove Jr.,
Holographic Imaging,
Wiley- Interscience, 2008.
S. Johnston, Holographic Visions:
A History of New Science, Oxford
University Press, 2006.
J. Ludman et al. (eds.),
Holography for the New
Millennium, Springer, 2002.
U. Schnars et W. Jüptner, Digital
Holography: Digital Hologram
Recording, Numerical
Reconstruction and Related
Techniques,Springer, 2004.
© Jonathan Ross/Hologrammes créés par la Multiplex Company
8]Discipline
© Pour la Science - n° 414 - Avril 2012
Dès la fin des années 1960, l’hologra-
phie a dépassé le cadre scientifique. De
petites expositions publiques d’hologram-
mes sont présentées dans des laboratoires
universitaires de physique, et les journaux
décrivent les travaux de Leith et Upat-
nieks à un public enthousiaste. Le maga-
zine Scientific American explique même aux
amateurs comment enregistrer et visionner
leurs propres hologrammes à l’aide de lasers
artisanaux. Quelques artistes commen-
cent à s’intéresser à cette nouvelle techno-
logie, en particulier ceux des mouvements
Art et Technologie et Art et Science
Bien que les hologrammes aient impres-
sionné les premiers spectateurs, leurs sujets
(en général des natures mortes improvisées
à partir d’équipements de laboratoire ou
de bibelots) lassent rapidement. S’ouvre
alors une phase d’exploration esthétique
du nouveau medium. Certains compa-
rent le potentiel de l’holographie artistique
avec le travail d’Andy Warhol et de Robert
Rauschenberg. Scientifiques et artistes coo-
pèrent au sein de cette nouvelle disci-
pline. L’artiste Bruce Naumann, par
exemple, utilise le laser à impulsions de
Conductron pour enregistrer ses grimaces.
Certains pionniers de la discipline ont
un bagage technique associé à des dispo-
sitions artistiques. Ainsi, Lloyd Cross, après
avoir travaillé aux laboratoires Willow Run
et fondé une des premières entreprises de
lasers, rejoint la firme Conductron, puis
invente un appareil pour réaliser des spec-
tacles à effets de lumière et coproduit une
des premières expositions d’art hologra-
phique, N-dimensional Space, au Musée d’art
de Finch College, à New York, en 1970. En
1968, il imaginait l’holographie comme « un
artisanat, un art ou un commerce».
En 1971, Cross s’installe avec d’autres
artistes à San Francisco, où ils fondent une
école d’holographie pour le grand public.
Bientôt envahie d’étudiants, l’école offre
une vision contre-culturelle de l’hologra-
phie, liant l’enseignement technique avec
l’épanouissement personnel, les états modi-
fiés de conscience et même les expériences
psychédéliques. Ses membres développent
un équipement bon marché facilement trans-
portable, ce qui met un terme à l’exclusivité
des laboratoires scientifiques et démocra-
tise l’accès à la technologie. D’autres éco-
les d’holographie s’implantent rapidement
à New York, Chicago et, dès la fin des
années1970, dans toute l’Europe.
Gloire et déclin
des hologrammes
sur le marché de l’art
Malgré le déclin des innovations commer-
ciales au fil des années 1960, la diffusion des
hologrammes auprès du public augmente
exponentiellement à la fin des années1970,
où fleurissent quelque 500 expositions.
Celles-ci créent une demande chez les
consommateurs, et les hologrammes de pop
art alimentent une véritable industrie.
À la fin des années 1980, le succès de
cette forme d’art décroît. Ironiquement, cela
va de pair avec l’arrivé des hologrammes
produits en masse et les compromis qui en
résultent en termes de qualité. En outre,
les hologrammes ne nécessitant pas de lasers
impressionnent moins le public, qui ne les
associe plus au progrès. Et quand ils com-
mencent à orner les encarts publicitaires des
magazines, les emballages de dentifrice et
les pastilles de sécurité des cartes de cré-
dit, le marché artistique semble condamné.
Un tel destin n’est pas rare en science
et en technologie. À certains égards, le dés-
intérêt des artistes et des consommateurs
pour l’holographie est à rapprocher du sort
des autres techniques 3D, telle la stéréos-
copie. Inventée et commercialisée à grande
échelle au XIXesiècle, la stéréoscopie a été
améliorée au début du XXesiècle grâce aux
techniques d’impression en couleur, avant
d’être recyclée en jouet pour enfants dans
les années 1930. De même, les hologram-
mes se font connaître comme phénomène
de galerie, avant de devenir une forme d’art
pour la maison et de finir relégués aux
albums d’autocollants pour enfants.
