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Abstract

This review underlines the importance of non-verbal communication in Alzheimer's disease. A social psychological perspective of communication is privileged. Non-verbal behaviors such as looks, head nods, hand gestures, body posture or facial expression provide a lot of information about interpersonal attitudes, behavioral intentions, and emotional experiences. Therefore they play an important role in the regulation of interaction between individuals. Non-verbal communication is effective in Alzheimer's disease even in the late stages. Patients still produce non-verbal signals and are responsive to others. Nevertheless, few studies have been devoted to the social factors influencing the non-verbal exchange. Misidentification and misinterpretation of behaviors may have negative consequences for the patients. Thus, improving the comprehension of and the response to non-verbal behavior would increase first the quality of the interaction, then the physical and psychological well-being of patients and that of caregivers. The role of non-verbal behavior in social interactions should be approached from an integrative and functional point of view.
L’essentiel de l’information
scientique et médicale
www.jle.com
Montrouge, le 16/09/2008
L.T. Schiaratura
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La communication non verbale dans la maladie d’Alzheimer
paru dans
Psychologie et neuropsychiatrie du viellissement, 2008, Volume 6, Numéro 3
John Libbey Eurotext
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Psychologie & NeuroPsychiatrie du Vieillissement Volume 6, numéro 3, septembre 2008, p. 161 à 228
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revues/medecine/pnv/sommaire.md?type
=text.html
Le sommaire de ce numéro
© John Libbey Eurotext, 2008
Synthèse
La communication non verbale
dans la maladie d’Alzheimer
Non-verbal communication in Alzheimer’s disease
LORIS TAMARA SCHIARATURA
Laboratoire PSITEC,
Université Charles de Gaulle,
Lille3
<loris.schiaratura@univ-lille3.fr>
Tirésàpart:
L.T. Schiaratura
Résumé. L’objectif de cette revue est de montrer l’intérêt de l’étude psychosociale de la
communication non verbale dans la maladie d’Alzheimer. Les comportements non verbaux,
qui apparaissent dans des zones corporelles aussi variées que la tête, les yeux, les bras ou
le tronc, peuvent être considérés comme des véhicules de communication avec le milieu
social. L’échange d’informations non verbales permet de réguler les échanges en rensei-
gnant les partenaires de l’interaction sur leurs attitudes respectives, leurs intentions et états
émotionnels. Dans la maladie d’Alzheimer, le maintien d’une certaine communication non
verbale est observé même à un stade avancé de la maladie. Les malades continuent à
émettre des comportements non verbaux et à réagir à ceux d’autrui. La dynamique de
l’échange non verbal et des facteurs sociaux qui peuvent l’influencer sont pourtant rare-
ment étudiés. Or, des malentendus dans la communication peuvent avoir des conséquen-
ces néfastes à la santé du malade. Comprendre les comportements non verbaux du malade
et y répondre de manière appropriée est essentiel pour améliorer la qualité de la relation
sociale et le bien-être des patients et des soignants. Des pistes de recherche sont proposées
dans le cadre d’une approche intégrative et fonctionnelle des comportements non verbaux
en situation d’interaction sociale.
Mots clés : communication non verbale, maladie d’Alzheimer, régulation interpersonnelle
Abstract. This review underlines the importance of non-verbal communication in Alzhei-
mer’s disease. A social psychological perspective of communication is privileged. Non-
verbal behaviors such as looks, head nods, hand gestures, body posture or facial expres-
sion provide a lot of information about interpersonal attitudes, behavioral intentions, and
emotional experiences. Therefore they play an important role in the regulation of interac-
tion between individuals. Non-verbal communication is effective in Alzheimer’s disease
even in the late stages. Patients still produce non-verbal signals and are responsive to
others. Nevertheless, few studies have been devoted to the social factors influencing the
non-verbal exchange. Misidentification and misinterpretation of behaviors may have nega-
tive consequences for the patients. Thus, improving the comprehension of and the res-
ponse to non-verbal behavior would increase first the quality of the interaction, then the
physical and psychological well-being of patients and that of caregivers. The role of
non-verbal behavior in social interactions should be approached from an integrative and
functional point of view.
