RÉSUMÉ
L’objet de la présente recherche est de quantifier l’incidence sur la valeur d’une entreprise de la prise en compte, par les investisseurs, de son bilan environnemental. Il est présumé qu’un coût implicite est imposé à chaque entreprise par les marchés boursiers selon la qualité de son bilan environnemental. Ce coût implicite n’apparaît pas aux états financiers de l’entreprise, mais son existence peut avoir des conséquences explicites sur sa performance financière future.
La relation statistique entre le bilan environnemental d’une firme, mesuré par son niveau de pollution, et sa valeur boursière est quantifiée au moyen de deux modèles de valorisation : un premier modèle est basé sur l’équation comptable fondamentale (bilan) et un second, sur le bénéfice comptable, alors considéré comme indice de valeur. L’échantillon comprend des entreprises canadiennes cotées à la Bourse en provenance de trois secteurs d’activité différents.
Pour les secteurs des pâtes et papiers, des produits chimiques et des raffineries, il apparaît que le marché attribue un coût implicite important à une mauvaise performance environnementale. Toutefois, pour le secteur de l’acier, des métaux et des mines, les résultats sont plus mitigés. En outre, il semble que le multiple de valorisation du bénéfice est plus élevé (plus faible) pour les entreprises (ne) se conformant (pas) aux normes environnementales.