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Le present article decrit les resultats d’inventaires et d’observations ichtyologiques realises dans la region de la Cote-Nord, Quebec, au cours des mois d’aout 2013 et 2014. Au total, 13 especes de poissons ont ete capturees, parmi lesquelles on trouve le mene ventre-citron (Chrosomus neogaeus), le mene a nageoires rouges (Luxilus cornutus), le me...
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... la région. Le second objectif est de comparer la locali sation des captures avec l’aire de répartition connue du méné ventre-citron ( Chrosomus neogaeus ), du méné à nageoires rouges ( Luxilus cornutus ), du méné à museau noir ( Notropis heterolepis ) et du mulet à cornes ( Semotilus atromaculatus ) afin de démontrer qu’il s’agirait des premières mentions de ces espèces dans la région de la Côte-Nord. La rivière des Petits Escoumins (48,435421; - 69,317087) est située dans le nord-est de la municipalité des Escoumins. Elle s’écoule dans l’estuaire du Saint-Laurent. Son débit moyen est de 3 m 3 /s (comité ZIPRNE, 1998) et son bassin versant couvre une superficie de 170 km 2 (OBVHCN, 2014). On y trouve une pourvoirie et une zone d’exploitation contrôlée (ZEC) (figure 1). La rivière du Sault au Mouton (48,539117; -69,253015), quant à elle, se situe dans la municipalité de Longue-Rive et dans le territoire non organisé (TNO) du Lac-au-Brochet. Son débit moyen est de 9 m 3 /s et son bassin versant s’étend sur une superficie de 452 km 2 . Deux ZECs et 6 pourvoiries sont présentes dans le bassin versant. Le territoire couvert par les 2 bassins versants est principalement utilisé de manière saisonnière pour la pêche, la chasse, l’exploitation forestière et la cueillette de petits fruits (OBVHCN, 2014). Treize stations « ouvertes » ont été échantillonnées à l’aide d’un appareil portatif de pêche électrique (Smith-Root LR-24) entre le 6 et le 27 août 2013 dans le bassin versant de la rivière des Petits Escoumins (figure 1). Les poissons capturés ont été pesés et mesurés (salmonidés et anguilles) ou pesés par espèce (autres espèces). Certains poissons ont été conservés dans l’éthanol 95 % afin de valider leur identification en laboratoire. Les spécimens capturés et identifiables sur le terrain ont été remis à l’eau vivants. Des observations sporadiques ont aussi été effectuées à l’épuisette à 2 endroits dans le bassin versant de la rivière du Sault au Mouton : au lac Des Piliers (48.543694°, -69.586565°) en août 2013, de même que 39,5 km en aval, à Longue-Rive (48.538861°; -69.254361°) en août 2014. L’identification des poissons a été validée à l’aide d’ouvrages de référence (Legendre, 1960; Bernatchez et Giroux, 2012; Desroches et Picard, 2013). Cependant, puisqu’il existe différents types d’hybrides entre le méné ventre-citron et le méné ventre-rouge ( Chrosomus eos ) qui sont impossibles à distinguer à l’aide de caractères morphologiques (Binet et Angers, 2005), 2 spécimens ont été conservés puis identifiés grâce à des analyses génétiques effectuées au laboratoire du professeur Bernard Angers (Université de Montréal). Par ailleurs, les coordonnées géographiques des stations d’inventaire ont été comparées avec l’aire de répartition connue des espèces capturées, soit celles présentées dans Scott et Crossman (1998), Verdon (2001), Bernatchez et Giroux (2012) et Desroches et Picard (2013). Les limites nordiques provenant de Desroches et Picard (2013) ont été utilisées pour produire les cartes puisqu’il s’agit de celles s’étendant le plus au nord. De plus, pour les espèces dont la position géographique était exclue de ces aires de répartition, nous avons comparé l’emplacement de leur capture avec les mentions géoréférencées fournies par le système d’information géographique (SIG) Global Biodiversity Index Facility (GBIF, 2014). Ce SIG regroupe les données de collection muséales comme le Musée canadien de la nature, de même que les mentions provenant de bases de données publiques (p. ex. Fishbase, NatureServe Explorer). Finalement, afin de valider qu’aucune autre mention de ces espèces n’avait été rapportée sur la Côte-Nord, nous avons consulté les données du système d’Information sur la Faune Aquatique (IFA) du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs du Québec (MFFP), ainsi que les spécialistes de la faune aquatique du bureau de la Côte-Nord de ce même ministère. Les pêches dans le bassin versant de la rivière des Petits Escoumins ont permis de capturer 13 espèces de poissons, dont la plus abondante était le méné à nageoires rouges (tableau 1). Cette espèce, présente à 8 stations, représentait 47 % des individus capturés, alors que l’espèce rencontrée au plus grand nombre de stations était l’anguille d’Amérique ( Anguilla rostrata ), capturée à 11 stations sur 13. L’analyse génétique des 2 spécimens du genre Chrosomus a permis de confirmer la présence des espèces parentales (méné ventre-citron et méné ventre-rouge). Notons aussi la capture de 64 umbres de vase ( Umbra limi ) à l’une des stations. Les observations sporadiques effectuées dans le bassin versant de la rivière du Sault au Mouton ont permis de capturer des mulets à cornes au lac des Piliers et à Longue-Rive, dans un ruisseau relié à la rivière du