Key words:non-verbal communication, Alzheimer’s disease, interaction regulation
La maladie d’Alzheimer se caractérise par une
détérioration progressive des capacités intel-
lectuelles, des pertes de mémoire, des difficul-
tés de l’attention et des troubles du langage. La person-
nalité est modifiée, s’accompagnant de perturbations
du comportement et de l’humeur. Ces changements
altèrent les capacités de communication et perturbent
non seulement la vie du malade, mais également ses
relations sociales.
La communication est un échange dynamique de
pensées et de sentiments qui se fait avec les mots,
mais aussi avec le regard, les expressions faciales, les
gestes, la posture, le ton de la voix et la gestion
de l’espace interpersonnel. La communication non
verbale s’acquiert très tôt, elle est en général sponta-
née et se manifeste souvent en dehors de la cons-
cience. On peut ainsi penser qu’elle resterait présente
même à des stades avancés de la maladie d’Alzheimer.
Or, les recherches sur les malades atteints de la
maladie d’Alzheimer prennent rarement en compte le
langage non verbal ou, quand elles le font, se limitent
souvent à l’étude des expressions faciales émotionnel-
les considérées en dehors de tout contexte de commu-
nication.
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L’objectif de cet article est de montrer l’intérêt, mul-
tiple, de prendre en compte dans la maladie d’Alzhei-
mer l’ensemble des comportements non verbaux qui
apparaissent dans les situations de communication. En
effet, ces comportements sont à la fois des reflets des
activités cognitives et émotionnelles et des véhicules
de communication avec le milieu social. Ils peuvent
renseigner sur l’évolution de la maladie, l’adaptation
émotionnelle du malade et le maintien de ses capacités
communicatives. Les implications sont importantes car
des malentendus dans la communication peuvent avoir
des conséquences néfastes sur la santé du malade et
celle de son entourage. Pour mesurer la pertinence de
cette prise en compte, il convient d’abord de situer
l’étude des comportements non verbaux dans l’appro-
che psychosociale de la communication non verbale.
L’importance
des comportements non verbaux
dans la communication
Lorsqu’une personne communique avec autrui, elle
accompagne son discours de mouvements corporels
autres que les mouvements phonatoires directement
impliqués dans la production du langage. Ces mouve-
ments peuvent apparaître dans des zones corporelles
aussi variées que la tête, les sourcils, les mains, le tronc
ou les jambes. L’étude scientifique de ces comporte-
ments, appelés non verbaux, a débuté dans les années
soixante et est relativement récente. D’emblée, les tra-
vaux ont été centrés sur leur apport communicatif. Ces
travaux réalisés ont été regroupés sous l’étiquette
générale de « communication non verbale » [1]. Dans
cette perspective, l’impact de la perception des gestes,
des mimiques faciales ou du regard est au centre des
recherches. Parallèlement, l’idée est apparue que les
comportements non verbaux pouvaient être également
importants pour le locuteur lui-même en participant à
son effort de verbalisation [2, 3]. Ainsi, les gestes iconi-
ques qui représentent figurativement le contenu verbal
sont en relation étroite avec le niveau d’imagerie du
discours [4]. Dans l’étude des changements observés
avec l’avancée en âge dans le comportement conversa-
tionnel, ce type de gestes peut être relié aux déficits
dans la génération des images visuelles. Il pourrait
même y avoir, dans certaines situations de communi-
cation, une compensation entre le registre verbal et le
registre non verbal [5].
En fait, ces deux aspects sont toujours co-présents
dans la relation sociale où chaque partenaire émet des
comportements non verbaux et réagit à ceux de l’autre.
Il s’agit d’un véritable échange qui renseigne les parte-
naires sur leurs attitudes et intentions et sur leurs états
cognitifs et émotionnels. Ainsi, si les expressions facia-
les sont liées à une expérience émotionnelle intime,
elles peuvent également avoir des fonctions sociales.
Un sourire informe sur l’émotion ressentie par la per-
sonne [6], mais également sur ses intentions à l’égard
de l’autre en traduisant une attitude interpersonnelle
positive [7, 8]. Cet échange non verbal favorise la com-
préhension interpersonnelle et participe à la régulation
de la relation sociale. Il apparaît de manière spontanée,
se déroule en général en dehors de la conscience et
utilise peu de ressources cognitives [9]. Il peut néan-
moins devenir conscient et être contrôlé lorsque l’objec-
tif est de transmettre une information précise. C’est le
cas du geste symbolique qui indique, le doigt posé sur
la tempe, qu’une personne est folle ou de l’expression
de dégoût qui peut être accentuée pour signaler au
partenaire que la nourriture est mauvaise [10]
.