Aujourd’hui, l’holographie reste pré-
sente dans l’imaginaire collectif, mais de
façon imprécise. On qualifie souvent à tort
d’hologrammes certaines images en trois
dimensions, notamment celles de per-
sonnes en mouvement. Un exemple célè-
bre est la projection sur un podium d’une
image du mannequin Kate Moss par le
grand couturier Alexander McQueen.
L’image était en fait créée par une techni-
que de prestidigitation, faisant intervenir
un jeu de reflets sur un miroir –une tech-
nique dite du fantôme de Pepper, du nom
de son inventeur au
XIX
esiècle.
Comment expliquer le déclin de l’ho-
lographie, dont les possibilités semblaient
inépuisables à la fin des années 1960 ?
Les efforts de recherche pendant les pha-
ses les plus actives ont conduit à des étu-
des redondantes, à une surabondance de
publications et à une confusion sur le plan
de la propriété intellectuelle (ce qui posait
problème pour les brevets et entravait la
commercialisation). Les promesses de
contrats étant peu respectées, le sujet a
acquis une mauvaise réputation. Par consé-
quent, la terminologie a changé plusieurs
fois pour éviter de discréditer les nouvel-
les recherches, rendant l’évolution du
domaine difficile à suivre, aussi bien pour
ses acteurs que pour les analystes.
Malgré tout, la recherche et le dévelop-
pement en holographie se poursuivent plus
discrètement aujourd’hui. Au cours de la
dernière décennie, les ordinateurs ont beau-
coup apporté au domaine. Grâce à leur
puissance de calcul, on synthétise des holo-
7. DES HOLOGRAMMES DE SÉCURITÉ, très difficiles à contrefaire, sont inclus notamment sur les
cartes bancaires et les emballages. Avec l’arrivée de ces images d’assez mauvaise qualité dans les
années 1980, les hologrammes ont envahi notre vie quotidienne.
CORBIS
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Discipline [9
grammes de plus en plus vite; on peut
ensuite soit les enregistrer sur des pelli-
cules, comme le fait la société Zebra Ima-
ging (voir la figure 8), soit les projeter à l’écran
en temps réel grâce à divers dispositifs
électro-optiques. Toutefois, les calculs sont
très compliqués, et la transmission en temps
réel d’hologrammes numériques de haute
qualité (le vieil objectif de la télévision holo-
graphique) continue à buter sur des pro-
blèmes techniques.
Un autre objectif à long terme s’est
rapproché: le stockage de données via des
hologrammes inscrits dans des matériaux
tels que des photopolymères (qui se trans-
forment sous l’action de la lumière) et des
cristaux. De tels systèmes pourraient dépas-
ser largement les capacités de stockage
des technologies optoélectroniques actuel-
les, tels les DVD-ROM, mais on ne sait pas
encore y effacer et réécrire des données aussi
facilement que sur les disques magnétiques.
D’autres applications continuent de se
développer. Les hologrammes de sécurité
évoluent rapidement pour conserver une
longueur d’avance sur les contrefaçons. De
nombreux dispositifs, tels des écrans radar
d’avions ou des lecteurs de codes-barre,
incluent des composants dits holographi-
ques : ce sont des éléments dont la surface
est sculptée comme celle des hologrammes,
ce qui leur confère des propriétés optiques
particulières; un seul d’entre eux peut par
exemple combiner les propriétés d’un
miroir, d’une lentille et d’un prisme.
Leith affirmait que les méthodes de
manipulation de la lumière développées
par l’holographie continueraient à donner
naissance à de nouvelles applications, qu’il
regroupait sous le terme de transhologra-
hie. Citons par exemple la conjugaison de
phase, une méthode corrigeant les défor-
mations subies par les fronts d’ondes opti-
ques lors de la traversée d’un milieu; on
améliore ainsi les images de l’espace pro-
fond qui arrivent sur les télescopes après
avoir franchi l’atmosphère terrestre. En
outre, les principes holographiques sont
maintenant appliqués avec succès à d’au-
tres formes d’ondes, telles les ondes élec-
troniques, auxquelles s’intéressait Gabor
il y a 65 ans. Bien que moins sous les feux
de la rampe, l’holographie est donc encore
bien vivante…
8. CET HOLOGRAMME présente une vue en
couleur d’un modèle infographique de Seattle.
Le motif a été créé par ordinateur. L’utilisation
de l’informatique rend la synthèse d’holo-
grammes plus rapide, même si la quantité de
calculs nécessaires reste une difficulté.
© Zebra Imaging
Reclame
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