added a research item
Updates
0 new
0
Recommendations
0 new
0
Followers
0 new
1
Reads
0 new
37
Project log
En 1967, Seymour Martin Lipset et Stein Rokkan théorisent la notion de clivage dans le domaine politique. Lignes de démarcation sociale forte qui se traduisent politiquement, les clivages s’expriment dans des espaces circonscrits, l’État-nation. L’amenuisement des communautés, l’affaiblissement des délimitations territoriales et la déstructuration d’identités sociétales ou politiques diversifient les comportements et élargissent les conflits politiques, donnant naissance à de possibles nouveaux clivages et à certaines reformulations de la théorie des clivages.
À la fin du XIXe siècle, la naissance et le développement de la famille socialiste/sociale-démocrate impriment l’avènement d’un nouveau modèle organisationnel partisan ; pour être plus correct, d’un nouveau modèle organisationnel partisan, social et sociétal. Les nouveaux partis socialistes, sociaux-démocrates ou ouvriers se donnent rapidement à voir comme des partis de masse, selon
la terminologie de Maurice Duverger, reposant « sur les sections, plus centralisés et plus
fortement articulés ». Plus largement même, ce sont des partis d’intégration sociale
face aux formations de représentation individuelle ou des partis de contre-société
ouvrière3qui sont édifiés. Que recouvre le modèle organisationnel qui leur est petit à petit
prêté dans l’analyse scientifique ? Et comment a-t-il évolué ? Tel sont les objets de cet article.
En 1846, l’un des plus anciens partis en Europe voyait le jour : le parti libéral belge. Le mr et l’Open vld ont donc commémoré, en 2016, le cent soixante-dixième anniversaire de sa naissance.
Paradoxalement pourtant, la trajectoire et les mutations du libéralisme politique belge n’ont pas bénéficié à ce jour de toute l’attention voulue.
L’ambition de cet ouvrage est de répondre à cette carence en privilégiant cinq thématiques : l’histoire du parti, l’évolution de son modèle organisationnel, les transformations idéologiques et programmatiques, sa géographie et sa sociologie électorales, ses perspectives d’avenir.
L’intérêt du sujet est d’autant plus évident que l’Open vld et, plus encore, le mr sont engagés depuis octobre 2014 dans une expérience gouvernementale inédite et qui pose nombre de questions : le Mouvement réformateur est en effet le seul parti francophone de la majorité fédérale. Qui plus est, être l’un des plus anciens partis européens mérite à l’évidence le respect et une analyse approfondie.
Nés dans les années 1980, les partis verts européens se profilent comme des acteurs électoraux aux destins très divers. Dans les démocraties consociatives, ils se sont imposés comme des partis politiques pertinents. Pour autant, ils sont confrontés au plafond de verre électoral des 10%. S’ils s’affirment également dans certains pays d’Europe du Nord, les partis écologistes sont des organisations faibles voire insignifiantes en Europe méridionale, centrale et orientale. Au terme d’une analyse des performances électorales au cours des quarante dernières années, les partis verts européens apparaissent donc confrontés à deux défis : franchir un plafond de verre là où ils ont acquis une certaine visibilité et devenir des acteurs significatifs dans les nombreux pays qui sont encore pour eux des terres de mission.
Sous l’angle de la sociologie électorale, et sur la base de la European Social Survey (2012), l’électorat vert peut toujours être analysé comme un groupe partageant des caractéristiques qui les distinguent des électeurs des autres partis etc e au-delà des frontières nationales. Au plan sociodémographique, les jeunes, les athées et agnostiques, les femmes, les citadins et les citoyens au capital éducatif élevé sont plus susceptibles de soutenir des partis écologistes. Ainsi, le vote vert peut être vu comme un vote basé sur une thématique qui transcende l’ancien clivage de classe. Enfin, les électeurs verts ont un profil militant spécifique puisqu’ ils sont clairement plus impliqués dans les nouvelles formes de participation politique enracinées dans le mouvement New Politics.