Cet échange subtil d’indices non verbaux se met en
place très tôt. Rapidement après la naissance, les
bébés répondent de manière différenciée et significa-
tive aux différentes expressions faciales [11]. Ils imitent
les mouvements faciaux et synchronisent leurs mouve-
ments précisément et sélectivement avec les sons du
discours humain [12]. Cette synchronisation non ver-
bale favoriserait le développement de la coordination
des actions indispensable à l’interaction sociale. La
configuration du contact visuel permet par exemple la
distribution des tours de parole qui caractérisent une
conversation. Ainsi, lorsqu’une personne désire pren-
dre la parole, elle le signale par un détournement du
regard. Lorsqu’elle est disposée à la rendre, elle pose
son regard sur l’auditeur [13]. Cette coordination non
verbale est par ailleurs liée à l’attraction interperson-
nelle. Cappella [14] a montré que le taux global de
sourires devient similaire au cours d’une interaction et
que les sourires d’une personne sont précisément
coordonnés, à une fraction de seconde près, avec les
sourires de l’autre. Plus la convergence non verbale est
importante, plus le partenaire est perçu comme sympa-
thique [15] et plus l’interaction est perçue comme satis-
faisante [16].
Dans une perspective néo-darwinienne, l’homme
serait biologiquement préparé pour interagir avec
autrui et ses comportements non verbaux fonctionne-
raient comme des signaux innés adaptatifs [17]. Néan-
moins, ils n’apparaissent pas indépendamment des
conventions sociales et peuvent être influencés par des
facteurs interpersonnels, intergroupes et culturels. Le
degré d’intimité entre les personnes détermine la dis-
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tance interpersonnelle, les contacts visuels et physi-
ques permis ainsi que l’expression émotionnelle [7]. La
culture, le statut social et les rôles sociaux modulent
également les comportements non verbaux. Pour se
conformer à certaines normes sociales et culturelles,
les personnes apprennent à supprimer, minimiser,
accentuer ou même masquer certaines manifestations
non verbales et émotionnelles. Les femmes sont en
général émotionnellement plus expressives que les
hommes. Elles manifestent plus souvent la joie et sou-
rient plus [18]. Leur rôle social maternant nécessiterait
l’acquisition de fortes compétences de relations inter-
personnelles et d’une grande habilité à communiquer
non verbalement. Le statut social affecte également les
manifestations non verbales. Une personne sociale-
ment dominante se tient droite, ce qui donne une appa-
rence plus grande, parle fort, manipule plus d’objets et
contrôle l’échange verbal en interrompant fréquem-
ment le partenaire [19]. Les personnes appartenant à
un groupe socialement stigmatisé tendent, au
contraire, à être plus inhibées dans leurs expressions
non verbales [20]. Il existe également des différences
culturelles dans la communication non verbale : les
Italiens, par exemple, font plus de gestes et ont des
expressions faciales plus marquées que les Anglais. La
culture détermine aussi les contacts visuels et physi-
ques autorisés ainsi que la distance interpersonnelle
adoptée [21]. Par ailleurs, il est intéressant de noter que
les relations intergroupes et les règles culturelles
influencent la reconnaissance des expressions non ver-
bales. Celle-ci est facilitée lorsque les personnes appar-
tiennent au même groupe social et culturel [22]. Enfin,
les règles culturelles de décodage peuvent différer et il
peut être perçu comme impoli, dans certaines cultures
asiatiques, de percevoir chez autrui des émotions
négatives [23].
On peut retenir que l’échange non verbal, en raison
de son ancrage biologique et de son caractère souvent
non conscient, pourrait être préservé, au moins à un
certain degré, dans la maladie d’Alzheimer. L’existence
d’un lien direct et adaptatif entre l’expérience émotion-
nelle subjective et sa manifestation expressive visible
[24] permettrait le maintien d’un langage émotionnel et
la régulation des relations sociales. De plus, le partage
social des règles d’expression et de décodage des com-
portements non verbaux permet de coordonner les
échanges au niveau interpersonnel. Ainsi, l’analyse de
la communication non verbale devrait-elle intégrer non
seulement l’émetteur et le récepteur mais aussi leur
interaction.