Sault au Mouton. Parmi les espèces capturées dans le cadre du présent projet, le méné ventre-citron (figure 2), le méné à nageoires rouges (figure 3), le méné à museau noir (figure 4) et le mulet à cornes (figure 5) ont été capturés au nord de leur aire de répartition connue sur la rive nord du Saint-Laurent (figure 6). Le GBIF contient également des mentions de ménés ventre-citron et de ménés à nageoires rouges situées au nord de leur aire de répartition connue (figure 6). Pour le méné ventre- citron, il s’agit de spécimens capturés au Nouveau-Brunswick en 1965 par B. Kemper et G. Sweezey (Musée canadien de la nature, 2014a), et dans la région de la Gaspésie en 1989 par du personnel du ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche (MLCP) (Royal Ontario Museum, 2014a). Quant aux ménés à nageoires rouges, il s’agit de spécimens capturés au Bas-Saint-Laurent et en Gaspésie de 1980 à 1982 par le personnel du MLCP (Musée canadien de la nature, 2014b), de même que de spécimens capturés en 1999 par P. Riebel (Royal Ontario Museum, 2014b). Le système IFA ne contenait pas de mentions pour ces 4 espèces dans les bassins versants nord-côtiers. Toutefois, les absences dans cette base de données sont probablement liées au fait que peu d’inventaires ont été réalisés sur ce vaste territoire (Yves Paradis, MFFP, communication personnelle). Des ménés à nageoires rouges et des mulets à cornes auraient néanmoins été observés respectivement dans le lac Truchon (48,528056°; -69,469444°) et le lac Romaine (48,517222°; -69,424167°), situés tous les 2 dans le bassin versant de la rivière des Petits Escoumins (Daniel Poirier, MFFP Côte-Nord, communication personnelle). Les objectifs de ce projet étaient de présenter les espèces capturées dans le cadre d’inventaires ichtyologiques réalisés sur la Côte-Nord et de comparer leur localisation avec leur aire de répartition connue. Parmi celles-ci, le méné ventre-citron, le méné à nageoires rouges, le méné à museau noir et le mulet à cornes ont été capturés au nord de leur aire de répartition connue. Deux hypothèses principales pourraient expliquer l’extension de l’aire de répartition de ces espèces sur la rive nord du Saint-Laurent, au nord du Saguenay. Comme le suggère Desroches (2006) dans le cas de l’umbre de vase, la répartition de ces cyprinidés pourrait être mal connue puisqu’il s’agit d’espèces difficiles à identifier et présentant peu d’intérêt pour la pêche. Il pourrait aussi s’agir d’introductions par des pêcheurs les ayant utilisés comme poissons appâts, puisque ces espèces étaient utilisées au Québec pour la pêche sportive (Scott et Crossman, 1998) et que les bassins versants dans lesquels ils ont été capturés contiennent de nombreux lacs de villégiatures, de même qu’une ou des ZECs et pourvoiries. Le méné à nageoires rouges et le mulet à cornes étaient aussi parmi les espèces les plus souvent trouvées dans les bassins de fournisseurs de poissons appâts en Ontario (Litvak et Mandrak, 1993; Drake et Mandrak, 2014), alors que le méné à museau noir et le méné ventre-citron y apparaissaient dans respectivement 2 et 5 % des cas (Drake et Mandrak, 2014). Dans le cadre de la présente étude, des ménés ventre- rouge et des umbres de vase ont également été capturés. Les seules autres mentions de ces espèces au nord du Saguenay sont celles de Desroches (2006, 2010), situées à Baie-Comeau et Pointe-aux-Outardes. Ces espèces pourraient donc être présentes de manière sporadique sur la rive nord du Saint- Laurent, de Québec à Baie-Comeau et Pointe-aux-Outardes. Davantage d’inventaires ichtyologiques ciblant les espèces non exploitées permettraient de valider cette hypothèse et, surtout, de mieux connaître la faune aquatique de la Côte-Nord. Nos résultats mettent aussi en lumière le fait que les cartes de répartition des ouvrages de référence, de même que les bases de données gouvernementales qui ont servi à les produire, pourraient profiter des mentions muséales accessibles par le GBIF pour préciser l’aire de répartition de certaines espèces. Par exemple, des observations de méné ventre-citron et de méné à nageoires rouges sont situées en dehors de l’aire de répartition de ces espèces (figure 6). À notre avis, les données fournies par le GBIF sont de bonne qualité (« fitness for use »; Chrisman, 1983) pour préciser l’aire de répartition des poissons d’eau douce du Québec. L’identification des mentions utilisées dans cette étude devrait être exacte (spécimens faisant partie de collections muséales) et les coordonnées géographiques ont été validées grâce à d’autres informations fournies dans le système. De plus, dans le cas d’espèces comme celles présentées ici, c’est- à-dire qui sont rarement ou jamais visées par des inventaires, les données contenues dans le GBIF constituent de rares observations documentées qui pourraient être prises en compte pour tracer leur aire de répartition. Les mentions muséales fournies par le GBIF ont toutefois leurs limites. L’âge de certaines observations pourrait faire douter que les espèces soient toujours présentes à l’endroit de leur capture. Il est également à noter que les données contenues dans le GBIF ne seraient pas suffisantes pour tracer les ...
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