La communication non verbale
dans la maladie d’Alzheimer
Dans la maladie d’Alzheimer, le déclin des fonctions
cognitives est irrévocable. Avec l’évolution de la mala-
die, les troubles du langage s’installent et conduisent à
l’impossibilité de s’exprimer verbalement. Si cette évo-
lution est influencée par l’histoire personnelle et
sociale du malade, elle a toujours pour conséquence de
perturber la communication avec l’entourage. Ceci a
pour effet de rendre difficile, pour le malade, l’expres-
sion de ses besoins et, pour l’entourage, l’assurance
d’y répondre de manière appropriée. Souvent la famille
et le personnel soignant sont réduits à interpréter la
situation en s’appuyant sur les comportements non
verbaux du malade.
Capacités d’expression
Si le langage se désintègre au fil de la maladie, les
gestes, les postures, les expressions faciales et le
contact visuel demeurent [25]. On observe même que
les déficits langagiers s’accompagnent d’une augmen-
tation des actes non verbaux [26]. Cependant, selon
d’autres auteurs, les manifestations non verbales qui
accompagnent habituellement le discours se détério-
rent également. Plus le déficit verbal est sévère, plus
les gestes des mains deviennent ambigus et plus ils se
réfèrent à des contenus concrets [27]. De même, les
expressions faciales spontanées en réaction à des sti-
muli olfactifs ou gustatifs sont moins intenses. Elles
restent néanmoins présentes et permettent de différen-
cier les réactions de plaisir ou d’aversion [28]. A un
stade avancé de la maladie, certains malades ont des
expressions de tristesse au départ des proches qui leur
rendent visite [29] et on continue à observer des
expressions faciales distinctes de colère, de dégoût et
de joie [30]. Des patients, totalement dépendants
depuis de nombreuses années et muets, peuvent pré-
senter des réactions faciales à l’écoute d’une conversa-
tion, même s’il s’agit plutôt de fragments d’expressions
faciales que de mimiques complexes [31]. Il est intéres-
sant de noter que l’entourage dit observer plus d’indi-
ces non verbaux - postures, gestes, expressions facia-
les ou ton de la voix – pour les émotions négatives que
pour les émotions positives [32]. On peut se demander
si ce constat est à relier à l’évolution de la maladie ou si
l’entourage, en raison de la négativité de la situation et
de son investissement affectif, décode mieux les indi-
ces non verbaux négatifs et ne détecte pas les indices
positifs. Ceci pourrait à nouveau affecter les comporte-
ments de soins et les relations sociales.
La communication non verbale
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Capacités de reconnaissance
Pour que l’échange non verbal puisse être préservé,
la sensibilité aux comportements non verbaux émis
par l’entourage doit être maintenue chez le malade
Alzheimer. Il y a peu d’études sur cet aspect de la
communication non verbale, mais elles suggèrent
qu’en situation d’interaction, les personnes atteintes de
la maladie d’Alzheimer sont sensibles aux comporte-
ments non verbaux d’autrui et y répondent de manière
appropriée [33]. D’autres recherches, plus nombreu-
ses, portent sur la reconnaissance et la discrimination
des expressions faciales en dehors de tout contexte
d’interaction sociale. Leurs résultats sont souvent
contradictoires. Certains travaux observent une dété-
rioration de la reconnaissance des expressions faciales
[34] et de manière plus importante pour la tristesse et la
colère que pour la joie [35]. Il peut y avoir également
une moins bonne différenciation entre les expressions
de joie et de tristesse [36]. D’autres études n’observent
pas de différences dans la reconnaissance des expres-
sions faciales lorsque les déficits cognitifs sont contrô-
lés et lorsque les stimuli émotionnels sont des enregis-
trements vocaux plutôt que des dessins de situations
émotionnelles [37, 38]. Cette moins bonne reconnais-
sance et discrimination des expressions faciales est à
mettre en relation avec le type de dysfonctionnement
hémisphérique qui peut affecter la perception statique
ou la compréhension des consignes verbales [39]. Les
déficits parfois observés dans l’identification des
expressions émotionnelles seraient surtout dus aux
opérations linguistiques requises dans la dénomina-
tion des expressions faciales [40].
On peut conclure que la communication non ver-
bale demeure souvent effective dans la maladie
d’Alzheimer. Les malades continuent à émettre des
comportements non verbaux et réagissent à ceux
d’autrui, au moins en ce qui concerne les expressions
faciales. La compréhension de la dynamique de
l’échange non verbal acquiert toute son importance
dans les situations de soins. Le personnel soignant
peut être confronté, lors des soins, à des comporte-
ments du patient perçus comme agressifs : agitation,
manque de coopération et résistance physique. On
observe que les soignants négligent souvent les indi-
ces non verbaux qui préviennent de l’imminence d’un
comportement agressif et continuent leur tâche de
soins. Ceci met en danger le soignant, mais nuit égale-
ment au patient qui recevra une médication et/ou sera
restreint physiquement [41]. Dans ces situations de
soins, détecter et comprendre les comportements non
verbaux du malade et y répondre de manière appro-
priée est essentiel pour améliorer la qualité de la rela-
tion sociale mais aussi pour le bien-être des patients et
des soignants.
Vers une communication
empathique ?
Pour améliorer la communication avec les malades
Alzheimer, certaines recherches visent à développer
l’empathie émotionnelle et motrice des soignants.
L’empathie, ou convergence émotionnelle qui permet
de comprendre les émotions de l’autre, peut se faire
par le biais de l’imitation motrice et par l’adoption
d’une attitude non verbale positive. Les études consis-
tent à sensibiliser les soignants aux comportements
non verbaux du malade [42] et à stimuler la communi-
cation empathique lors d’activités multisensorielles
[43]. Les résultats sont plutôt encourageants. Ils mon-
trent un effet sur le bien-être des malades, leurs expres-
sions faciales devenant plus positives. Les effets sur les
comportements d’agitation et d’agression sont moin-
dres, ceux-ci ayant seulement tendance à diminuer.
Pour optimiser les effets de la communication empathi-
que, il conviendrait de tenir compte de l’ensemble de la
situation sociale. En effet, l’empathie est liée à la coor-
dination interpersonnelle et peut être influencée par
des facteurs situationnels et sociaux. Ainsi, on imite
plus une personne qui se trouve dans une situation
semblable et on ressent à son égard plus d’empathie.
Par contre, on observe moins d’empathie vis-à-vis
d’une personne qui appartient à un groupe social stig-
matisé [44].
En raison de leurs appartenances sexuelle, sociale
et culturelle, les patients ont internalisé des codes spé-
cifiques d’interaction non verbale. Ne pas en tenir
compte risque de provoquer des malentendus. Par
exemple, des signaux non verbaux liés à une attitude
positive, comme s’approcher très près du malade, le
toucher ou le regarder longuement peuvent provoquer
des réactions agressives lorsque la personne qui le fait
n’est pas familière ou ne partage pas avec le malade
une certaine intimité. Par ailleurs, s’il est important de
développer la sensibilité des soignants à la communi-
cation non verbale, cela ne peut se faire indépendam-
ment de leurs croyances et de leurs représentations
envers les malades Alzheimer. Ainsi, il existe une ten-
dance à ne pas prêter les mêmes émotions aux person-
nes appartenant à des groupes stigmatisés qu’à son
propre groupe d’appartenance [45]. Une même expres-
sion faciale est plus fréquemment attribuée à la colère
lorsque la personne appartient à un groupe social
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perçu comme violent et agressif plutôt qu’à un groupe
non classé comme violent. Pour développer la sensibi-
lité de l’entourage aux comportements non verbaux
des malades Alzheimer et favoriser la communication
empathique, on ne peut omettre les facteurs sociaux
qui peuvent les déterminer.
Conclusion
La communication non verbale demeure souvent
effective dans la maladie d’Alzheimer. Les malades
continuent à émettre des comportements non verbaux
et à réagir à ceux d’autrui. Ces comportements pren-
nent donc leur signification dans la dynamique de
l’interaction sociale. L’étude de la communication dans
la maladie d’Alzheimer doit intégrer à la fois les com-
portements non verbaux du malade et ceux de son
entourage, familier ou non familier. Elle doit tenir
compte de la situation spécifique d’interaction - soins,
repas, échange amical, activité – et des différentes
fonctions que peuvent remplir les comportements non
verbaux dans la relation sociale. Les comportements
non verbaux émergent souvent implicitement dans
l’interaction et sont liés à l’état cognitif et émotionnel
de l’émetteur. Ils renseignent sur les attitudes interper-
sonnelles et permettent la régulation de l’interaction en
favorisant la coordination sociale.
Dans ce cadre d’une approche intégrative et fonc-
tionnelle des comportements non verbaux, différentes
perspectives de recherche peuvent être proposées.
Ainsi, les gestes des mains entretiennent une relation
privilégiée avec l’expression verbale, en accentuant la
prosodie du discours, en ajoutant des informations au
message verbal ou en reflétant son niveau d’imagerie
[46]. Dans la maladie d’Alzheimer, les gestes pourraient
renseigner sur l’évolution du déficit verbal et sur le
maintien de capacités de communication. De plus,
avec les expressions faciales, la posture et le contact
visuel, ils pourraient être des indicateurs de l’état émo-
tionnel [47].
L’aspect social de la communication non verbale
devrait également être pris en compte en se posant les
questions suivantes : comment se passent les commu-
nications non verbales entre le patient Alzheimer et les
personnes familières ou non familières, en particulier
l’entourage médical ou paramédical ? La synchronisa-
tion et l’imitation non verbale qui accompagne la coor-
dination sociale persiste-t-elle dans la maladie
d’Alzheimer ? Comment la développer ? Les attentes,
les attitudes et les croyances de l’entourage
influencent-elles la détection et l’interprétation des
signaux non verbaux émis par le malade ?
Les implications sont importantes pour le bien-être
du malade Alzheimer et pour son entourage.
Remerciements.J’aimerais remercier particulièrement Fran-
çoise Askevis-Leherpeux pour sa lecture attentive du texte et
ses précieux conseils.
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L.T. Schiaratura
Psychol NeuroPsychiatr Vieil, vol. 6, n° 3, septembre 2008188
© John Libbey Eurotext, 2008
Tiré à part auteur
... Some studies suggest that individuals with Alzheimer's Disease (AD) continue to interact with non-verbal behaviours for a long time even when speech is no longer possible (Glosser et al., 1998). Schiaratura (2008) emphasises the importance of including nonverbal communication and adopts an interactional perspective. If non-verbal and adaptive cues are not perceived by the interlocutor through repeated daily activitiesnursing, feeding, friendly exchanges -then the person may come to gradually interact less using this modality (Wallbott, 1998). ...
Article
Context This corpus-based study presents a multimodal analysis of verbal pragmatic markers and non-verbal pragmatic markers in elderly people with Mild Cognitive Impairment aged over 75 years. Methods The corpus collection and analysis methodology has been described in the Belgian CorpAGEst transversal study and the French VintAGE longitudinal and transversal oriented pilot studies. The protocols are available online in both English and French. Results & Conclusion Our general findings indicate that with ageing, verbal pragmatic markers acquire an interactive function that allows people with MCI to maintain intersubjective relationships with their interlocutor. Furthermore, at the non-verbal level, gestural manifestations are increasingly used over time with a preference for non-verbal pragmatic markers with a referential function and an adaptive function. We aim to show the benefits of linguistic and interactional scientific investigation methods through cognitive impaired ageing for clinicians and family caregivers.
... The production of behaviors like singing, clapping, or the global quantity of body movements can provide measures of patients' rhythmic entrainment with the music (Ghilain et al., n.d.;Holmes et al., 2006;Lesaffre et al., 2017;Sherratt et al., 2004). Emotional engagement can be evaluated using methods from social psychology (Schiaratura, 2008). The production of nonverbal behaviors in patients with dementia have already been successfully measured in studies that have found benefits of music interventions (Narme et al., 2014). ...
... et al., 2006;Lesaffre et al., 2017;Sherratt et al., 2004). The emotional engagement can be evaluated using methods from social psychology (Schiaratura, 2008). The production of non-verbal behaviors in patients with dementia have already been successfully measured in studies that have found benefits of music interventions (Narme et al., 2014). ...
Chapter
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Alzheimer’s disease (AD) is a neurodegenerative disease impacting cognitive, emotional, and social functioning. Given the limited effectiveness of the pharmacological approach in overcoming these difficulties, the development of nondrug treatment and particularly music-based interventions appear to be an efficient tool to overcome those difficulties. However, the factors that explain their efficacy are not clarified yet. Music is a fundamental human activity that can have a strong emotional and cognitive impact. Moreover, musical interventions promote social interactions during which participants coordinate their movements to a common rhythm. In this chapter, we will discuss the idea that interpersonal coordination supported by music can improve social functioning and nonverbal communication in patients with AD. We will also describe methods to study the benefits of music interventions on aged persons in clinical context and in particular in patients with AD.
Article
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Alexithymia is widely recognized as the inability to identify and express emotions. It is a construct which consists of four cognitive traits such as difficulty in identifying feelings, describing feelings to others, externally oriented thinking, and limited imaginative capacity. Several studies have linked alexithymia to cognitive functioning, observing greater alexithymia scores associated with poorer cognitive abilities. Despite Alzheimer’s disease (AD) being a neurodegenerative pathology characterized by cognitive troubles from the early stages, associated to behavioral and emotional disturbances, very few investigations have studied the alexithymia in AD. These studies have shown that alexithymia scores—assessed with Toronto Alexithymia Scale (TAS)—were greater in AD patients than healthy participants. The objective of the study was to investigate if the alexithymia was present in patients with mild AD. We hypothesized that the AD group would show more alexithymia features than the control group. We evaluated 54 subjects, including 27 patients diagnosed with mild AD and 27 normal healthy controls, using the Shalling Sifneos Psychosomatic Scale (SSPS-R) and a neuropsychological test battery. Using non-parametric statistical analyses—Wilcoxon and Mann–Whitney U tests—we observed that the SSPS-R scores were similar in the AD and control groups. All participants showed SSPS-R scores below to 10 points, which means no-alexithymia. We did not find significant correlations between SSPS-R scores and cognitive variables in both groups (p > 0.22), but we observed a negative association between name abilities and alexithymia, but it does not reach to significance (p = 0.07). However, a significant correlation between SSPS-R score and mood state, assessed using Zerssen Rating Scale, was found in both groups (p = 0.01). Because we did not find a significant difference in the alexithymia assessment between both subject groups, pot hoc analyses were computed for each item of the SSPS-R. We made comparisons of alexithymic responses percentages in each SSPS-R item between AD and control groups, using Fisher’s test. We observed that AD patients produced more alexithymic responses in some items of SSPS-R test than the control group, particularly about difficulties to find the words to describe feelings, as well as difficulties of imagination capacity and externally oriented thinking. The present results do not confirm our hypothesis and they do not support the results of previous studies revealing great alexithymia in AD.
Thesis
Le triangle intelligence affective, empathie et maladie d'Alzheimer n'a pas suscité l'intérêt de la médecine que depuis peu de temps.Notre objectif principal a été une mise au point sur les connaissances actuelles dans la littérature de spécialité en ce qui concerne les liaisons entre les trois items évoques ci-dessus. Le piège principal a été constitué par la pénurie d'informations avisées sur le sujet et l'aspect théorique et pratique de l'application de l'intelligence affective et de l'empathie dans le champ de la maladie d'Alzheimer.Notre regard a été penché surtout sur le point de vue de la médecine générale et les moyens qu'elle peut utiliser pour les pratiques quotidiennesNous avons remarqué l'absence de méthode non-pharmacologique validé par les spécialistes, par contre on a mis en évidence les résultats valorisants de la méthode Gineste-Marescotti et de la technique de la Validation.
Book
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In order to maintain relationships effectively humans must communicate with each other. In everyday life, there are many types of communication including with work colleagues, family, neighbors, and friends, some efficient and some inefficient. Non-verbal communication is defined as not involving words of speech: voluntary or involuntary non-verbal signals, such as smiling or blushing. The present research deals with non-verbal communication among humans, evaluating biblical verses associated with this topic from a viewpoint of contemporary perspective.
Article
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Communication can be defined as a verbal and non verbal exchange of thoughts and emotions. While verbal communication deficit in Alzheimer's disease is well documented, very little is known about gestural communication, especially in interpersonal situations. This study examines the production of gestures and its relations with verbal aspects of communication. Three patients suffering from moderately severe Alzheimer's disease were compared to three healthy adults. Each one were given a series of pictures and asked to explain which one she preferred and why. The interpersonal interaction was video recorded. Analyses concerned verbal production (quantity and quality) and gestures. Gestures were either non representational (i.e., gestures of small amplitude punctuating speech or accentuating some parts of utterance) or representational (i.e., referring to the object of the speech). Representational gestures were coded as iconic (depicting of concrete aspects), metaphoric (depicting of abstract meaning) or deictic (pointing toward an object). In comparison with healthy participants, patients revealed a decrease in quantity and quality of speech. Nevertheless, their production of gestures was always present. This pattern is in line with the conception that gestures and speech depend on different communicational systems and look inconsistent with the assumption of a parallel dissolution of gesture and speech. Moreover, analyzing the articulation between verbal and gestural dimensions suggests that representational gestures may compensate for speech deficits. It underlines the importance for the role of gestures in maintaining interpersonal communication.
Article
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This qualitative study explored family and caregiver perspectives on the expression of emotion by individuals in the middle and late stages of Alzheimer's disease (AD). Indepth interviews were conducted with family members and facility staff Respondents readily ascribed expression of a wide range of emotions to individuals in the advanced stages of AD. More negative than positive emotions were identified. Caregivers attributed much of the negative emotion to individual response to the difficulties imposed by the disease. Differences by stage of the disease and sudden shifts in mood were also described, including a difficult period coinciding with recognition of increasing deficits and their consequences in the middle stages.
Article
Infants between 12 and 21 days of age can imitate both facial and manual gestures; this behavior cannot be explained in terms of either conditioning or innate releasing mechanisms. Such imitation implies that human neonates can equate their own unseen behaviors with gestures they see others perform.
Article
The question whether body movements and body postures are indicative of specific emotions is a matter of debate. While some studies have found evidence for specific body movements accompanying specific emotions, others indicate that movement behavior (aside from facial expression) may be only indicative of the quantity (intensity) of emotion, but not of its quality. The study reported here is an attempt to demonstrate that body movements and postures to some degree are specific for certain emotions. A sample of 224 video takes, in which actors and actresses portrayed the emotions of elated joy, happiness, sadness, despair, fear, terror, cold anger, hot anger, disgust, contempt, shame, guilt, pride, and boredom via a scenario approach, was analyzed using coding schemata for the analysis of body movements and postures. Results indicate that some emotion-specific movement and posture characteristics seem to exist, but that for body movements differences between emotions can be partly explained by the dimension of activation. While encoder (actor) differences are rather pronounced with respect to specific movement and posture habits, these differences are largely independent from the emotion-specific differences found. The results are discussed with respect to emotion-specific discrete expression models in contrast to dimensional models of emotion encoding.
Article
Previous studies demonstrated that hedonically different chemical (taste or smell) stimuli induce innate, inherited, differential and distinct fixed reflectory motion features in the oral and facial area. In the present study 20 elderly demented patients, suffering from 'probable' or 'possible' Alzheimer's disease, and 20 normally functioning elderly subjects were tested. The facial expressive behavioral reactions triggered by a set of common gustatory and olfactory stimuli were videotaped. Both psychophysical and stimulus-dependent behavioral responses were obtained from the control group, while for the demented patients only behavioral reactions were recorded. Results revealed that: (i) severely demented elderly subjects displayed differential and distinct orofacial responses indicating 'acceptance' and 'aversion'. These were found to be analogous to but less intense than those displayed by control age mates; (ii) the duration of responses induced by aversive tastes is longer than that triggered by pleasant or indifferent ones, for both groups; (iii) all gustatory and olfactory stimuli trigger a longer lasting behavioral response in demented than in normal subjects; and (iv) psychophysical and behavioral responses of the control subjects gave similar results for taste- and odor-hedonics as well as for their intensity. This finding clearly indicates the validity of the alternative use of psychophysical and behavioral testing procedures.